De la maternelle au collège, c’est la valse des réformes et des changements de programmes quasiment à chaque changement de gouvernement ! L’école devient une affaire de profs, avant d’être l’affaire de ceux qui sont les principaux concernés : les élèves ! Comment permettre à chaque enfant d’être acteur de sa scolarité ? DBA enquête.
Responsable et au cœur de ses apprentissages !
A Bailleuil, des collégiens se lancent dans l’animation
Les Camps Interjeunes : que du bonheur !
Comme chaque année, depuis cinquante ans, l'association « Camps Interjeunes » permet à des jeunes de diverses régions de se rencontrer pour échanger sur leurs projets d'avenir et de vivre ensemble des temps de vacances dans l'amitié, la détente et la découverte d'une région de la Loire. Témoignage du président, Jacques-Olivier Vial.
40 ans d’Ephata Don Bosco
Valdocco Nice : « Ça fait plaisir d’être appelé comme ça, le matin »
Comment intervenir quand un jeune ne vient pas à l’activité prévue ? C’est la question que s’est posée Ismaël, éducateur technique des chantiers au sein du Valdocco Nice. Fin juillet, il reste quelques jeunes qui se réunissent tous les matins. Ils vont repeindre les murs d’un Centre d’Animation pour financer un projet de sortie. Repeindre les murs, ce n’est pas très « excitant », on excuserait bien l’absence du jeune... Témoignage d’Ismaël.
Je dis aux profs : jouez, regardez !
Une photo, représentant toute l’équipe de direction de l’Estic jouant au Pokemon Go, fait le buzz sur la nouvelle page Facebook de l’Institut ! En commentaire : « Les Responsables d’unité, à la veille de la rentrée, ont été surpris en train de jouer ». Un tel jeu dans un établissement scolaire, est-ce bien raisonnable ? Oui. Catherine Philippe, chef d’établissement, qui a découvert deux Pokestok dans son établissement, explique sa position.
Don Bosco Aujourd'hui : Deux Pokestop dans votre établissement. Comment avez-vous réagi ?
Catherine Philippe : Je trouve que ce jeu est intéressant. C’est à la fois un jeu de piste ; il faut chercher des Pokemon, et c’est un jeu qui s’appuie sur des ressorts psychologiques intemporels : collecter le plus possible de choses. Cela me rappelle de ce que j’étais capable de faire, lorsque j’étais enfant, pour obtenir le plus de porte-clés possible. Le jeu s’appuie sur des ressorts psychologiques similaires. Ensuite, lorsque l’on a atteint un certain niveau, il faut faire preuve de stratégie pour attraper des Pokemons. Il ne faut pas attaquer tout de suite ! Il faut savoir attendre que le Pokemon arrive à un certain degré de maturité et donc gérer sa frustration. Il faut marcher dix kilomètres parfois pour faire éclore certains œufs. L’image du joueur comme dresseur est également intéressante ; derrière cette image, il y a l’idée de soin à apporter. Le dresseur joueur doit s’occuper du Pokemon pour qu’il soit plus beau, plus efficace.
DBA : Comment vous est venue l’idée de présenter ce jeu lors de la journée de rentrée ?
C.P. : Les professeurs ont tendance à rejeter en bloc le jeu. Or, plutôt que de dire : « On ne veut pas voir cela, ici » ou « ce jeu va nous poser des tas de problème », je voudrais que les professeurs jouent et comprennent ce qui peut intéresser les jeunes.
Le thème d’année à l’Estic est : « Heureux qui donne à chacun la chance de réussir ». La journée de prérentrée m’a permis de faire le lien entre ce thème, que nous avons choisi à l’occasion de l’accueil dans notre établissement d’un élève autiste, et le jeu Pokemon. Il faut comprendre avant de juger.
Lors de la journée de prérentrée, j’ai projeté un power point. Sur une diapositive, il y avait : « il est interdit de jouer à l’intérieur de l’établissement. » Et j’ai lancé la discussion ! Bien sûr, je voulais faire réagir les enseignants. Alors, interdire ou pas ? Je pense que fondamentalement cela ne sert à rien d’interdire. L’interdiction n’est pas éducative. J’ai dit aux profs : « jouez, regardez ! »
Kevin : « Pokemon Go m'a fait redécouvrir la marche »
J'ai fais plus de 250 kilomètres depuis la sortie du jeu. Il faut dire que pour faire éclore les œufs il faut s'armer de patience et marcher. Grâce à lui, j'ai aussi pu rencontrer des personnes avec qui je n’aurais pas imaginé parler avant. J'ai fais de belles rencontres spontanées et découvert des personnes de tout horizon qui marchaient pour les mêmes raisons que moi : chasser des Pokemon.
Malgré que Pokemon Go soit un jeu virtuel, c'est vraiment une ouverture vers le monde extérieur nous poussant à découvrir ce qu'il nous entoure (Pokestop) et à nous ouvrir vers les autres.
Kevin Morand, 25 ans
D.B.A. : Ne pensez vous pas que avoir deux pokestop qui se trouvent dans votre établissement puisse générer des troubles ?
C.P. : Les Pokestop sont souvent présents sur des points artistiques et culturels. J’ai été flattée de découvrir que l’on a deux Pokestop dans les bâtiments de l’Estic. Ils sont maintenant la cible du regard des élèves soucieux d’attraper des bonbons et des poussières d’étoiles. J’ai d’ailleurs découvert qu’un certain nombre de personnes n’avaient pas remarqué la statue de l’Immaculée Conception dans le creux du mur ; c’est l’occasion de redécouvrir notre établissement et de rappeler l’origine des initiales de l’école.
Dans ce jeu, il y a une option de retrait si nous ne souhaitons pas que figurent des pokemon dans certains lieux, mais je ne vois pas l’utilité d’un tel retrait. Je préfère sensibiliser les professeurs pour qu’ils parlent avec les élèves et les aident à réfléchir
DBA : Vous-même, avez-vous joué avec les élèves ?
C.P. : Oui, le premier jour de la rentrée des internes ! Nous nous sommes retrouvés dans la cour, les jeunes et moi, et nous avons joué ensemble. L’intérêt du jeu, c’est qu’il oblige à sortir dehors ! Il s’agit d’être avec eux dans une posture d’intérêt. Ils sont très sensibles au fait de nous apprendre les stratégies qui permettent d’avancer dans le jeu.
DBA : Pokemon Go ne pose alors aucun problème ?
C.P. : Si. Il y a des risques. Le danger, c’est bien sur le gain : à cause d’un manque de munition le joueur est tenté d’acheter de nouvelles ressources au lieu d’attendre ; ou acheter une montre connectée qui produit une augmentation des forfaits. La société Niantic qui a créé le jeu, cherche à faire de l’argent en générant ces frustrations. L’autre danger c’est d’être pisté, poursuivi, repéré. Et enfin, on a le danger de voir des élèves jouer à Pokemon Go dans des lieux qui ne sont pas faits pour cela.
DBA : C’est la démarche du « aller vers » de Don Bosco...
C.P. : Oui, l’approche est foncièrement salésienne. J’ai le sentiment que derrière la diabolisation du jeu, il y a la recherche d’une distance avec les jeunes. Or quand on interdit, on n’éduque pas. Il faut favoriser une approche bienveillante sur ce que vivent les jeunes, les aider à réfléchir, dialoguer avec eux sur les ressorts psychologiques du jeu, le rôle de la frustration, de la compétition « je veux être à la hauteur des autres », le phénomène d’addiction, la récupération des images par des grandes marques, etc.
L’intérêt de ce jeu est de faire réfléchir la communauté éducative à la question de la réalité augmentée, la question du virtuel. Cela ne sert à rien de rejeter ou de nier, parce qu’on y est déjà. Pour permettre aux jeunes d’être heureux dans le monde d’aujourd’hui, on doit relever ce défi de comprendre le monde dans lequel nous évoluons.
Propos recueillis par Hélène Boissière Mabille
Le Patro de Louvain-La-Neuve : le plaisir qui te construit !
Depuis une bonne dizaine d’années, le Patro des sœurs salésiennes de Don Bosco apporte joie et croissance à de nombreux jeunes de la région de Louvain-la-Neuve. Rencontre avec trois animateurs passionnés : Céline, Christophe et Arnaud.
Le mot de la présidente :
Sr Sandrine (alias Pika)
« Comme sœur et présidente, j'essaie de favoriser l'esprit de famille en ayant un mot pour chaque enfant, pour leurs parents, pour les animateurs. C'est un beau cadeau et un défi d'accompagner le staff dans la prise de responsabilité. On essaie de leur faciliter la vie au niveau de l'administratif tout en ne les tenant pas à l'écart. C'est une grande joie de voir des animateurs, de s'épanouir et de prendre des projets en main. »
Cette année encore, ils sont 70 inscrits, fidèles aux activités proposées par les différents staffs : « Benjas » (6-9 ans), « étincelles » (9-12 ans), « conquérants » (12-16 ans) et les « pré-animateurs » (16-17 ans). Chaque staff bénéficie d’une autonomie dans ses projets tout en restant en lien étroit avec l’ensemble du groupe sous le regard bienveillant des sœurs.
Un esprit de famille incomparable
Un mot revient très souvent dans la bouche de nos trois animateurs : le Patro, c’est vraiment une famille. « En effet, confie Orignal (alias Arnaud), le Patro, c’est bien plus que des réunions ! C’est beaucoup d’amitié en dehors aussi ! Perso, je vis tout le temps le Patro ! ». Tangara (alias Céline) a découvert le Patro en y faisant l’intendance. « Très vite, j’ai vu que cet esprit de famille était plus fort que dans beaucoup d’autres mouvements de jeunesse. Il y a une touche de convivialité typiquement salésienne ! ». Cet esprit de famille unique, Margay (alias Christophe) l’expérimente surtout par les jeux avec les animés. « C’est un véritable amusement pour moi. Je joue tellement avec les enfants qu’on m’a surnommé “la quatorzième étincelle” ! ».
Une « école de vie » ouverte à tous
Lorsqu’on leur demande encore ce qui fait la spécificité du Patro Don Bosco, tous trois soulignent deux valeurs particulièrement présentes. Il y a d’abord l’ouverture du groupe à tous les milieux et le coût très démocratique pour pouvoir y participer. Ce mélange favorise la communication et constitue une richesse essentielle pour tous. Ensuite, une forme d’autorité bien dans la ligne de Don Bosco : « ici, l’autorité découle naturellement de notre amitié les uns pour les autres. Il y a moins de rapport hiérarchique qu’ailleurs et cela marche car chacun se sent aimé et responsabilisé ! ». Une belle ligne de croissance !
Des souvenirs ... et des projets
Les liens sont forts et les joies bien nombreuses. Entre les « câlins collectifs » vécus à la fin du camp avant de se séparer (Orignal), « les attroupements de “ benjas” sur mon matelas » pour la lecture d’histoires (Tangara) et « les parties de cache-cache interminables qui me forcent à m’arracher du dortoir pour préparer d’autres activités » (Margay), il est bien difficile de se passer d’une telle source d’énergie. Le Patro nous aide « à être plus responsable, à reconnaître les idées des autres et à leur être utile », confient encore ce « trio » bien soudé.
« Un projet n’est jamais un long fleuve tranquille »
Xavier de Verchère, salésien de Don Bosco, a réalisé un master sur le projet. Selon lui, la clé de la réussite d’un projet, c’est savoir évaluer les risques. Il développe une méthodologie du projet réaliste et résolument optimiste.
Don Bosco Aujourd'hui : Que diriez-vous à un jeune qui veut créer un projet dans un établissement, par exemple un débat, un point écoute ?
Xavier de Verchère : Si un jeune veut créer un point écoute, organiser une fête ou un débat dans un établissement, il doit d'abord montrer que ce projet va apporter quelque chose. C'est l'analyse de la valeur qui va montrer qu'il y a quelque chose qui manque et que le projet va apporter un bénéfice à la fin.
La différence entre un rêve et un projet, c'est qu'un rêve n'apporte pas nécessairement quelque chose. Le projet apporte au contraire une valeur ajoutée, un bénéfice pour tous.
Les clés de la réussite d'un projet
Du temps : le projet a un début et une fin, fixés au départ. Une fois que tout est en place, le projet est fini. Attention : ne pas oublier de fêter la réussite du projet une fois réalisé. Champagne !
Prévoir tous les moyens : pour réussir un projet il faut préciser tous les moyens nécessaires : une salle, des personnes, de l’argent par exemple. Tout cela doit être listé au départ.
Définir la valeur ajoutée : il faut bien définir le bénéfice pour toutes les personnes concernées. Le projet doit apporter quelque chose de nouveau. Quelque chose d'unique.
Toujours communiquer : ne pas oublier de bien communiquer tous les jours avec un vocabulaire précis.
Une équipe avec des profils différents : à chacun sa tâche... avec un leader qui a une vue d'ensemble.
Savoir évaluer tous les risques : on doit prendre le temps d’imaginer tous les risques possibles. Et les solutions pour chacun d’eux !
D.B.A. : Quelles sont les conditions pour qu’un projet réussisse ?
X. d. V. : D'abord le projet doit être réalisé dans une durée limitée. Il a une date de début et une date de fin. Ensuite, il y a des moyens financiers, enfin, il y a un niveau de qualité attendu. C’est un triangle - le coût, le délai, la qualité - à l'intérieur duquel le projet doit se situer. Si je dépasse le délai, les moyens ou les coûts, si je me situe en dessous de la qualité attendue, mon projet est un échec. Pour réussir un projet, il faut réunir toutes ces conditions.
Il faut également une équipe et un chef de projet, dirigeant, comme un pilote, les activités pour atteindre l’objectif prévu.
D.B.A. : Comment juger de la qualité d'un projet et de sa valeur ajoutée ?
X. d. V. : Il faut que les bénéficiaires soient satisfaits. Si je fais un débat et que cela ennuie les jeunes ou s’il n'intéresse personne, les attentes vont être déçues. Le projet n'a pas atteint le degré de qualité escompté. Cela ne veut pas dire qu'il faut tout abandonner et tout refaire. Cela veut dire qu'il faut changer, modifier ou transformer quelque chose qui n'était pas prévu.
Mais il y a d'autres éléments. Pour que le projet réussisse, il faut aussi que l'équipe soit contente et que les acteurs du projet se soient accomplis. Il arrive parfois que le projet soit trop stressant, trop complexe, trop lourd... Selon moi si l'équipe est « rétamée », ce n'est pas une réussite. Même si les bénéficiaires sont satisfaits.
D.B.A. : Comment gérer tous ces paramètres ?
X. d. V. : Dans toutes les formes de projets il y a un apprentissage. Au fur et à mesure l'équipe gagne en expertise et en confiance. Même en cas d'échec, il faut tirer les leçons. Mais il ne faut pas abandonner trop tôt. Ce n'est pas parce que le projet échoue ou patine que je ne peux pas le redresser. Bien souvent la solution n'est pas compliquée. Il suffit de rappeler les grands principes : durée limitée, communication, moyens, groupe soudé.
D.B.A. : Quelle sont les qualités d’une équipe projet ?
X. d. V. : L'équipe idéale est composée de personnes avec des qualités différentes : une personne avec un regard attaché aux détails, une personne qui a un regard global, une personne qui est plus communicante, une personne plus réaliste... Mais surtout il faut faire équipe. Il faut que chacun connaisse sa partition et ne fasse pas le travail d'un autre.
Don Bosco et le projet
Don Bosco avait cette mentalité. Se projeter pour apporter quelque chose de nouveau. Il avait sans cesse de nouveaux projets en chantier.
D.B.A. : Quel est le profil du « leader idéal » ?
X. d. V. : Le bon leader est celui qui est capable de détecter tous les grains de sable qui peuvent bloquer la mécanique. Par exemple dans une équipe, il repère une personne qui ne fait pas ce à quoi il s'est engagé ou une personne qui dit qu'il l'a fait alors qu’il ne l'a pas fait. Il faut que le chef d'équipe, comme un chef d'orchestre, connaisse par cœur la partition de chacun. Il faut beaucoup de rigueur. Il est capable d'anticiper les problématiques et d’évaluer les risques.
D.B.A. : Que veut dire « évaluer les risques » ?
X. d. V. : Un projet n'est jamais un long fleuve tranquille. Il y a toujours des problèmes. Il faut être capable d'anticiper tous les risques et d'imaginer les solutions. Il y a des acteurs, comme les chefs d'établissements, qui peuvent soutenir le projet. Il y a des parties prenantes positives, mais aussi des parties prenantes négatives – qui peuvent consciemment ou inconsciemment bloquer le projet.
Des études ont montré que 80% des projets sont des échecs. Le projet, c'est une succession de projets les uns derrière les autres. Réussir un projet c'est très compliqué parce qu'il y a plein de choses qu'on n'avait pas prévues qui interviennent.
D.B.A. : 80% des projets sont des échecs. Ce n'est pas encourageant !
X. d. V. : C'est pourquoi il convient d’analyser les risques. Il faut anticiper les problèmes et imaginer des solutions à des problèmes qui ne sont pas encore arrivés. C’est là, la difficulté.
Imaginons le pire du pire, une loi par exemple, ou une réglementation, qui torpille un projet. Comment faire pour rebondir ? Le risque le plus grand c'est que l'équipe soit fragilisée. Le pire qui puisse arriver est que l'équipe se disloque. La réussite du projet est quelque chose qui s'apparente à la foi. Il convient d’avancer patiemment.
Propos recueillis par Hélène BOISSIERE-MABILLE
Chefs d'établissement : incarner les valeurs de Don Bosco dans le management
Une première pour la rencontre de rentrée ! Chefs d’établissement et directeurs des maisons d’action sociale se sont rencontrés en septembre au Centre Jean Bosco, à Lyon. Cette rencontre avait pour thème : le bien-être au travail. Un thème à la mode. La plupart pensait n'avoir rien à apprendre... et pourtant : la qualité des échanges a permis des paroles en vérité sur le bien-être et son corollaire, le mal-être au travail. La question du sens était centrale.
Incarner les valeurs de Don Bosco dans le management
Quel sens donner à son travail ? Jean-Jacques Montlahuc, directeur d’une agence de Team bulidng à Lyon, a accueilli avec bienveillance les questions qui habitent les participants. Comment réussir un travail collectif ? Comment élaborer un projet d'établissement fédérateur ? Comment s'y prendre pour incarner la valeur « confiance » ? Et comment intégrer ces valeurs dans un management d'équipe ?
L'intervention a été passionnante. Connaissant le terrain, Jean-Jacques Montlahuc a ressaisi chacune des questions à partir de cas concrets. Pour éviter de résumer trop sa pensée, une interview sera publiée prochainement sur le site don-bosco.net.
Dispositifs spécifiques : comment les établissements scolaires s’adaptent ?
François Le Clère, directeur général du Valdocco, a, quant à lui, centré son intervention sur les dispositifs mis en place pour accompagner les jeunes en voie de décrochage dans les établissements scolaires. La chance du réseau Don Bosco est, en effet, de concilier des dispositifs différents au sein même d'un établissement. Exemple à Nice, à Lyon, à Argenteuil, à Caen. Quelle est l'articulation entre ces dispositifs et l'établissement scolaire ? Les exemples sont nombreux, chaque dispositif a présenté son fonctionnement et sa spécificité.
- la classe relais de Lyon, le lycée Don Bosco et le Valdocco
- la classe Rebond de Caen, l’Institut Lemonnier
- la classe Slam de Nice, le lycée Don Bosco et le Valdocco
- le dispositif CLIS
- Adoval du Valdocco Argenteuil (hors l'établissement scolaire)
Ce fut l'occasion d'échanger sur les chances et les limites de chacun des systèmes. Pouvoir accueillir des jeunes en voie de décrochage tout en les maintenant dans l'établissement est une chance, mais cela ne va pas sans difficultés. Par exemple : comment accepter le retard régulier des jeunes ? Faut-il concevoir un règlement spécifique ? Comment échanger avec des éducateurs spécialisés qui ne parlent pas le « même langage » que les enseignants ? Comment travailler ensemble ? Comment éviter que le jeune soit stygmatisé ou qu'il ne se stygmatise lui-même ?
Au début de la session, on avait l'impression de travailler deux thèmes. Or, après avoir parcouru l'ensemble, on s'aperçoit que non. Si l'on favorise le bonheur au travail, on est plus à même d'accueillir des jeunes en difficulté.
Soulignons l'avancée notable de cette rencontre qui a permis à chacun de faire connaissance et de se rencontrer. On apprend beaucoup des autres. C'est la force et la richesse de ce réseau.
Des figures du réseau partent, d'autres arrivent
Deux figures du réseau Don Bosco ont profité de cet été 2016 pour faire valoir leurs droits à la retraite : Gérard Schaffhauser quitte ainsi l’institut Don Bosco de Wittenheim (500 élèves), qu’il dirigeait depuis 22 ans. Pierre de Lansalut, lui, était à la tête, depuis la rentrée 2010, du collège Don Bosco de Gières (dans l’Isère, 850 élèves). Et aujourd’hui, Dominique Picques a pris le relais de Gérard, et Sandrine Roche de Pierre. C'est aussi Alain Beylot qui quitte sa mission de responsable de tutelle du réseau des établissements. Le père Jean Noël Charmoille le remplace à cette fonction.
Six nouveaux établissements
s’associent au réseau Don Bosco
Le réseau des frères du Sacré-Cœur, une congrégation fondée en 1821 à Lyon, se rapproche du réseau Don Bosco : il compte 6 établissements en France (Asnières, Lyon, Ecully, Sainte-Sigolène, Dunières et Saint-Chély-d’Apcher) pour un total d’environ 4 000 élèves. Le père Jean-Noël Charmoille, salésien, les accompagnera durant les deux prochaines années.
Les établissements de Rodez, associés depuis deux ans, passent aujourd’hui sous la tutelle des salésiens de Don Bosco.
Mouvement Salésien des Jeunes : Vous avez dit un défi pour demain ?
Cette année, pour son week-end de rentrée, le Mouvement Salésien des Jeunes (MSJ) a choisi comme thème « Un défi pour demain, un défi pour deux mains » en référence au Défi Citoyenneté. Du 23 au 25 septembre 2016, 120 jeunes de France et Belgique-Sud se sont réunis à Lyon, au lycée Don Bosco, pour se retrouver, prier, jouer et réfléchir ensemble. Si tu n’as pas pu venir ? Sois sans crainte, Cécile a pensé à toi et te relate ce week-end de folie !
« Tu sais ce genre de week-end qui te chamboule, où tu te sens tellement bien que tu voudrais que tout s’arrête. Que tout reste comme ça, pour toute la vie. Oui, ce genre de week-end là. Mais tu n'y étais pas. Alors je me sens le devoir de te transmettre cela. Laisse-moi te raconter ce que tu aurais vécu avec nous.
Tout d’abord, c’est au lycée Don Bosco de Lyon que ça se passe. Même timide, il suffit juste de t'asseoir à une table et d'attendre devant un paquet de chips. Et les gens viennent vers toi, tout seul ! Aucun effort ! En dix minutes, tu te retrouves à jouer à un jeu avec ces personnes autour de toi. C'est un peu la magie d'ici. Tu ne les aurais peut-être jamais rencontrées ailleurs. Vous êtes rassemblés ensemble. Et, fais gaffe ! Ici, ils sont beaucoup trop adorables et tu auras quelques coups de foudre amicaux ! Donc soirée rires, jeux et nourriture ! De quoi nourrir ta bonne humeur, ton esprit et ton estomac avant la nuit !
Bien se réveiller pour mieux vivre
Le lendemain, sans que tu t'en rendes vraiment compte, tu te retrouves à danser de bon matin en te demandant s’il ne faudrait pas que tu te remettes sérieusement au sport ! Et, comme on pense aux nouveaux comme toi ici, le jeu de l’horloge te permet de prendre rendez-vous avec toutes les personnes autour de toi pour parler de sujets comme : « Ton plus grand rêve ? » ; « que voudrais-tu changer dans le monde ? »... C'est court mais intense et en cinq minutes, tu connais déjà cinq personnes de plus. Et attention ! Ce nombre ne va qu’augmenter !
« Un défi pour deux mains » : être citoyen, agir pour demain
Après ce petit jeu de socialisation, c'est parti pour les jeux du matin en groupe autour du thème du week-end : « Un défi pour demain – Un défi pour deux mains ».
Je t'avoue quand on voit ce thème ça peut faire peur – moi ça me fait vraiment flipper même –, mais il suffit d’y rajouter Olivier Robin, et ça prend une toute autre dimension ! Ainsi, au fur et à mesure des jeux proposés, tu te retrouves à prendre la parole, écouter l'autre, mettre en place une tactique pour tous et avec tous et même à te battre pour tes valeurs et ta communauté... du genre, créer une constitution pour le groupe sans que ça soit ennuyant !
Tu participes, observes, te sens concerné, te découvres parmi les autres. En bref, tu vis la citoyenneté d'une manière tellement ludique que cela paraît si simple. Mais peut-être que c'est pareil dans la vraie vie ? Il suffirait juste de participer ? Bon, je te laisse loin de mes questionnements pour cette fois.
Une nouvelle tête arrive sur vos terres. Quelle va être votre réaction ?
Après cette journée à apprendre à connaître ton groupe, à jouer et à progresser ensemble, on enlève l'un des vôtres et une nouvelle tête arrive sur vos terres. Quelle va être votre réaction ? L'accueillir, lui et son cadeau, ou avoir crainte de ce qu'il peut amener dans cette terre que tu ne connais que trop bien ? La réponse, je ne l’ai pas car tu n’étais pas là mais, en ce qui me concerne, on l'a accueilli les bras ouverts ! (Bon j'avoue m’être quand même demandée si ce n’était pas un cheval de Troie qu'on nous offrait). Et bah devine quoi ! Le cadeau que nous apportait cette personne n’était autre que sa propre personne ! Et tu aurais été accueilli de la même manière... comme un cadeau.
Une veillée pour visiter et rêver : Lyon en vrai !
Après quelques danses improvisées au soleil, on se prépare pour la veillée. Et ce soir, tu n'es pas déçu : des Pokémons à trouver dans tout Lyon, une ville animée et canon à visiter ! Tu te balades dans les rues et à chaque coin se trouve un bout d'histoire (un pokestop aussi), des jeux, de la danse, de la réflexion et puis un final sur une grande place. Oui ! Ici on ne se cache pas. La bonne humeur est faite pour être distribuée. Après les cris de joie et les rires, retour au calme, retour à la source.
Cachée sous terre dans une crypte pleine de mosaïques et de couleurs, on chante. Tu aurais tellement aimé ça ; ça vibre de partout dans le corps, toutes ces voix ; ça te repose le cerveau, t'apaise d'un coup, stoppe les questions, les doutes ; ça te pose là sur le sol.
Dieu, nous ne l’oublions pas. Et lui, non plus !
Oui ! J’avoue : j'ai eu les larmes aux yeux et même un sourire plaqué sur le visage qui ne part jamais. Car ce Dieu, nous ne l’oublions pas. Et lui, non plus. Après un texte de réflexion, nous retournons au lycée en marchant en silence au milieu de cette ville si vivante. Et nous emportons, avec nous, cette crypte vibrante au fond de notre cœur. Arrivés au lycée Don Bosco, des bougies nous attendent, et des chants aussi, juste en dessous du ciel.
Je te l'ai dit : ce lieu est parfait. Alors là, juste assis par terre, au milieu des autres, tu ressens encore une fois Sa présence ou la présence d’autre chose, peu importe comment tu L’appelles, tu n’es pas le seul. Ce que tu fais de cette soirée n’appartient qu’à toi.
Un dernier réveil avant les autres : commencer un nouvelle vie ? A toi de voir !
Et ici, même la messe du dimanche se veut différente, tu te surprends à devoir utiliser tes neurones et ceux de ton équipe pour pouvoir accéder au lieu de la messe. Et, ce n’est qu’après avoir accepté de donner quelque chose qui te tient vraiment à cœur que tu peux entrer pour vivre ce moment de joie, de rassemblement, de recueillement et de chants.
La vraie fin du week-end se vit maintenant, au moment où tout se range, où tout le monde aide au ménage en chantant, en dansant et en riant. Tu sais que ces personnes à qui tu fais un signe de la main, dès que tu les reverras, ce sera uniquement de la joie qui t’animera.
Tu as une place quelque part
Mais mon ami, tu n'y étais pas et ce qui est encore plus extra, c'est que si tu viens le week-end prochain, cela sera tout aussi génial. Alors moi, je n'ai qu'une chose à te dire : viens ! Ce week-end, au-delà de la joie et de l’Amour que tu y reçois, te permet de te poser deux minutes, de te regarder agir dans ce monde si compliqué et cette société qui te demande parfois trop et d’autres fois pas assez.
Ce week-end te permet de voir que tu as une place quelque part même si tu ne l’as pas encore trouvée. Et être toi-même, te montrer tel que tu es, pouvoir participer à ta manière est un premier grand pas pour l'atteindre. Alors rendez-vous à Liège les 17, 18 et 19 mars 2017 !
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24 heures avec Don Bosco à Farnières : les jeunes ouvrent les « clés »
Les 16 et 17 septembre derniers se sont réunis à Farnières les animateurs des groupes de jeunes salésiens de Belgique francophone : Fort Rêveurs, Oratoire, Ephata Don Bosco, Patro, kots d’étudiants... L’an passé, les mêmes groupes s’étaient déjà réunis pour apprendre et se former à la citoyenneté avec le Défi Citoyenneté 2025. Cette année, ils sont partis à la découverte des 12 mots-clés de la pédagogie de Don Bosco. C’était aussi l’occasion de renforcer les liens entre les différents groupes salésiens, un des objectifs du Mouvement Salésien des Jeunes, le MSJ.
Fort Bosco : jeux de compétition et d’intelligence
L’univers des jeux était tiré de l’émission télévisée « Fort Boyard ». Les animateurs étaient répartis en trois équipes, sans distinction de leur groupe salésien d’origine. Les équipes se sont déplacées de salle en salle afin de tester leur habileté et leur solidarité dans les épreuves proposées, affrontant tantôt le temps, tantôt une autre équipe. L’objectif de ces épreuves était de récupérer les clés mises en jeu. Heureusement ici, personne ne restait prisonnier des salles si la clé n’était pas obtenue, contrairement au jeu télévisé !
Pour découvrir le mot mystère : PÉDAGOGIE
Dans le même temps, un membre de chaque équipe rencontrait le “Père Fouras”, qui les accueillait avec ses légendaires énigmes faisant appel à la réflexion et la culture générale. Celui qui trouvait la bonne réponse repartait avec un indice pour son équipe. Les indices étaient les 12 mots-clés de la pédagogie salésienne et amenaient à découvrir le mot mystère : pédagogie. Et pour clore la soirée, le traditionnel mot du soir, par le Père Guy Dermond, suivi enfin d’une dégustation de desserts que chacun avait apportés !
Jeux coopératifs avec les 12 mots de la pédagogie de Don Bosco
La journée du samedi fut consacrée à la découverte des mots-clés de la « salésianité ». L’animation de ce temps de formation était prise en charge par l’association « De Bouche à Oreille – Jeunesse », œuvrant pour l’éducation à la paix (BAOJ). Rappelons que l’adjectif « salésien » n’est pas restreint aux religieux engagés dans la congrégation de Don Bosco, mais bien lié à tous ceux qui vivent de l’esprit de Don Bosco ; d’où le terme de « famille salésienne ». Une première activité nous proposait de réfléchir personnellement à des situations qui nous emprisonnent, et que les clés de la salésianité permettent de ‘déverrouiller’, de nous libérer.
Une pédagogie de relecture : identifier les cadenas
Ensuite, les animateurs en formation se sont répartis en 3 groupes et ont vécu diverses mises en situations à l’aide de jeux coopératifs. Chacun des jeux avait pour objectif de révéler l’un des mots-clés. Les ressentis de chaque personne durant le jeu permettait d’amener la réflexion sur ce mot-clé et ce qu’il évoque pour nous, ainsi que le partage d’expériences vécues dans nos propres groupes d’animation, d’amis, dans nos familles,...
Une pédagogie de l’ouverture : les valeurs sont mes « clés »
Les 12 mots-clés sont : confiance, douceur, prévention, joie, respect, autorité & affectivité, médiation, réussite, jeu, alliance, présence et sanction. Ces valeurs n’ont bien sûr pas été pleinement acquises en une journée. Aucune méthode n’a été reçue pour être appliquée telle quelle. Mais elles nous proposent une ouverture au « système préventif » qu’elles constituent, à la pensée systémique (et non systématique) proposée par Don Bosco. En tant que ‘système’, « quand on touche à l’un, on touche aussi à l’autre, et tout se répond. (...) Dans chacun de ces mots, il y a à la fois la dimension de la théorie, mais aussi la dimension de la pratique, et également la dimension de la spiritualité qui inspire l’Homme.», rappelle Jean-Marie Petitclerc.
Le jeu coopératif demande à chacun de tenir compte non seulement des envies mais aussi des besoins de l’autre, ce qui permet d’être gagnant-gagnant. Dès lors, on peut vivre en paix.
Jeu coopératif : échanges et débats
Une des activités consistait à la discussion, entre animateurs, de situations d’animations concrètes. Ensemble, les animateurs étaient invités à débattre sur l’une ou l’autre situation, se demander comment ils réagiraient, quelle clé serait difficilement applicable ou quelle clé leur permettrait d’améliorer la situation.
Partage d'expériences à propos de situations concrètes d'animation
Le temps de formation s’est terminé par un moment de mise en commun des mots-clés découverts par les différents groupes, tour de parole où chacun a pu exprimer un mot, résumant le ressenti de la journée vécue ensemble et enfin une évaluation rapide de la formation.
Durant ce WE, nous avons pris le temps de nous rencontrer entre animateurs des différents groupes salésiens, d’apprendre à vivre les clés de la salésianité au quotidien, à travers plusieurs jeux et de partager nos expériences d’animations, nos réussites et nos espoirs ... et tout ça avec une bonne ambiance salésienne de rires et de joie ! Chacun est reparti avec un petit souvenir : un porte-clé portant les 12 mots-clés de la salésianité, avec déjà une première clé attachée au trousseau. Laquelle sera la vôtre ?
Raphaël LESNE
Coordinateur MSJ pour la région Belgique-Sud
Ancien animateur à Ephata Don Bosco
David Abeels, animateur au Patro de Louvain-la-Neuve
« Un week-end à Farnières en tant qu’animateur Patro. Ce week-end "24h avec Don Bosco", c’est l’occasion de rencontrer plein d’animateurs issus de différents mouvements de la grande famille salésienne, et de partager avec eux des temps de réflexions, ou de jeux autour de la pédagogie salésienne. L’ambiance est très accueillante, et l’on se sent accepté tel que l’on est. On observe bien, au-delà des discussions que l’on peut avoir, qu’il y a véritablement un vécu qui est partagé par tous ! Je repars de ce week-end en étant encore plus convaincu des bienfaits de la pédagogie de Don Bosco, avec de belles rencontres dont je me souviendrai longtemps ! »
Elisa Foeteler, animatrice à l’oratoire de Farnières en Belgique
« Ce que j'apprécie vraiment, c'est qu'on peut toujours être soi-même. Tout le monde te respecte, t'écoute et est toujours là pour te faire rigoler ! Pendant le week-end, on a parlé des sujets comme "Être animateur, c'est quoi?", "Comment faut-il se comporter lorsqu'il y a un problème avec les animés ?", etc. Je crois que ce temps de réflexion a vraiment été utile parce qu'on a pu réfléchir à des situations courantes. Bref, tout cela a été très enrichissant pour moi. Le fait d'apprendre en jouant, en réfléchissant, m'a permis de me poser des questions sur les camps que j’ai animés ou ceux à venir. Excellent week-end & sûrement pas le dernier ! »
Julie Quaghebeur, animatrice à Ephata Don Bosco
« Pour moi, ‘week-end de formation avec les salésiens’ rime avec jeux, joie, bonne humeur et rencontres. À peine arrivée sur place, pas le temps de s’ennuyer, j’ai directement été plongée dans l’univers du ‘Fort Bosco’ afin de retrouver les clés qui introduiront le thème du week-end. Je ne connaissais pas les 12 clés de la pédagogie de Don Bosco. Durant toute une journée, j’ai participé à diverses petites animations qui m’ont permis d’en découvrir quelques-unes (médiation, présence, joie et sanction). Ces valeurs éducatives vont être des ressources pour les futures animations auxquelles je participerai. »
Nicolas Pirlot, animateur à Ephata Don Bosco
« De nombreuses activités très ludiques ont permis de se plonger dans la thématique sans aucune difficulté. On se rend très vite compte qu’un bon jeu de coopération vaut mieux que de longues explications. Je pense pouvoir dire que nous avons tous essayé de raccrocher le plus de clés possible à notre trousseau et que le rendez-vous de l’année prochaine est déjà bien fixé dans l’agenda ... Ce week-end m’aura prouvé une chose : la pédagogie de Don Bosco s’applique à tous et à tout âge ! »
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Gérard Shaffauser, 20 ans « sans routine ni ennui »
L'année 1994, Gérard Shaffauser est retenu par les religieuses salésiennes pour diriger le lycée professionnel Don Bosco de Wittenheim. Vingt ans plus tard, il est l'heure pour lui de partir à la retraite. Aujourd'hui, le lycée de Wittenheim fait figure de lycée technologique exemplaire, résolument tourné vers les jeunes en difficulté. Bilan de ces vingt années d'exercice.
Don Bosco Aujourd'hui : Quelle était la mission qui vous tenait le plus à cœur ?
Gérard Shaffauser : Du tac au tac : « s’adresser aux plus humbles ». Les religieuses ont démarré l’école ménagère en 1938 en vue de former des épouses et des mamans en bonne chrétienne. Mais, très vite, elles se sont lancées dans les métiers nouveaux : sténo-dactylo, employés techniques de collectivité, et ont ainsi participé à l’indépendance de la femme. C’est un élément qui m’a séduit dès mon arrivée au lycée Don Bosco Wittenheim.
D.B.A. : Comment avez-vous vécu votre venue dans une école Don Bosco ?
G.S. : Comme une continuité ! Durant ces années 80-90, ma femme et moi avons connu et accompagné de nombreux chamboulements dans notre paroisse. Nous avons organisé, les premiers camps mixtes ! Ce n’était pas toujours bien vu par les autorités. Alors, travailler au sein de la famille salésienne a été totalement en accord avec mes pratiques et mes idées.
D.B.A. : Quelle ont été vos plus belles réussites dans l'établissement ?
G.S. : J'en compte trois. Une équipe qui y croit, qui se plie en quatre pour faire progresser les jeunes qui n’aiment pas trop l’école. Un cadre de travail agréable, transformé pour accueillir des élèves avec des équipements adaptés. Des projets menés en parfaite intelligence avec les partenaires extérieurs, la ville de Wittenheim, le diocèse de Strasbourg, la Région Grand Est, les parents d’élèves, les anciens, les coopérateurs et tous les amis qui ont du respect et de la reconnaissance envers l’établissement. Autres satisfactions, l’aménagement de la chapelle St François de Sales et la création du groupe Sawio qui prolonge l'esprit de la maison où vivaient les sœurs avant leur triste départ l'an dernier. Toute une histoire !
D.B.A. : Quels ont été les plus fidèles alliés ?
G.S. : J’ai pu compter sur des personnes dévouées et passionnées. Les membres du Comité Directeur (OGEC) qui m’ont suivis dans des projets inattendus et originaux, mes proches collaborateurs, le conseil de direction. Sans oublier mes collègues avec lesquelles nous avons expérimenté le co-enseignement en Quatrième Techno puis ensuite en SEGPA. Que du bonheur ! Et l’équipe pastorale, avec qui l’interreligieux a pris toute sa place dans notre établissement aux 1000 couleurs.
D.B.A. : Une anecdote ?
G.S. : Il y a de quoi écrire un livre ! Une qui m’est restée gravée, c’était au cours d’un conseil de discipline. Eh oui ! J’en ai fait quelques-uns car, après avoir épuisé tous les dispositifs, il faut à un moment savoir gérer. Nous étions installés dans le salon, et le papa de l’élève concerné nous a avoué être arrivé à pied car son fils lui a emprunté sa voiture ! Ce fils mineur, n’avait pas le permis ! La sanction a été de le «mettre à distance » (selon le Père Jean-Marie Petitclerc). Pas chez lui mais chez son oncle au Sénégal. J'ai appris dernièrement que cet éloignement lui a été bénéfique, il est revenu auprès des siens, employé dans les métiers de l’automobile, marié et père de famille.
D.B.A. : Et une déception ?
G.S. : Il m’en reste une : c’est la fermeture du CAP GDPU (Gestion de Déchets et Propreté Urbaine) que nous avons assuré pendant dix ans avec des élèves orientés par défaut. C’est vrai que l’appellation n’était pas encourageante : dans la maison nous l’avons appelé MDE (Métiers de l’Environnement) puis ECOTRI. Un excellent souvenir quand même : nos élèves ont participé au nettoyage des plages de Belle-Ile après la catastrophe de l’Erica. Mais on s’épuise à force... et nous l’avons transformé en ECMS (Employé de Commerce Multi-Spécialités) avec la « bénédiction » du Rectorat.
D.B.A. : La session de formation des chefs d'établissements du réseau salésien a eu pour thème le bien-être au travail. Que pensez-vous de ce thème ?
G.S. : Cela a toujours été ma préoccupation. Dans mon premier emploi de technicien-dépanneur en usine, j’ai été syndiqué et élu au service des ouvriers et employés. Dans mon second emploi, professeur de Techno, je me suis engagé davantage dans la vie associative. Comme directeur, le bien-être se vit davantage au quotidien, cela passe parfois par de toutes petites choses. Ce qui est drôle, c’est que la prochaine AG de l’UNETP (Union nationale de l'enseignement technique privé), à laquelle je participe comme vice-président, portera sur le même thème !
Pour moi, la phrase de Conficius est toujours d’actualité : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez jamais à travailler un seul jour dans votre vie ».
Le nouveau directeur de Wittenheim
Depuis la rentrée de septembre 2016, Gérard Schaffhauser a été remplacé par Dominique Picques.
D.B.A. : Qu’aimeriez-vous dire à un futur directeur qui entre dans le réseau salésien ?
G.S. : Qu’il entre dans une famille formidable, qu’il est possible d’aller au bout de bien des projets, que l’écoute est au service du progrès. Je dirais aussi que dans une maison, qui est avant tout un lieu de formation, il n’y a pas de fin. C’est un éternel recommencement sans aucune routine ni ennui !
Propos recueillis par Hélène Boissière-Mabille
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A Kenitra : Don Bosco au Maroc
Parmi les écoles de la province de France et Belgique, l’une d’elle se trouve au Maroc. Près de 400 élèves étudient à l'école Don Bosco de Kenitra. Comment l’esprit de Don Bosco rayonne-t-il dans un pays musulman ?
Si vous êtes perdu à l'autre bout de la ville et que vous demandez : "Savez-vous où se trouve l'école Don Bosco ? " les passants vous répondront tout de suite. Pourtant, Kenitra est une grande ville. Une ville moderne, en pleine expansion. Des immeubles se construisent sur des dizaines de kilomètres autour du centre. Une ville de contrastes aussi : en dépit de sa modernité apparente, il n’est pas bon pour une femme de se vêtir à l’occidental. La culture musulmane est bien ancrée.
L'école Don Bosco est une institution à Kenitra
Le visage de Don Bosco apparait sur un grand bâtiment blanc dans la rue Mohamed Abdouh. Le logo rouge s'affiche, immense. Et dès le préau, sur les murs, des centaines de fiches d'inscriptions aux ateliers culturels et sportifs donnent le ton. Des couleurs partout, des cris, de la joie. Pas de doute. On est bien chez Don Bosco.
Entouré par les enfants, le Père Antonio Vega, directeur de l’établissement, accueille les nouveaux venus. Il connait par cœur son histoire « L'école existe depuis 1937, explique-t-il. Après l’indépendance, en 1956, les Pères ont redéfini l’orientation de l’établissement et ont créé des formations professionnelles qui répondent aux besoins du pays. Aujourd’hui nous avons plus de mille deux cent jeunes dans l’établissement. »
Les cours en français et en arabe coexistent à égalité
L'école offre une scolarité en accord avec les programmes officiels : les cours en français et en arabe coexistent à égalité, les enseignants sont tous musulmans, les cours d’islam sont obligatoires. Sauf pour les trois élèves chrétiens de l’établissement. Nous sommes loin d’une école catholique européenne. Le charisme salésien se diffuse néanmoins par la présence constante du directeur au milieu des jeunes. Il n’est pas une récréation sans le voir sur la cour. Pour le directeur adjoint chargé du collège, Nouâman Haddouch : « parmi tous les mots de la pédagogie salésienne – qu’il connait par cœur- celui de la présence est le plus marquant ici ».
« On parle facilement de Don Bosco » et les mots du matin sont essentiels.
Pour le directeur, le Père Vega, le moment le plus important est le mot du matin. « Ce matin nous avons parlé de la réponse à la violence reçue par la non-violence. J’ai cité une phrase du Coran qui parle du pardon : tu dois te protéger de la violence. Tu dois pardonner. » Il ajoute « Nous prenons parfois des phrases du Coran, mais nous ne citons jamais la Bible en citant les sources. Nous choisissons des phrases de Jésus qui ont une portée universelle, nous ne disons jamais que c’est de lui. Nous ne pouvons pas parler de Jésus mais nous parlons plus facilement de Don Bosco. »
ECAM
L'école Don Bosco fait partie d'un réseau d’écoles catholiques du Maroc Nord : l'ECAM, (Enseignement Catholique au Maroc) réseau de 15 écoles, soit 11 000 élèves. Un projet éducatif commun les réunit. Le thème de cette année est : « Non à la violence, dans nos familles, dans l'école, dans la rue, sur notre terre. »
Cette année, le Père s’est appuyé sur le thème proposé par l’ECAM pour développer un programme d’année : « non à la violence ». Ce thème nourrit toutes les actions éducatives de l'école : sensibilisation des parents, formation des enseignants, ateliers pour les enfants, conférences. Dans le guide de rentrée scolaire distribué à tous les parents, par exemple, il encourage l'esprit de dialogue au sein des familles. « Le dialogue ne signifie pas faiblesse » est-il écrit. « Une juste fermeté doit éduquer les enfants à l'obéissance et au respect ». Ce livret est une mine d’idées, de rappel des points clés salésiens et des ressources pédagogiques.
Une semaine culturelle permet d’ouvrir sur la pédagogie de Don Bosco
Chaque année, le Père Antonio Vega organise une semaine d’ateliers appelée « La semaine culturelle ». C’est ce temps où les parents comme les enfants peuvent découvrir la pédagogie et la vie de Don Bosco. Tandis que les enfants font des jeux en lien avec l’enfance de Don Bosco, les adultes, parents et enseignants, vont aux conférences pédagogiques. Le Père Jean-Marie Petitclerc, cette année, est venu parler de son livre : « Les Douze mots clés de la pédagogie de Don Bosco ».
Des enseignants se disent salésiens et musulmans
Pour souder l’équipe enseignante autour des repères de la pédagogie de Don Bosco, le Père Véga n’hésite pas à s’appuyer sur les compétences et le charisme de professeurs qui sont imprégnés de ces valeurs. C’est le cas de Mohamed Habhoud, professeur d'arabe, musulman, poète à ses heures et passionné par Don Bosco. Selon lui « L'esprit de Don Bosco peut être chez les juifs, les chrétiens, les musulmans. L'ouverture c'est Don Bosco.»
Mohamed travaille dans cinq écoles dans les environs, où il intervient comme formateur coordinateur. Son comportement surprend ses collègues. Quand ceux-ci cherchent à connaitre ses recettes, il parle de la joie et n’hésite pas à parler de Don Bosco « J’agis, je pense en salésien. Je suis salésien musulman ! ». Il est l’auteur d’un livre sur Don Bosco en langue arabe que le directeur a fait publier pour le distribuer à tous les parents l’année du bicentenaire de sa naissance.
L’école est ouverte sur le quartier grâce à ses activités sportives et culturelles
Pour donner une idée du travail réalisé par l'établissement, il faudrait citer encore les nombreux projets qui font le lien entre l'institution et le quartier : le centre culturel et sportif ouvert aux jeunes qui ne fréquentent pas l'école, la bibliothèque pour tous, le cours Passerelle ouvert gratuitement pour les enfants déscolarisés, la salle de sport Don Bosco utilisée par toutes les associations sportives locales.
La multiplicité des projets donne un rayonnement évident à l'Institution Don Bosco. Entre ces trois directeurs, l’école, le collège, la JUK-CFF et la JUK-SPEL, une vraie complicité existe entre chrétiens et musulmans. C'est un roc solide, qui donne à l'Institution de Kenitra au-delà des divergences confessionnelles un vrai esprit de famille.
Joyeuse Union de Kenitra
Une formation post bac
En face de l'école et du collège se trouve l'établissement de formation pour les jeunes adultes dirigé par le Père Isidore Mbokalo, prêtre salésien originaire de République Démocratique du Congo : la JUK SPEL (Joyeuse union de Kenitra) spécialisée en électricité industrielle (équivalent BTS). On y encourage les élèves à prendre des initiatives : journée d'accueil organisée par eux, formation à la médiation, pédagogie par projets. Dans l’école JUK CFF, située à quelques mètres, Fatima Amhaouch déploie, elle aussi, une énergie formidable pour que les étudiantes reçoivent une formation de qualité aux métiers de la petite enfance. A la sortie de leurs études, il n'est pas rare qu'elles prennent la responsabilité d'une classe.
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Les clés d’un management réussi dans les établissements scolaires
Jean-Jacques Montlahuc, directeur d’une agence de Team building à Lyon, a échangé le 21 septembre sur les questions qui habitent les chefs d’établissement en exercice dans le réseau des établissements Don Bosco. Comment élaborer un projet d’établissement fédérateur ? Comment s’y prendre pour incarner la valeur « confiance » ? Et comment intégrer ces valeurs dans un management d’équipe ? Il a accepté de nous livrer quelques clés.
Don Bosco Aujourd’hui : Vous avez dit : un chef d'établissement doit être exemplaire. Quelle est la figure de l'exemplarité du chef d'établissement ?
Jean-Jacques Montlahuc
web : www.leteambuilder.com
blog : www.jeanjacquesmontlahuc.fr
Jean-Jacques Montlahuc : Un chef d’établissement exemplaire n’est pas une personne « parfaite ». C’est d’abord un chef d’établissement porteur d’une ambition forte pour son établissement et ses équipes, sachant mettre en cohérence son discours (projet, valeurs, principes de management) et ses actes au quotidien.
D.B.A. : Quelles sont les clés pour réussir un management collectif ?
J.-J. M. : Pour nous, la réussite du travail collectif passe par l’intégration de neuf postulats philosophiques qui constituent le cœur de notre approche. Tous doivent être pris en compte : un espace protégé, la vérité, la coopération, l’agilité, l’intégration de l’histoire, la confrontation à la réalité, l’exemplarité, la coresponsabilité, un idéal.
- L’espace protégé
Il s’agit d’offrir à une équipe un cade sécurisé à l’intérieur duquel chacun pourra libérer sa parole, dire sa vérité, en toute sécurité. Cet espace est la garantie qu’en cas de difficulté ou d’erreur, chacun trouvera le soutien dont il a besoin, conformément à ces règles du jeu et principes de fonctionnement.
- La vérité
Dire la vérité constitue une voie de transformation pour les équipes : les rigidités constituent l’ennemi principal du travail en équipe. Oser un regard de vérité sur soi-même, une parole authentique dans la relation avec les autres constitue la voie la plus efficace pour transformer en profondeur les habitudes et les routines d’une équipe.
- L’agilité
Faire preuve d’agilité constitue la meilleure posture à adopter pour manager dans la complexité : il s’agit de résister à la tentation de vouloir tout comprendre et tout contrôler mais d’accepter les ambiguïtés, les paradoxes et les contradictions du système.
« résister à la tentation de vouloir tout comprendre et tout contrôler
mais d’accepter les ambiguïtés, les contradictions »
D.B.A. : Les valeurs portées par le projet d'établissement doivent être incarnées dans la pratique, dites-vous. Et comment ?
J.-J. M. : Des valeurs incarnées sont des valeurs que l’on retrouve au quotidien traduites en pratiques de management simples et connues de tous (par exemple comment accueillir un nouvel arrivant ? Comment faire un recadrage ?...). Chacun doit être en mesure de les observer dans les pratiques du chef d’établissement, sa façon de communiquer, de décider, d’animer...
« Un projet d’établissement fédérateur est un projet
impliquant la totalité de la communauté éducative »
D.B.A. : Comment élaborer un projet d'établissement qui fédère tous les acteurs éducatifs ?
J.-J. M. : Un projet d’établissement susceptible de susciter au mieux l’intérêt des acteurs éducatifs est un projet impliquant la totalité de la communauté éducative : direction, enseignants, personnels OGEC, parents (Via l’association APEL), voire les élèves.
Cela nécessite de :
- constituer un groupe pilote d’une vingtaine de participants, sur la base du volontariat, avec toutes les parties prenantes représentées
- envisager un travail spécifique qui se déploie à chaque niveau
- clarifier dès le départ le mode d’arbitrage
- prévoir, à plusieurs moments clés de la démarche, d’associer tous les acteurs de la communauté (même si celle-ci représente plusieurs centaines de personnes)
- prévoir un moment festif et solennel, ouvert à tous, pour promulguer le projet.
D.B.A. : Lors de votre rencontre des chefs d'établissements du réseau salésien, quelque chose a retenu votre attention ?
J.-J. M. : Nous avons tout d’abord observé la grande qualité d’accueil dont vous avez fait preuve à notre égard. Nous avons également été touchés par vos échanges qui font de votre réseau un organisme vivant dans lequel l’information semble circuler et se partager, dans l’ouverture et le respect de l’autre.
Enfin ce qui a retenu notre attention c’est votre intérêt pour notre approche et ses neufs postulats qui vous ont naturellement interrogés et questionnés. Nous avons dialogué durant 45 minutes avec de nombreuses questions réponses. Nous sommes ravis de cela.
Propos recueillis par Hélène Boissière Mabille
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Question d'éducation : « Il faut toujours choisir ! »
Pour trouver son chemin dans la vie, il faut déjà se connaître. Or, pour un adolescent d’aujourd’hui, c’est fatiguant de devenir soi-même ! « M’sieur, pourquoi y faudrait toujours réfléchir ?! » Beaucoup de jeunes se mettent en standby, dès qu’on évoque leur avenir, le sens de la vie.
Entrer dans un travail identitaire ne laisse pas de répit. C’est fatiguant et même parfois angoissant. Comment un parent doit-il gérer au mieux ce passage ?
Que choisir ?
Tous les jeunes ne sont pas concernés, mais tous baignent dans cette atmosphère. Leur problème n’est pas tellement qu’ils manquent de repères, mais qu’il y a trop de repères. On ne sait plus quoi choisir, on ne sait plus qui croire.
Les choses ne vont plus de soi, et dans tous les domaines de l’existence, il faut faire des choix : vie professionnelle, vie de famille, vie conjugale, loisirs, ... Nous n’avons pas une identité unique et bien nette, fixée à jamais, mais une identité complexe, mouvante, insaisissable. Le travail sur soi est permanent.
Des parents contradictoires
Les ados, les jeunes font face aux injonctions contradictoires des parents et des professeurs : les parents poussent leurs enfants à la solidarité, au partage, parlent d’engagements : sois généreux, loyal aux scouts, partage avec ta sœur, pense au tiers-monde. Les professeurs de religion ou les animateurs en pastorale renchérissent : n’oublie pas tes rêves, garde ton idéal...
Mais tout à coup, en grandissant, vers 15 ans, cela devient : tes études d’abord, tu réaliseras tes rêves plus tard, laisse tomber le foot, la danse, arrête les scouts...
« N’oublie pas tes rêves, garde ton idéal… »
Profite de l’instant présent, « carpe diem »
Pas étonnant que les jeunes disjonctent devant cet éclatement un peu schizophrène ! ... et que leur mot d’ordre soit « carpe diem », qu’ils ne comprennent pas comme « sois responsable de ton bonheur d’aujourd’hui », mais « fais ce que tu as envie, sois cool, ne pense pas à demain, laisse-toi vivre, et même, ne fais rien. » Quitte à passer à côté de beaucoup de choses...
Des parcelles de sens
Alors, les jeunes vivent ce qui est à leur portée : des sens partiels, des morceaux de sens. Beaucoup remettent à plus tard la recherche et la découverte du sens « unique » et absolu de leur vie. En attendant, il faut bien vivre des choses qui ont plus ou moins de sens : ce qui me fait sens, à moi, ce qui fait signe dans ma vie. La plupart du temps ce qui me fait vibrer et me donne le sentiment de vivre, d’être vivant. Résultat, il faut tout le temps relancer la machine.
« Beaucoup remettent à plus tard leur recherche de sens »
Si tu n’es pas heureux...
Trop ouvrir les choix, c’est faire perdre les évidences. Vouloir faire toutes les expériences, c’est chaque fois remettre en question cette parcelle de sens que j’ai découverte.
Certains jeunes ont envie de renoncer leur quête de sens, et certains adultes cherchent à se construire un univers intimiste. Veillons au contraire à garder l’horizon de sens, à travers la relecture des événements et des expériences vécues par nos jeunes.
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BAFA 2017 : une nouvelle équipe, de nouvelles sessions !
En France, la formation pour devenir animateur en centre de loisir ou en camp est réglementée. Depuis plus de 20 ans, le réseau Don Bosco propose cette formation. En plus du tronc commun à toutes les sessions BAFA, la proposition salésienne intègre une spécificité, une manière salésienne d'assurer cette formation, une ambiance... Pour répondre à de nouveaux besoins, une nouvelle équipe coordonne cette proposition.
Plus de sessions pour répondre aux besoins de l'animation
Plusieurs établissements du réseau lyonnais souhaitent proposer à leurs élèves la formation BAFA. Car devenir animateur est un atout majeur pour beaucoup de jeunes, notamment ceux qui préparent des filières sociales. Le pôle Rhône-Alpes du réseau Don Bosco a souhaité donc développer les sessions BAFA. Cette année, cinq sessions de formation générale (1ère étape sur trois dans le BAFA) :
- du samedi 18 février 2017 10h au samedi 25 février 2017 17h au Lycée Don Bosco Lyon 5è
(10 min à pied de la Gare de Lyon – Perrache), - du samedi 18 février 2017 10h au samedi 25 février 2017 17h au Lycée E. Gauthier à Ressins
(navette depuis la gare de Roanne - 42 ), - du samedi 15 avril 2017 10h au samedi 22 avril 2017 17h au Lycée Don Bosco Lyon 5è,
- du samedi 15 avril 2017 10h au samedi 22 avril 2017 17h au Lycée E. Gauthier à Ressins,
- du samedi 01 juillet 2017 10h au samedi 08 juillet 2017 17h au Lycée Don Bosco Lyon 5è.
Informations et contacts : www.donboscojeunes.net/bafa
La gestion de la formation assurée par 3 personnes
Historiquement, un salésien de Don Bosco était responsable du projet de la formation BAFA, aidé de bénévoles formateurs pendant les sessions. Mais, pour pérenniser cette formation, le réseau Don Bosco a choisi de faire appel à une équipe : Eddie Chinel, Lionel Touron et Sébastien Robert en assurent maintenant la coordination.
- Eddie est éducateur de vie à l'internat du Lycée du Puits-de-l'Aune à Feurs. Depuis de nombreuses années, il participe aux activités du réseau, comme le Festiclip, et encadre aussi des sessions BAFA.
- Lionel est un nouveau salésien de Don Bosco depuis septembre 2016. Arrivé à la maison de formation de Lyon, il étudie la théologie. Auparavant, Lionel a toujours été engagé dans l'éducation populaire, dans l'animation... Il a une forte expérience lui aussi des formations BAFA.
- Sébastien, salésien de Don Bosco, est directeur de l'association Don Bosco Jeunes qui porte les formations BAFA. Depuis plus de dix ans, il encadre ces formations.
À eux trois, ils préparent et gèrent les formations avec l'aide du secrétariat du Lycée Don Bosco de Lyon. Il organisent et lancent les équipes de formateurs. Mais, il sont toujours aussi en recherche de nouveaux formateurs.
Informations et contacts : www.donboscojeunes.net/bafa
Edouard Halbout : « Ce que je fais aujourd'hui, je ne pourrais pas le faire sans eux »
Comment développer une pédagogie de l’autonomie et de la responsabilité dans le cadre de l’apprentissage de la musique ? Edouard Halbout, enseignant au collège Saint Paul de Roanne, révèle sa méthode.
Imaginez quatorze jeunes de la 5è à la 3è s’activant en silence dans une grande pièce. Seuls, quelques chuchotements se font entendre ici ou là. Voilà qui n’est pas habituel pour des jeunes de cet âge. Quelques accords de guitare ou de piano résonnent dans cette atmosphère feutrée et paisible. Mais ne vous y trompez pas : tout le monde travaille avec énergie.
Ici, Pierre avec un autre élève s'entraîne à la lecture des notes sur une portée. Un peu plus loin, Emmanuel et Kilian font de même et jouent au piano. Là-bas, se trouve Justine qui s'exerce avec application au doigté d'un accord de guitare. Devant un ordinateur, Vincent et Marion préparent le travail d’un autre élève.
A chacun sa compétence
Le père Pierre Faure
Le père Pierre Faure a créé une méthode d’enseignement originale fondée sur une pédagogie personnalisée. L’association AIRAP diffuse sa démarche dans les écoles, collèges et lycées en proposant des formations aux enseignants
Vous êtes dans l’atelier-musique d’Edouard Halbout qui mène depuis quelques années une expérience d’autonomie et de responsabilité des jeunes pour l’apprentissage du piano et de la guitare. Cette pédagogie s'inspire très largement de celle de Pierre Faure [voir l'encadré]. Elle a été mise au point avec les élèves eux-mêmes. Edouard affirme : « Ce que je fais aujourd'hui, je ne pourrais pas le faire sans eux. »
Sollicités par Edouard, ils ont proposé une organisation. Certains sont secrétaires, d’autres préparent les programmes, d’autres transmettent aux débutants les connaissances déjà acquises. Par exemple, Vincent, élève de 5è, est professeur de solfège d’une jeune de 4è (il en est à sa 4è année de solfège en conservatoire en dehors de l'établissement). Manon est la secrétaire : elle s'occupe de faire l'appel, de noter les présences, de remettre aux élèves leur travail.
Chaque élève reçoit une fiche de compétence qui explique ce qu’il a à faire. Quand il considère qu'il a acquis ce qui est demandé sur sa fiche, il va voir un élève professeur pour valider cette compétence. On lui donne alors la fiche suivante. Chacun peut ainsi avancer à son rythme. Certains vont acquérir une compétence en trois semaines, d'autres, en trois mois. Le plus important est d'avancer.
Libre accès à l’atelier
Les élèves ont un accès libre à l'atelier entre midi et deux heures. Ils peuvent venir s'exercer et apprendre comme ils le souhaitent. Les deux instruments proposés sont le piano et la guitare.
L'objectif : qu'un élève validé dans une compétence puisse devenir à son tour professeur d'un autre élève, que chacun trouve sa place, la prenne et se sente reconnu. Cela les motive d'avoir des responsabilités, d’être profs des autres.
Chacun doit être en silence. Cela fait partie de la méthode. On chuchote avec son professeur mais on ne gêne pas les autres. C'est une difficulté, une exigence. Les élèves apprennent progressivement à s'emparer de cette méthode et la respectent avec bonheur.
Vidéo : Interview d'Edouard
Plate-forme business : les anciens élèves au service des élèves des établissements Don Bosco
Les Anciens élèves de maisons salésiennes de France lancent leur plate-forme business ! Il s’agit de répertorier les offres d’emploi ou de formation, les propositions de stages et toutes les opportunités possibles pour aider les élèves actuels des établissements Don Bosco de France et de Belgique. Pourquoi ce projet ? Réponses de Simon-Pierre Escudero et Benoît Deseure, anciens élèves de Don Bosco.
Notre rencontre récente avec le père provincial, le Père Daniel Federspiel nous a interpellé sur notre vocation d’ancien élève : nous « devons » nous mettre au service des jeunes de nos maisons, notamment pour ce qui concerne la délicate question du travail.
Nous avons également entendu le désir des jeunes (de l’Institut Lemonnier à Caen, par exemple) de mettre le réseau et la famille salésienne au service de leurs besoins, autant en stages (parfois dans des contextes géographiques et économiques différents) qu’en travail-emploi après leur formation.
Et puis, l’expérience des « Business Plateform » de certaines fédérations étrangères d’ADB, notamment celle de Slovaquie nous a marqué : l’expérience a obtenu des résultats spectaculaires !
Nous souhaitons poursuivre le travail déjà entrepris par certaines amicales d’anciens élèves, au niveau local. Nous pouvons répondre au problème de la situation difficile de l’emploi en France, par les qualités de formations de nos maisons et une bonne communication entre nous.
Lancer un projet de coordination locale, provincial, et international
Notre souhait est de lancer un projet de coordination locale et provinciale (qui pourra sûrement prendre des dimensions internationales par la suite) des ressources professionnelles qui sont à notre disposition. Il s’agirait de créer, dans un premier temps, une plateforme, une sorte de site de « covoitur-stage » qui réponde à la fois aux attentes de nos jeunes en formation (et aux jeunes anciens ) élèves et à celles des entreprises des anciens élèves en responsabilité.
Dans un premier temps, grâce à l’expertise, aux relations et au travail de nos amicales d’ADB, nous pouvons, quand ce n’est pas déjà fait, faire un recensement des entreprises en lien avec nos anciens - entreprises qui accepteraient de recevoir, dans la mesure du possible, un ou plusieurs stagiaires dans le domaine qui les concerne.
Les obligations pour les entreprises et les stagiaires
- Pour les entreprises : être capable de garantir à ces entreprises une bonne formation des élèves, un suivi et un accompagnement des stagiaires avant, pendant et après le stage. Leur offrir la possibilité de mettre leur logo dans des plaquettes de l’école.
- Pour les stagiaires : offrir un accompagnement, des conseils et des orientations pour bien choisir son stage en fonction de son projet personnel. Disposer de conseils en matière de rédaction de CV, de lettre de recommandation, d’entretien d’embauche, etc. Avoir un suivi, une veille pendant le stage. Puis disposer d’un retour, proposer une évaluation après le stage. Offrir la possibilité de présenter des candidatures spontanées sur la plateforme et d’avoir un accès direct 24h/24 et 7j/7 aux récapitulatifs des entreprises prêtes à accueillir des stagiaires.
Nous le savons, il faudra sûrement prévoir la signature de conventions entre l’entreprise, la maison et les ADB lorsqu’une entreprise est prête à rentrer dans notre réseau. Il en est de même pour la convention de stage. Nous souhaitons y travailler.
Mise en place de la plateforme
La fédération nationale doit pouvoir centraliser et concentrer l’information pour la rendre nationale, accessible sur la plateforme, et dans l’objectif de proposer un véritable service (proposition/kit/convention pour l’entreprise ; kit d’accompagnement pour les ADB ; kit pour le stagiaire, etc.). L’exemple des anciens élèves slovaques nous servira. Idéalement, il conviendrait de tester d’abord cette plateforme pendant une année et au sein de quelques amicales inscrites au cœur d’une maison salésienne (si possible de milieux professionnels et géographiques différents).
L’engagement déjà effectif et le dynamisme de ces amicales, en particulier sur le plan des relations avec leurs anciens, avec la direction de la maison, et leur sensibilité sur le travail, faciliteront la mise en place test de cette plateforme pendant une année.
Ce chantier est ambitieux, complexe... mais ô combien salésien. Pour qu’il réussisse, nous avons besoin de la mobilisation du plus grand nombre. Nous lançons donc, solennellement, ce jour, un appel : venez nous rejoindre et nous aider, n’hésitez pas à nous rejoindre spécifiquement pour ce projet !
Les premières annonces :
Conception paysagère
Recherche d’emploi en conception paysagère (Aix-en Provence et environs)
Brianna Dulieux, 26 ans, a étudié au Bocage de Chambéry entre 2010 et 2013 (BTS production horticole et BTS aménagement paysager). Elle est aujourd’hui à la recherche d'un premier emploi en conception paysagère dans le sud de la France (autour d’Aix-en-Provence) et est parrainée par l’association ADB du Bocage-Chambéry. Brianna est mobile et titulaire du permis de conduire. Elle s’est classée 30e au concours national des paysagistes DPLG, à Versailles, en 2014.
Animateur en villages-vacances AEC
Les villages-vacances de l’AEC recrutent, chaque année, des animateurs saisonniers.
Si vous êtes titulaires du BAFA et que vous connaissez bien la famille salésienne, n’hésitez pas à prendre contact avec Dominique De Lat, président (CV + lettre de motivation), par mail à Dominique Delat.
Un éducateur/animateur (temps plein)
Pour accompagner le travail d’éducation populaire et d’animation de l’équipe sur le quartier de Lille-sud, nous recherchons un référent. Vos missions : sous l’autorité de la directrice, vous ferez partie d’une petite équipe travaillant dans le quartier de Lille-Sud, dans le champ de l’animation, l’accompagnement scolaire et du travail avec les familles (actions menées par le service animation du centre de loisirs pour des enfants et des adolescents ; ateliers socio-culturels liés à l’accompagnement scolaire ; accompagnement de l’équipe de bénévoles, etc.).
Votre profil : 3 ans d’expérience minimum d’animation avec des enfants et adolescents. Diplôme d’animation BAFD ou équivalent minimum. Capacités de travail en équipe et en réseau. Qualités relationnelles, d’écoute, capacités de médiation. Engagement, enthousiasme, et sens des initiatives. Capacités à prendre du recul, à décider, à relire les pratiques éducatives. Rigueur, aisance en communication écrite (par informatique) et orale.
Plus d’info sur le site internet du Valdocco.
Éducateur
Ecole de vie Don Bosco (80)
L’Ecole de vie Don Bosco est un établissement rattaché à la direction diocésaine de l’enseignement catholique de Paris. Au cœur du domaine Sainte-Marguerite, à Trie-Château (Oise), elle accueille une dizaine d’étudiants chaque année (lire page 8) et dispose d’une hôtellerie de 90 lits. Elle recherche un éducateur (H), âgé d’une trentaine d’années environ, pour assurer l’accompagnement des élèves, sous la direction de Véronique Leguay.
Contact ecoledevie-donbosco.fr.
Huit volontaires de service civique
Le Valdocco recherche huit volontaires de service civique dans les domaines de l’éducation, de la médiation famille, école, cité et de la médiation éducative et ouverture culturelle. Mise en place d’ateliers, de sorties, d’animations (animation de rue, accueil de loisirs, sorties, camps) et d’aide aux devoirs.
Le volontariat en service civique est une première expérience professionnelle valorisante et valorisable : formation BAFA théorique, aide à la recherche de stage pratique ; formation professionnelle continue (2 matinées par mois) ; formation citoyenne (rencontre avec d’autres volontaires) ; participation aux réunions et aux temps forts de la vie associative ; tutorat individualisé par un professionnel ; accompagnement à la définition de votre projet d’avenir. Ouvert aux 17-25 ans. Travail à 28 heures à 35h par semaine et indemnité de 573 Euros par mois (+ 105 euros de remboursement de frais par mois).
Plus d’info sur le site internet du Valdocco.
Encadrant technique
CDD de six mois d’encadrant technique à Argenteuil
Dans le cadre d’un chantier d’insertion à Argenteuil (95), le Valdocco recrute un encadrant technique en CDD pour une durée de 6 mois (30h/semaine).
Poste à pourvoir fin septembre-début octobre 2016.
Le/La candidate aura une expérience dans le secteur du bâtiment (particulièrement dans celui de la peinture) ou de l’éducatif et/ou une appétence dans ces deux secteurs. De préférence, le/la candidate sera en possession du permis B.
Plus d’info sur le site internet du Valdocco.
Volontariat
Partir en volontariat avec le VIDES France-Belgique
Tu es enseignant, infirmière ou informaticien, tu viens d'achever tes études... et tu aimerais te poser pour réfléchir et discerner ton avenir. Une expérience de vie en communauté et un service éducatif, te tenteraient en France ou dans un pays en voie de développement. Tu fais du soutien scolaire dans ton quartier, tu es cheftaine dans le scoutisme, tu aimerais partager cette expérience avec d'autres... Tu as entendu parler de Don Bosco, tu aimerais découvrir la pédagogie de cet éducateur hors du commun... Tu es sensible aux problèmes humanitaires et tu voudrais venir en aide à eux qui souffrent... ici ou là-bas.
Le volontariat salésien propose aux 18-30 ans un service (en général, quelques mois), en France ou à l’étranger, au cœur d’une œuvre salésienne. Le lieu et le type de travail sont établis en fonction d’une part de tes compétences, de ta disponibilité, de ta personnalité et, d’autre part, des besoins du lieu d’accueil.
Plus d’infos sur le site internet du VIDES France-Belgique.
La Famille salésienne en visite au Maroc
Voici un peu plus d’un an, les responsables du réseau Don Bosco ont lancé l’idée d’un intermède marocain afin, notamment, de découvrir l’établissement Don Bosco de Kénitra. Ce voyage s’est déroulé du 25 au 29 octobre 2016 et a permis aux cinquante personnes de vivre un temps de découverte et d’amitié hors du commun.
Après le voyage en Tunisie voici quelques années, c’est le Maroc qui a donc été choisi pour un séjour vécu entre chefs d’établissements, cadres, formateurs, animateurs et bénévoles du réseau, accompagnés par des salésiennes et salésiens. Le dépaysement et la découverte étaient au rendez-vous (Rabat, Meknès, Fès), mais pas seulement. Il s’agissait de rencontrer le visage d’une Eglise particulière et d’un établissement salésien au cœur d’un pays musulman.
Ce sont ainsi quarante-six personnes de France et de Belgique qui se sont donné rendez-vous pour vivre un temps de partage à la rencontre des diverses réalités du monde marocain. Reconnaissons-le, le contexte international n’aide pas à ce genre de propositions : la peur du terrorisme, notamment, n’incite pas au voyage. Pourtant, l’expérience a démontré qu’il faut dépasser certaines barrières pour entrer dans un dialogue bénéfique.
Une œuvre bien implantée
Les chrétiens au Maroc
Au Maroc, l’islam est la religion officielle. Environ 10.000 Marocains sont Juifs. Aucun n’est officiellement chrétien, et le prosélytisme est interdit. Les chrétiens présents au Maroc viennent d’autres pays.
Les salésiens sont présents depuis 1937 au Maroc, avec une œuvre conséquente (paroisses, patronages) jusqu’au moment de l’indépendance. Aujourd’hui, la seule implantation est celle de Kénitra à une cinquantaine de kilomètres de Rabat. Une école maternelle et primaire et un collège accueillent 1200 élèves, et une formation professionnelle est proposée aux jeunes hommes et femmes. Le Centre Scolaire Don Bosco est bien implanté et reconnu. Pas question d’y faire de la catéchèse [voir l'encadré], mais la pédagogie de Don Bosco est mise en actes et permet aux élèves de grandir avec de solides repères humains. D’ailleurs, dans les salles de classe, le portrait réglementaire du Roi côtoie celui de Don Bosco.
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A Kenitra : Don Bosco au Maroc
Parmi les écoles de la province de France et Belgique, l’une d’elle se trouve au Maroc. Près de 400 élèves étudient à l'école Don Bosco de Kenitra. Comment l’esprit de Don Bosco rayonne-t-il dans un pays musulman ?
Ce sont les élèves qui accueillent les visiteurs, et ils sont fiers de leur présenter leur établissement. Les enseignants également sont heureux de présenter leur « maison ». Voici quelques années, il n’y avait que l’école primaire, et ce sont les parents qui ont demandé aux salésiens d’ouvrir le collège. L’Etat accepte les établissements catholiques, mais ne les subventionne pas du tout. Il faut donc être inventif pour trouver des financements lorsqu’il s’agit de créer des bâtiments. Ces derniers sont propres et fonctionnels. Durant ces dix dernières années, les évolutions ont d’ailleurs été nombreuses.
Le passage du groupe franco-belge à Kénitra a été l’occasion de manifester les liens entre établissements. Ainsi, l’Institut Lemonnier de Caen a concrétisé par une convention son soutien à la Section Professionnelle Electricité, et la Salésienne de St-Etienne a initié un lien avec le Centre de Formation Féminine.
Outre l’action scolaire et formative, l’œuvre de Don Bosco de Kénitra, autrefois Port-Lyautey, ouvre ses locaux (gymnase, terrains de sport, bibliothèque...) à divers groupes du quartier. Quant à la paroisse animée par les salésiens, elle accueille une centaine de personnes, principalement des étudiants subsahariens qui bénéficient des Eucharisties, mais aussi de rencontres, de préparations aux Sacrements, d’activités festives et amicales.
L’Enseignement Catholique au Maroc accueille 12 500 élèves
Don Bosco Kénitra est l’un des douze établissements catholiques au Maroc. Le P. Marc Boucrot, Secrétaire Général de l’Enseignement Catholique, anime ce réseau qui reçoit 12.500 élèves. Non subventionnées, ces écoles sont conventionnées avec l’Enseignement National. Obligation y est faite de dispenser une instruction religieuse sur l’Islam. L’enseignement est bilingue (arabe et français). L’ISESCO (équivalent de l’UNESCO pour les pays islamiques) a son siège au Maroc et manifeste un certain intérêt pour les réalités de l’Enseignement Catholique présent dans les pays qui le concernent.
En effet, la qualité de l’enseignement dans ces établissements est largement appréciée par les familles. Les élèves se voient proposer une meilleure pratique du français et d’autres langues, une culture et une éducation ouvertes. Les enseignants eux-mêmes bénéficient d’un cadre de travail et d’un accompagnement favorables. Ces douze établissements sont rassemblés au sein de l’ECAM : Enseignement Catholique Au Maroc.
Une Eglise au croisement des frontières
Mgr Landel, archevêque de Rabat, a présenté aux visiteurs son diocèse, où les fidèles sont tous non marocains : étudiants subsahariens, expatriés, épouses de Marocains, migrants. Le christianisme est forcément une religion d’étrangers. Ainsi, s’il y a liberté de culte pour les étrangers, elle n’existe pas pour les Marocains. Pourtant, même cadrée, la vie de cette Eglise est plutôt sereine. Il y a même quelques signes d’ouverture au sein de la société. Le Maroc est un pays où la jeunesse est nombreuse. L’éducation est donc un enjeu important.
La grosse majorité des personnes qui composent les communautés chrétiennes qui se rassemblent dans les lieux autorisés de culte catholique sont des étudiants subsahariens, qui passent au Maroc généralement trois ou quatre années. Ce sont eux qui, par leur jeunesse et leur engagement, apportent un dynamisme à l’Eglise locale et lui permettent de témoigner par une présence significative. L’Eglise joue un rôle essentiel pour eux dans leur vie au Maroc. Ils sont en demande d’accompagnement et de formation chrétienne. Une autre réalité, pour l’Eglise, est également celle des migrants, souvent clandestins. Avec la Caritas, le diocèse de Rabat a créé une structure d’aide et d’accueil.
Les défis de l’Eglise a Maroc, entre l’Europe et l’Afrique
Les prêtres sont des religieux ou des fidei donum d’origines variées. Le diocèse compte aussi environ 150 religieuses de diverses communautés. Mgr Landel travaille à la communion de ces communautés, autour de l’Evangile et du service du Maroc. Notamment, il y a pour l’Église au Maroc trois défis. D’abord la rencontre entre chrétiens et musulmans, qui doit d’abord se manifester dans le vivre ensemble, et au sein d’un Conseil Inter-religieux. Par ailleurs, le défi des migrations Sud-Nord qui passent par le Maroc, concrétisées dans le visage de nombreux jeunes étrangers en détresse, rêvant souvent d’Europe. Enfin, à travers la présence des étudiants subsahariens, transparaissent les difficultés et souffrances de tout le continent, et il s’agit de les accueillir.
Au-delà des aspects touristiques, le groupe franco-belge a apprécié la rencontre du peuple marocain : un peuple qui affronte avec détermination son destin et construit son futur avec courage et optimisme. L’accueil a toujours été chaleureux et ouvert. Ce voyage fut l’occasion de confirmer qu’un enjeu majeur de notre monde est celui de la rencontre : toujours nécessaire et enrichissante, pour l’autre comme pour nous.
Au moment de reprendre l’avion, il restait dans les yeux et le cœur des visiteurs, le soleil marocain bien sûr, mais aussi le sourire des enfants, la joie de la découverte, l’expérience de la fraternité.
Jean-Noël Charmoille
salésien de Don Bosco
Responsable de tutelle du réseau Don Bosco
Jeunes et familles : ils se sont partagés mille et une vies durant trois jours
Forgeassoud, 21-25 octobre, 9e édition des week-ends des familles organisés par les Anciens élèves de Don Bosco au village de vacances de Forgeassoud, en Savoie. Beaucoup d’habitués, certains vraiment « accros », ont entraîné des amis. Chaque année, le week-end connait un véritable succès, les participants rencontrent des témoins qui parlent de leurs choix de vie. Un saut dans l’inconnu par amour.
Week-end Don Bosco
« jeunes et famille »
Cinq jours à la montagne... et à la salésienne ! Le « week-end Don Bosco jeunes et familles » se tient habituellement en octobre, durant les vacances de Toussaint, dans un village-vacances de l'AEC, (village vacances fondé par les anciens élèves de Don Bosco).
Des ados adorables qui adorent se retrouver
L’appellation « Jeunes et Familles » n’est pas usurpé : plus de 80 enfants, ados et jeunes de 2 à 18 ans, un bon nombre de 19-25 ans. Des ados adorables qui adorent se retrouver, des enfants pleins de vie qui vivent leur vie librement, tout en étant cocoonés par les parents et grands parents, discrètement, une présence qui assure un climat de sécurité tout en laissant beaucoup de liberté. Huit animateurs du Mouvement Salésien des Jeunes leur proposaient des animations dans un esprit et avec un savoir-faire très salésien.
Emmanuel Besnard, salésien éducateur, éduqué par Dieu
Quant aux adultes, environ 90 personnes, dont une dizaine de salésiennes et de salésiens, ils ont rencontré trois témoins de choc. Emmanuel Besnard, salésien éducateur spécialisé, responsable de l’Association « Le Valdocco » de Nice a retracé son long trajet – 17 ans - vers le sacerdoce et la vie religieuse. Il a souligné comment se laisser éduquer par Dieu rejaillit dans l’art d’être éducateur. Dieu travaille nos résistances et nous conduit vers les jeunes, et ce que nous vivons avec eux conduit à Dieu. Des rencontres qui auraient pu rester l’effet du hasard, deviennent des moments clés pour orienter et travailler les dimensions de son être. Commentant les événements dramatiques du 14 juillet à Nice, Emmanuel a invité à l’espérance qui traverse la terreur pour la dépasser.
La vie de Pierre Favre, des Garçons Boucher aux « sans-voix »
Bientôt sur ce site...
Bientôt sur ce site www.don-bosco.net, les portraits de chaque témoin. Suivez-nous...
De Pierre Favre, on est d’abord intrigué par le look punk de cet ancien chanteur du groupe rock « Les Garçons bouchers » : gros tatouages sur tout le crâne nu, longue barbe grise. On est confronté à l’accueil de la différence au-delà de l’apparence, point fort de son témoignage : que savons-nous de l’étranger, de sa bonté, de sa bonne volonté ? Que savons-nous de nous-mêmes ? Nous ne savons pas que nous sommes bons, que les autres ont de la bonté en eux. Jésus nous l’apprend. Aujourd’hui, Pierre est engagé à fond dans le Secours Catholique.
Le couple de Martha Kaiser : une histoire d’amour et d’émotion
Martha Kaizer raconte avec beaucoup de fraîcheur son histoire d’amour avec Philippe, handicapé IMC (Infirmité Motrice Cérébrale) : comment par son tempérament de leader il a su se gagner beaucoup d’amis et fonder une famille de cinq enfants bien épanouis. Le bonheur n’est pas dans la facilité, mais dans la liberté que l’on conquiert au sein des situations de mal où l’on se trouve. Avant d’être souffrant, Philippe était aimant ... et convainquant.
Les moments de convivialité n’ont pas manqué, surtout dans les veillées du soir qui rassemblaient tout le monde dans le grand jeu des « Boskémon », dans le « Boscathlon », ou dans la dynamique veillée des talents du dernier soir. La spiritualité était bien présente dans les prières du matin, les eucharisties, et le partage du dimanche soir, avec la marche aux lumières jusqu’à la petite chapelle de Saint-Jean-de-Sixt.
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Pour aller plus loin
Les Anciens élèves et amis de Don Bosco
La page Facebook des ADB et ADBS
Week-end Don Bosco Jeunes et Famille en tant qu’animateur
(sur le site du MSJ)