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Channel: Actualités : la Une - Don Bosco Aujourd'hui
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Un dossier d’animation pour le clip des enfants chanteurs de la Miséricorde

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image dossier animation misericorde 1 Déjà 30 000 vues sur Youtube ! Le clip des enfants chanteurs de la Miséricorde, à Argenteuil, fait le buzz ! Cette chanson veut toucher un public très large. Pour aller encore plus loin, le frère Benjamin, salésien qui est à l’origine de ce projet, a réalisé un dossier d’animation à destination des enfants et des jeunes.

 

Don Bosco Aujourd'hui : Dans le dossier d’animation, vous lancez un appel aux jeunes : « Et vous, serez-vous des ambassadeurs de paix ? » Quelles sont les ambitions de ce dossier ?

Le dossier à télécharger 

 Télécharger le dossier d’animation sur le site www.deficitoyennete.net dans la rubrique « outils »

Benjamin Dewitte : Grâce à la vidéo sur Youtube, j'espère susciter des initiatives dans les écoles, les collèges et les lycées. Dans des fiches d’animation que j'ai réalisées, je propose des « perspectives » pour susciter l’engagement concret des jeunes. Par exemple, cela peut être : réaliser une affiche ensemble sur la Miséricorde ; écrire une lettre aux Enfants de la Miséricorde ; apprendre et chanter la chanson du clip à la fête de l’école ; inventer une chorégraphie sur la musique ; organiser une visite dans une synagogue, mosquée, église...

Le clip est une idée provocatrice destinée à éveiller le goût, l’énergie de se mettre en mouvement pour inventer, tisser, construire du « vivre-ensemble », de la « Miséricorde » en acte au cœur des groupes ou des institutions.

Clip Les enfants de la misericorde

 

Rodolph Fior, Adjoint en Pastorale Scolaire de l'ESTIC, Saint Dizier 

« Les jeunes ont été nombreux à ressentir de la joie après la diffusion du clip. Ce clip a permis d'atténuer les images diffusées depuis deux ans dans les médias, accentuant le fossé qui pourrait exister entre Musulmans et Chrétiens. Ils disent la possibilité et la nécessité de vivre ensemble, avec tout ce qui nous caractérise, et fait notre diversité. Ils voient dans ces enfants des acteurs de la paix. » 

DBA : Le dossier d'animation a été expérimenté dans le réseau salésien. Quels établissements ont tenté l'expérience avec des jeunes ?

B. D. : Une première version a été « testée » dans certaines écoles ou collèges ou lycées : l’école de Sévigné à Marseille, le collège Don Bosco Saint-Cyr, l’ESTIC à St-Dizier, le lycée Don Bosco à Marseille, et en Bretagne. Les retours très positifs et constructifs nous ont permis de finaliser l’outil.

DBA : Les jeunes des « Enfants de la Miséricorde » se produiront en spectacle. Pouvez-vous nous en dire plus ?

B. D. : Il y a déjà plusieurs sollicitations de concert en perspective. C'est en train de se construire. Dès que les dates et lieux seront confirmées, ils seront communiqués.

DBA : Auriez-vous une ou deux anecdotes à nous transmettre sur ces jeunes ? Sur ce qu'ils vivent ?

B. D. : J’ai récemment réuni la joyeuse troupe pour leur faire saisir que l’avenir du projet leur appartient et que c'est à eux de réfléchir à ce qu’on peut continuer de faire (ou pas).

Voici déjà ce qu’ils proposent : faire de nouvelles chansons parmi lesquelles on pourrait aller encore plus loin dans l’expression des convictions qui nous habitent ; agrandir le groupe ; se voir plus souvent ; créer une école ! ; des concerts, des tournées...

Les enfants étaient au taquet, lors de ces retrouvailles. Les petits frères et sœurs, de 4-5 ans des Enfants de la Miséricorde, ont passé la soirée à « jouer » aux Enfants de la Miséricorde en répétant, tous seuls la chanson : trop craquants !

Quant aux Enfants de la Miséricorde, ils aiment de plus en plus à se poser des questions sur comment fonctionne ceci ou cela dans la religion de l’autre ! Ils sont fiers d’expliquer et en même temps curieux et sincèrement ravis d’apprendre des choses les uns sur les autres.

DBA : Les vues de la vidéo « les enfants de la Miséricorde » sur You Tube fait le buzz. Quels sont les chiffres ? Peut-on parler de succès pour ce projet ?

 dans les médias

B. D. : Nous passons la barre des 30 000 vues sur Youtube ! Et quelques médias commencent à sérieusement s’y intéresser : BFMtv (déjà 16 000 vues), RCF, RGB, le Pèlerin, le site du Jour du Seigneur, Astrapi, Le Monde des ados, C'est mon choix du 23 septembre (à la 25ème minute), la télévision du val d’Oise – qui nous a fait un très bon reportage - et sur le site de France 3. Et prochainement... sur Mille et une vies de Frédéric Lopez !

 

Témoignage de lycéens de Don Bosco Marseille 

  • Enzo : « Le clip s’adresse aux adultes par ce qu’ils sont aveugles pour les choses évidentes. »

  • Luana : « Les paroles de la chanson me parlent parce qu’il faut arrêter de se juger et s’aimer comme on est. Le mot que j’ai retenu c’est l’espoir de vivre ensemble même quand on pense qu’il n’y en a plus. Les paroles de la chanson s’adressent à tout le monde car nous sommes tous concernés par le sujet. » 

Réactions de collégiens et d’animateurs
après avoir visionné le clip 

  •  « J'ai été touchée par ces enfants qui font découvrir aux uns et aux autres leurs signes religieux. D'habitude, il faut les cacher comme si ces signes pouvaient agresser. »
  • « J'ai été touché par la douceur des attitudes, des gestes entre ces enfants. Ils se regardent et se sourient. »
  • « Ces enfants, si jeunes, sont capables d'accomplir des choses biens. »
  • « Ces enfants, en vivant cette expérience incroyable, ont permis à leur parents de vivre une expérience de fraternité incroyable. »

 

A lire aussi sur Don Bosco Aujourd'hui....


Michel Vantalon : Le Valdocco a besoin d'éducateurs et de bénévoles sur le terrain

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michel ventalon president valdocco 003 Michel Vantalon est entré dans l'aventure du Valdocco en 1998. A cette date, il n'y avait qu'une antenne à Argenteuil et 5000 francs de budget. Aujourd'hui, il y a quatre antennes, de nouveaux projets et 2 millions d'euros de budget annuel. Michel Vantalon a participé à cette aventure formidable, depuis près de 10 ans comme président.

 

Don Bosco Aujourd'hui : Quel est votre parcours personnel ?

Le Valdocco 

« Le Valdocco réalise des actions auprès des jeunes en faveur de la prévention, de l'éducation et de l'insertion professionnelle. Fondée en 1995 à Argenteuil de la rencontre entre un collectif d’habitants et des Salésiens de Don Bosco, Le Valdocco est aujourd'hui implanté dans 5 villes » à Argenteuil, Lille, Lyon, Nice et Vaulx-en-Velin.

levaldocco.fr

Michel Vantalon : Issu d'un milieu modeste, je suis un pur produit de l'ascenseur social de l'enseignement public. J'ai terminé ma carrière dans un grand cabinet d'audit international. De tout cela, j'ai gardé une envie de "rendre" un peu de tout ce que j'avais reçu. Je suis depuis longtemps impliqué dans le monde associatif, notamment auprès des jeunes des aumôneries de l'enseignement public, du scoutisme mais aussi ceux de la "périphérie". Au décès de François-Xavier Lescanne, je suis devenu Président en 2007.

DBA : Qu'est ce qui fait la personnalité du Valdocco ?

M.V. : Le Valdocco a un projet fort, inspiré de la pédagogie salésienne revisitée par le Père Jean-Marie Petitclerc. La référence à la pédagogie salésienne est explicite. Je me souviens d'un éducateur qui, à l'embauche, s'est présenté comme un athée convaincu. Quelques années plus tard au moment de son départ, il nous a dit que nous lui avions fait faire de la route. Je me réjouis, chaque jour, de voir combien le Valdocco est en phase avec les positions prises par le Pape François.

michel vantalon president valdocco 001 michel vantalon president valdocco 002

 

DBA : Le Valdocco privilégie une approche festive. Pourquoi cette approche ?

M.V. : Nous nous adressons à des jeunes qui peuvent avoir un parcours difficile et qui doivent se convaincre de leur valeur. Un bon moyen est de proposer un climat de fête chaque fois que cela est possible.

« Les bénévoles assurent une passerelle
entre le monde des cités et les autres. »

DBA : Au Valdocco, les salariés et bénévoles travaillent bien ensemble. Quelle est la recette du Valdocco ?

M.V. : Dans le petit monde de la prévention spécialisée, il est important de se prémunir contre le risque d'une institutionnalisation trop forte. L'association peut se couper du terrain, se déshumaniser et s'éloigner de son projet en prétendant à une plus grande efficacité. Les bénévoles sont les garants du projet associatif. Un signe de bonne santé d'une association réside dans la présence d'un nombre important de bénévoles. Ils assurent une passerelle entre le monde des cités et les autres.

Cette association avec de nombreux bénévoles peut compliquer la gouvernance de l'association mais c'est fondamental. La recherche d'un bon équilibre entre salariés et bénévoles est une des tâches prioritaires du président. Je dis souvent "salariés, bénévoles tous professionnels". Cela me parait d'actualité à un moment où la tendance est à un éloignement de la notion de "l'intérêt général ".

La vie de Giovanni Cagliero en livre

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Giovanni Cagliero en livre René Dassy, salésien coopérateur en Belgique, vient d’écrire un ouvrage sur Giovanni Cagliero (1838-1926). En 131 pages, il relate la vie de ce salésien italien, disciple de Don Bosco. Ce livre plongera aussi le lecteur dans l’histoire naissante des congrégations des salésiens et salésiennes de Don Bosco, de la première mission en Patagonie et du rôle de Giovanni Cagliero au sein de l’Eglise. Présentation de l’ouvrage par René Dassy.

 

Don Bosco Aujourd'hui : Pourquoi avoir écrit ce livre ?

RENE DASSY René Dassy : Il n’existe pas de biographie en français de Giovanni Cagliero, et ses biographies en italien, en espagnol et en anglais datent de plus de 60 ans.

Raconter la vie de Giovanni Cagliero, c’est aussi découvrir la stratégie évangélisatrice de Don Bosco et les ressorts méconnus de la fulgurante expansion de la Congrégation salésienne aux origines. En fouillant la plantureuse documentation d’histoire salésienne, je me suis demandé : « Pourquoi ce grand salésien est-il tombé dans l’oubli derrière les figures emblématiques de Dominique Savio, de Marie-Dominique Mazzarello, de Michele Rua, de Filippo Rinaldi ...? Peut-être ont-ils jugé que ses vertus n’étaient pas suffisamment héroïques pour en faire un saint patenté. Et pourtant !

DBA : Qu’est-ce qui t’a marqué dans la vie de Giovanni Cagliero ?

R. D. : C’est un homme dont l’attachement filial à Don Bosco est remarquable. Mais c’est surtout une personnalité riche et attachante : il se sent à l’aise dans les études théologiques, mais aussi en gymnastique et en musique. Don Bosco éveillera en lui de grandes qualités de meneur, de maître spirituel, de défricheur missionnaire.

Regardons-le évoluer. A quatorze ans, il quitte sa maman et il arrive avec Don Bosco dans l’antique maison Pinardi où l’accueille maman Marguerite. Il étudie avec Michele Rua dans les classes de Turin ; il prie et joue avec Dominique Savio ; il fait partie de la première escouade de salésiens ; il compose des œuvres fastueuses pour orgue qui résonnent dans les voûtes majestueuses de la basilique du Valdocco. En tant que directeur de l’Institut des FMA, il accompagne soeur Marie-Dominique dans l’inculturation du charisme salésien dans le monde féminin. En 1875, il dirige la première expédition missionnaire salésienne en Argentine. Giovanni Cagliero a un tempérament de baroudeur : un infatigable globe-trotter, un missionnaire dans l’âme. Don Bosco lui confie de nombreuses missions de défrichage où il excelle par sa bonhommie et son sens des relations publiques. Prélat de l’Eglise, au plus haut niveau, familier des papes, Don Cagliero restera totalement dévoué à la congrégation salésienne et fidèle aux pensées de son maître.

DBA : Quel héritage nous laisse-t-il ?

R. D. : Aujourd’hui, il ne s’agit pas de reproduire tels quels les gestes des premiers missionnaires : les temps ont changé. La mentalité coloniale et un certain triomphalisme ecclésial ont fait leur temps. Le champ missionnaire salésien doit tenir compte de la démographie mondiale, de la globalisation de l’économie et de l’information, des conflits guerriers incessants, de la mise en concurrence des idéologies, des flux migratoires, du brassage des cultures et des races et, bientôt, des catastrophes écologiques.

En relisant la vie de Giovanni Cagliero, nous voyons que son style de relation, fait de confiance, d’affection, de présence, d’alliance, de respect, d’autorité et de joie, est toujours d’actualité et peut servir de fil rouge à notre action missionnaire actuelle.

Pour aller plus loin

Commander le livre sur le site des Éditions Don Bosco

 

Sr Chantal Mukasé : sa visite dans la province des sœurs salésiennes de Don Bosco

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chantal mukase province fma 2016 004 « Les voyageurs du groupe “ Notre Dame des Nations ” sont priés de se rassembler ! » C’est ainsi que 74 sœurs salésiennes venues de France, de Belgique-Sud, de Tunisie débarquent à Lyon les 19-20 novembre. Sœur Chantal Mukasé, religieuse rwandaise, conclut son périple après trois mois et demi d’un allègre parcours dans les différentes communautés. Elle rassemblait les sœurs durant ces deux jours autour du thème : « J’aime ma Province ». Interview de Sœur Marie-Bé Scherperel.

 

Don Bosco Aujourd'hui : Pourquoi ce rassemblement à Lyon de toutes les sœurs de la Province ?

Marie-Bé Scherperel : Il faut savoir que notre Institut des « Filles de Marie Auxiliatrice » est composé de plus de douze mille membres dispersés dans 84 nations sur tous les continents ! Il faut se rassembler pour garder l’unité dans cette diversité et l’esprit de famille qui nous est cher. La supérieure générale Mère Yvonne Reungoat ne peut pas visiter toutes les communautés dispersées de par le monde, Chantal Mukasé, a été chargée de visiter les provinces et ainsi de faire remonter à Rome, les réalités des lieux rencontrés.

chantal mukase province fma 2016 002 chantal mukase lille

 

Notre train s’est donc arrêté ce vendredi soir 18 novembre, dans le gymnase renouvelé du lycée Don Bosco. Après avoir écouté le mot d’accueil de Sœur Geneviève Pelsser, notre provinciale, nous avons pris un beau temps de prière autour du thème de la fidélité à notre vocation. Puis nous avons partagé le repas dans la joie des retrouvailles.

D.B.A. : Que retenir de ce voyage dans la province qui compte plus de 40.000 élèves ?

Vidéo : le bilan de sœur Chantal

M-B. S. : Nous avons repris notre voyage et parcouru les différents paysages de notre grande Province. Nous avons mieux pris conscience de l’ampleur du réseau salésien qui comprend une cinquantaine d’établissements scolaires et accueille quelques 40 000 élèves ! Nous visitons ensuite l’économat avec ses différentes associations propriétaires et locataires présenté par Madame Marie-Caroline Regnault, nouvellement nommée à la gestion de la Province. Avec Sr Anne Orcel, nous parcourons les activités multiples de la pastorale qui se déclinent à travers le Campobosco, le Mouvement Salésien des Jeunes, le Volontariat VIDÈS, le Valdocco de Lille, les rencontres pastorales régionales, les temps forts, les conseils d’administrations,... Le voyage s’avère très intéressant et enrichissant. Nous étions pleine de reconnaissance au Seigneur, pour tout le travail accompli par nos sœurs.

D.B.A. : Que vivent les sœurs au quotidien dans les maisons Don Bosco ?

M-B. S. : Après le repas, les chefs de gare se sont précipités sur leurs sifflets pour nous inviter à rejoindre nos trains. Nous avons donc bien regardé notre billet pour savoir où nous devions nous rendre !

Nous avons pu monter dans le train des « sœurs aînées », celui des « écoles », des « foyers », du « social » et de « l’annonce explicite »... A travers des Powerpoints, des affiches, des photos, des objets artisanaux, nous avons découvert ou redécouvert ce que vivent et réalisent nos sœurs au quotidien dans les maisons, les écoles, les foyers, dans la catéchèse et activités socio-éducatives... Ce parcours nous a permis d’accueillir toute la richesse des cœurs, des mains, des intelligences de chacune des ces femmes dont la plupart sont âgées et qui se donnent totalement avec amour, avec ardeur, avec la passion éducative à la mission auprès des jeunes.

chantal mukase province fma 2016 001 chantal mukase province fma 2016 005  

 

D.B.A : Le voyage de Sœur Chantal Mukasé, visitatrice. Quelles conclusions ?

M-B. S. : Sœur Chantal Mukasé nous a rendu compte de son voyage parmi nous durant ces trois mois. Elle nous a exprimé sa reconnaissance pour les œuvres réalisées dans la Province, pour le dynamisme des plus jeunes, la fidèle générosité des aînées, la disponibilité des missionnaires venues d’Italie, de l’Inde, du Vietnam, d’Afrique de l’ouest, du Congo, de Pologne... Elle nous a partagé ses découvertes, ses joies, ses interrogations. Elle nous a aussi avoué avec émotion que c’était la première fois qu’elle commençait une visite canonique dans une communauté de sœurs aînées et que cela l’avait beaucoup marqué.

Dans la soirée, nous avons eu la joie de voir débarquer nos premières sœurs missionnaires d’Amérique latine, descendues du paradis pour fêter l’anniversaire de Sr Geneviève et encourager la toute jeune province « Notre Dame des Nations ». Grâce à un sketch plein d’humour et de salésianité, nous avons bien joué et beaucoup ri, dans une atmosphère très fraternelle et très joyeuse. Le chant « O qual sorte, siamo figlie di Maria auxiliatrice... » en finale a certainement été entendu jusqu’à la gare de Perrache !

D.B.A : « Oui, j’aime ma Province ». Pourquoi ce thème ? 

Vidéo : Sœur Chantal témoigne au Campobosco

M-B. S. : « J’aime ma province » était le thème de cette rencontre. En prenant le train cette fois, pour regagner sa communauté, chacune a du penser dans son cœur : Oui, j’aime ma province, j’aime mes sœurs ! Oui, la fraternité exprimée dans les multiples gestes concrets d’affection et la reconnaissance que chacune porte à l’autre pour le bien qu’elle accomplit, pour ce qu’elle est et ce qu’elle vit, est une grande richesse. Oui, rendons grâce à Dieu pour notre Province internationale « Notre Dame des Nations ».

Des lycéens font "Trait d’Union" contre les préjugés

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pouille trait d union 000 Ils se prénomment Valentine, Antonin, Korentin, Lucas et Raphaël. Lycéens au Campus de Pouillé (à côté d’Angers), ils se sont portés volontaires pour aider des jeunes de CP au CM1 d’un quartier d’Angers : Adjer, Bouchera, Djovani, Fatima, Glenn, Nouria et Séphora. Deux mondes, l’un issu du monde rural, l’autre du monde urbain, apprennent à se connaître et à s’apprécier, grâce à l’association Trait d’Union, primée en novembre par le CNEAP.

 

Le mercredi, les jeunes de Pouillé quittent le campus pour se rendre à l’association Trait d’Union dans le quartier du Grand Pigeon. Commencent les activités : chaque lycéen a un binôme qui restera le même tout le temps de l’opération afin que se crée un lien de confiance voire de complicité qui permettra à l’enfant d’évoluer. La relation a une grande importance en ce domaine.

Une aide à la lecture, pas à pas

pouille trait d union 001 Les enfants aidés de leurs binômes lisent des histoires qui leur plaisent. Les premières séances, ce sont les lycéens de Pouillé qui lisent et qui leur font résumer l’histoire afin de vérifier qu’ils ont compris. Les mots inconnus sont recherchés dans le dictionnaire et collectionnés dans la « boîte à trésors ». Le jeu du pendu ou le jeu de l’oie permettent de retrouver ces mots. Puis, le jeune écrit une histoire que lui dit l’enfant. Cette histoire a pour origine une image que le groupe a choisi et de là l’imaginaire est en plein travail. Chaque histoire est mise sur ordinateur et recueillie dans un petit livre donné aux enfants devant leurs parents au mois de mai.

Les progrès des enfants ? Ils sont bien réels et dûment constatés par leurs enseignants. A suivre... et à poursuivre.

Apprendre à se connaître

Il s’agit de faire table rase de ses préjugés sur les cités ou le monde rural afin de favoriser la rencontre de l’autre en vérité. « J’ai débuté l’année avec un jeune garçon du nom de Dembo. Je devais lui apprendre à lire, mais il n’était pas bavard. Je n’ai pas entendu le son de sa voix pendant les premières séances. Mais, en persévérant, j’ai réussi à le faire parler. Pour commencer, c’était un bon début. Après, il a appris à lire de mieux en mieux. Cela m’a permis de me rendre compte que j’étais capable d’aider quelqu’un et aussi à prendre confiance en moi. Grâce à ce petit garçon, j’ai appris des choses sur moi que je ne connaissais pas. J’ai été très content de l’aider ».

« Expliquer notre projet devant plus de deux mille
congressistes du CNEAP était très impressionnant. »

Cerise sur le gâteau, le lycée a participé au concours TRACE, organisé par le CNEAP (Conseil National de l’Enseignement Agricole Privé), qui récompense une action de lycéens auprès d’une association. Ce qui était le cas puisque cette action a été menée en partenariat avec l’association Trait d’Union dont l’objectif est une mission interculturelle et d’aide auprès des familles d’un quartier d’Angers. 

1er prix : les jeunes de Pouillé devant deux mille chefs d’établissement

Les trois jeunes se sont exprimés devant un parterre de deux mille chefs d’établissement du CNEAP et devant le Ministre de l’Agriculture.

« C’était génial. Il y avait beaucoup de monde. Expliquer à autant de personnes le but de notre action et en décrocher le 1er Prix m’a rendu heureux : Les autres groupes avaient aussi de bonnes idées. Mais ce qui m’a le plus plu, c’était d’improviser un texte devant plus de deux mille personnes. C’était vraiment extraordinaire. »

« Expliquer notre projet devant plus de deux mille congressistes du CNEAP était très impressionnant. Le tonnerre d’applaudissements que nous avons reçu nous a remplis de joie. »

L’histoire aurait pu s’achever sur ce feu d’artifice lors du congrès du CNEAP mais il n’en est rien. En effet les mamans dont les enfants ont bénéficié de cette aide ont voulu remercier les huit élèves de Pouillé en préparant elles-mêmes un dîner en leur honneur qui fut composé de leurs spécialités régionales : mets africains et maghrébins agrémentés d’un dialogue convivial et très riche avec les lycéens.

 

Caroline Saliou : « Don Bosco voulait faire vivre la diversité »

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caroline saliou don bosco diversite 001 Réélue à la tête de l’APEL pour un troisième mandat, Caroline Saliou n’hésite pas à citer Don Bosco pour justifier la mission de l'Association des Parents d'élèves de l'Enseignement Libre (A.P.E.L.). Quelle est sa vision de Don Bosco ?

 

Don Bosco Aujourd'hui : Vous avez cité, dans un entretien à La Croix, que Don Bosco est un des pères fondateur de l’Enseignement Catholique. Que signifie pour vous cette référence à Don Bosco ?

Caroline Saliou : Il est important aujourd’hui de rappeler qui est à l’origine de l’Enseignement Catholique. Certains disent que l’Enseignement Catholique est réservé à une certaine élite, soit sociale soit intellectuelle, et que les établissements catholiques sont élitistes. Or, nous, parents d’élèves, nous défendons une école ouverte à tous. Si j’utilise cette référence à Jean Bosco c’est justement pour rappeler que Don Bosco allait vers les jeunes dans la rue. Il cherchait un parcours de réussite pour chacun.

Aux personnes qui souhaiteraient que l’école catholique ne soit ouverte qu’aux catholiques, je cite Don Bosco. Car Don Bosco, dont on ne peut pas mettre l’engagement catholique en doute, voulait faire vivre cette diversité.

« La Charte éducative de confiance » 

Le document de l’APEL « La Charte éducative de confiance » invite les établissements à réexplorer les relations entre l'école, la famille et les jeunes. Une charte éducative de confiance pour que chacun des établissements s’engage à faire un geste pour trouver une place à chacun au sein de l’école. Qu’est-ce que je fais, moi, pour donner une place à chaque parent, notamment les plus démunis ? Charte, outils d'animation et vidéo sur le site l'enseignement catholique.

apel logo

D.B.A. : Quel est le défi de l’APEL aujourd’hui ?

C.S. : Faire vivre l’unité dans la diversité. Il nous faut rester uni, nous accueillir les uns les autres et construire ensemble. C’est une richesse, mais il faut que chacun accepte de recevoir de l’autre ce qu’il lui offre quel que soit le don, dans ce qu’il vit, ce qu’il pense, ou ce qu’il croit. L’entre soi n’est jamais bon.

Il n’est pas acceptable d’entendre parler de parents « démissionnaires ». Nous observons la volonté et le courage des parents issus de milieux très défavorisés, l’ambition qu’ils ont de faire sortir leur enfant de leurs conditions grâce à l’école. On ne peut qu’être admiratifs. Ils ont un message à nous apporter. Ce n’est pas parce que l’on est un parent socialement démuni, différent dans sa foi ou étranger, que cela doit être un obstacle dans la scolarité de son enfant. Il faut donner à ces parents leur place dans l’école et les restaurer dans l’accompagnement de leur jeune. C’est extrêmement important pour un enfant qui se sent différent, de voir ses parents entrer naturellement dans l’école, discuter avec les enseignants, les autres parents, le chef d’établissement. Ce regard change tout pour un enfant. C’est une mission de l’Enseignement Catholique, de tous les acteurs, parents et communauté éducative, de poser des gestes concrets.

Je n’ai pas travaillé sur Don Bosco, sur sa vie, mais depuis que je suis engagée dans l’APEL, c'est à dire depuis 26 ans, toute la pédagogie préventive de Don Bosco m’interpelle. Plutôt que d’appliquer des pansements, c’est maintenant, dans nos écoles, qu’il faut agir.

« Plutôt que d’appliquer des pansements,
c’est maintenant, dans nos écoles, qu’il faut agir. »

D.B.A. : Que retenez-vous des établissements Don Bosco dans lesquels vous êtes passée ?

C.S. : C’est le regard que l’on porte sur les enfants, la façon dont on s’adresse à eux. Quand on parle avec un enfant un peu difficile, dans son comportement ou sa scolarité, c’est avec calme et bienveillance. Je me rappelle que dans un établissement où les enfants m’attendaient sur la cour, un enfant était sortir du rang. Le chef d’établissement est allé vers lui et lui a parlé à l’oreille. Le jeune s’est apaisé, il ne s’est pas senti agressé. C’est ce que j’appelle « l’autorité affective ». Il y a trois mots importants dans la philosophie de Don Bosco, l’autorité, l’affectivité et la confiance. Dans les établissements Don Bosco, j’ai remarqué que l'on fait en sorte que la relation entre les enseignants et les élèves soit une relation de confiance.

« Ce qui me marque le plus dans les établissements Don Bosco
où je suis passée c’est le regard que l’on porte sur les enfants. »

J’aimerais qu’au quotidien cela se vive partout, dans nos écoles, dans les établissements d’enseignements publics, dans les centres d’accueil de jeunes. Cela améliorerait le rapport entre les adultes et les jeunes.

caroline saliou don bosco diversite 002 D.B.A. : On dit souvent que Don Bosco voulait former de « bons citoyens ». Est-ce le rôle de l’école de former à la citoyenneté ?

C.S. : Cette vision de l’enfant engagé dans la société est vraiment la problématique de notre société. Don Bosco avait le don de mettre les enfants en projet. Il les engageait à travailler ensemble, à créer une solidarité entre eux en vue de les rendre plus actifs dans la société.

L’engagement, le travail par projets sont également prônés par l’APEL depuis des années. Comment les élèves vont-ils s’organiser ? Comment un plus brillant va travailler avec un moins brillant pour un travail commun ? On voit tout ce que cela implique comme don, comme connaissance de soi, comme compréhension de l’autre.

Cela donne du sens à la scolarité, cela donne du sens à sa vie, et cela donne du sens à sa spiritualité. Pour donner du sens, il faut vivre des expériences concrètement et apprendre à les partager.

Recherche : dans les collèges, comment « réussir » une sanction ?

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recherche sanction college 002 Sanction. Voilà un mot bien désagréable ! Si l’on ne sanctionne pas pour le plaisir, on le fait d’abord pour transmettre des limites et des repères et pour responsabiliser le jeune. Alors que certains dépeignent parfois la pédagogie salésienne, dont le socle est le système préventif, de « laxiste », Emmanuel Besnard montre que la question de la sanction est prise au sérieux dans les établissements du réseau Don Bosco où il pilote une recherche. Interview.

 

Don Bosco Aujourd'hui : Comment accueille-t-on la parole d'un jeune au cours d'une sanction ?

 Emmanuel Besnard,
salésien prêtre, éducateur

La question de la sanction nourrit le travail d’Emmanuel Besnard depuis des années. Une de ses convictions est que la prise en compte de la parole du jeune est importante. Il a sur ce thème dirigé une recherche de trois ans réalisée dans les collèges du réseau Don Bosco. Il est formateur du service formation des Maisons Don Bosco.

Prochaine session sur la sanction
du service formation des AMDB

Emmanuel Besnard : Il y a peu de lieux pour cela dans les établissements scolaires. A la question « Le jeune a-t-il eu la parole ? », certains répondent : « Je ne lui ai pas donné la parole car il la prend tout seul». « L’espace de cours n’est pas le bon lieu pour parler ». Or, rares sont les enseignants qui en proposent d’autres. « Les mots dans le carnet ne me font pas trop comprendre les choses, j’aurais préféré qu’elle me parle », dit un jeune. « Après ils parlent de confusion, mais ils ne nous laissent pas nous exprimer », confie un autre.

D.B.A. : Dans les collèges, il y a des enseignants, des éducateurs de vie scolaire. Comment travaillent-ils ensemble ?

E. B : Le travail d’écoute des élèves est réalisé par les éducateurs de vie scolaire. Ils jouent en effet ce rôle essentiel dans l’accueil et l’écoute des adolescents sanctionnés.
Cependant, on peut s’interroger sur l'impact de leur écoute chez le jeune, notamment lorsqu’il est en situation d’incompréhension avec l’enseignant. Les résultats de la recherche montrent qu’il y a peu de collaboration entre éducateurs de vie scolaire et enseignants. Pour certains enseignants, « à partir du moment où ça passe à la vie scolaire, on n’est plus au courant ».

« La communication entre enseignants et éducateurs
de vie scolaire gagnerait à être développée »

D.B.A. : Le travail d’équipe entre adultes de la communauté éducative est donc important.

recherche sanction college 001 E.B : En effet, le suivi des sanctions est assez segmenté : certains élèves sont suivis par les enseignants, d’autres, par les éducateurs de vie scolaire, sans qu’ils se croisent ou se parlent. La recherche manifeste toutefois qu’un réel travail d’équipe s’opère ailleurs dans la communauté éducative : concertation entre deux enseignants ou deux éducateurs, entretien avec la famille. Les lieux où se recueille la parole du jeune sont variés. Il en ressort une mosaïque d’espaces-temps que la communauté éducative assemble au mieux pour répondre aux écarts de comportement des adolescents.

D.B.A. : La clé de la sanction se situe au moment où le jeune se reconnait l’auteur de la faute commise. Comment identifier ce moment charnière ?

Une recherche-action 

Une recherche-action a été menée durant trois ans sur la place de la parole du jeune dans le dispositif de sanction. La recherche, menée par le service formation du Réseau Don Bosco, a été réalisée à partir d’interviews recueillies auprès d'élèves de 4è scolarisés dans plusieurs établissements du réseau Don Bosco  : Notre-Dame des Minimes à Lyon, collège Sévigné à Marseille, Fondation Don Bosco à Nice, collège La Navarre à La Crau, lycée agricole du Bocage à Chambery.

E. B : La plupart des adultes interviewés disent attendre que le jeune constate la faute. D’autres tentent d’initier une réflexion plus approfondie : « Sais-tu pourquoi tu es là aujourd’hui ? » Ou bien ils lui font écrire une lettre. Ou cela passe par le conseil de discipline : « Cela l’aide à prendre conscience. Avant cela, il ne réalisait pas. »

Dans certains cas, les adultes sanctionnent avant tout pour que le jeune ne récidive pas. Dans d'autres cas, les adultes sanctionnent avant tout pour que le jeune réfléchisse. Pour eux, l’essentiel est que le jeune intériorise la norme qu’il a transgressée, afin qu’à l’avenir, il s’oblige à la respecter. Cette intériorisation n’est possible qu’à partir du moment où la norme prend (un peu plus) sens pour lui.

D.B.A. : Vous mettez l’accent sur la clôture de la sanction. Que voulez-vous dire par ce mot « clôture » ? Quelle est sa définition  ?

E. B : On peut en distinguer au moins trois formes différentes. Tout d’abord, la clôture peut être la reprise d’un lien « normal » lorsque le jeune sanctionné revient en cours. Ensuite, on parle de clôture de la sanction au moment où le jeune comprend véritablement ce pour quoi il a été sanctionné. La présentation d’excuses est un indicateur pour repérer ce moment : « La prof m’a dit : tu t’es excusé, tu peux retourner en cours. » Enfin, on peut parler de clôture lorsque l’adulte transmet une parole de restauration au jeune qui a été sanctionné « C’est bien, tu as compris. » Et on valorise les progressions. Par exemple, « Dans le bulletin, on a écrit qu’il a respecté les engagements ».

Au fond, définir ce qu’est la clôture de la sanction et ses effets revient à s’interroger sur les conditions qui permettent à un élève sanctionné d’être restauré dans ses capacités à faire mieux.

L'essentiel 

  • Ne pas sanctionner, c’est ne pas montrer les limites.
  • Pour que la sanction soit réussie, il est nécessaire de trouver des lieux et des moments qui favorisent la prise de parole du jeune et son écoute.
  • Il faut que tous les adultes concernés travaillent ensemble.
  • Il s'agit d'être inventif. Trouver des contenus de sanction responsabilisants dans lesquels le jeune peut devenir acteur.
  • Toute sanction doit être porteuse d’une promesse d’être réhabilité dans le regard des adultes.

« La question de la sanction pose l’enjeu d’une saine
articulation entre écoute compréhensive et fermeté. »

D.B.A. : La sanction doit finalement permettre au jeune de progresser.

E. B : Dans 60% des cas environ nous avons repéré des effets réflexifs : les jeunes se reconnaissent à l’origine de l’écart de comportement. Mais, dans la moitié de ces 60%, l’élève considère que la sanction donnée par les adultes reste néanmoins injuste, car elle n’a pas pris en compte la complexité de la situation.

La question de la sanction pose l’enjeu d’une saine articulation entre écoute compréhensive et fermeté. Ce point d’équilibre reste délicat à trouver. Un enseignant l’a clairement nommé dans une interview : « Je n’ai pas réussi à prendre de la hauteur. J’ai mal géré. J’ai utilisé la stratégie de laisser la parole mais cela a dégénéré. J'ai coupé court et suis devenu autoritaire. Peut-être que ça aurait été mieux si j’avais été autoritaire de suite. Je ne sais pas. Je pense que tout s’est joué à la première confrontation. J’ai été trop tolérant. »

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Conflits à l'école via le numérique : comment les gérer ?

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Sanction et numerique college Comment sanctionner à l'école un mauvais comportement dû au numérique quand celui-ci relève de la sphère privée ? Est-ce une question d'éducation ? Le groupe de recherche sur la Sanction a pris comme un des cas d'étude celui de Christine Caricondo, directrice du collège Sévigné – Marseille.

 

Comment sanctionner un mauvais comportement lié à l'usage du numérique ?

SMS et réseaux sociaux sont facilement accessibles pour chaque jeune avec leur smartphone. Insulter un camarade par SMS ou filmer une situation compromettante par Snapchat ; les jeunes partagent trop rapidement des médias qui peuvent blesser la victime ou créer des conflits sur la cour de récréation ! Pour le personnel éducatif, rien de simple : comment gérer ce qui relève de la sphère privée – en dehors de l'école – quand le conflit y arrive finalement. Pour Christine Caricondo, directrice du collège Sévigné – Marseille, il faut s'appuyer sur le règlement intérieur : « Dans tout règlement, il y a “ se respecter entre jeunes et entre jeunes et adultes ”. Si certains élèves ressentent un manque de respect, nous intervenons. Nous ne punissons pas sur les messages mais sur les disputes car souvent ce qu’ils écrivent sur les réseaux sociaux se répète dans la cour. »

« Nous ne punissons pas sur les messages
mais sur les disputes… »

La sanction au service de l'Éducation...

Beaucoup, comme Christine Albanel, ex-ministre et directrice de la responsabilité sociale chez Orange, estiment que « l’intégration du codage dans les programmes scolaires est une bonne chose, mais il faudrait aussi y inclure une formation de l’esprit critique permettant de détecter le faux. Le meilleur moment pour le faire doit être les premières années du collège. »1 Car souvent les jeunes – et adultes – prennent les informations au premier degré, sans recul, sans voir la portée de ce qu'ils partagent. Pour Christine Caricondo, « quand j’interviens, la réaction des jeunes, c’est “ Mais madame, on rigolait... ! ”. Ils n’ont plus conscience de l’injure, de la portée des mots ou de l’indécence de certaines photos. Ces jeunes sont généralement bien éduqués mais ils ont des problèmes de rapport au langage. »

« quand j’interviens, la réaction des jeunes,
c’est “ Mais madame, on rigolait... ! ”. »

Une recherche à partir du « terrain » au service de l'éducation

 

Le groupe de recherche
sur la sanction et parole du jeune

Une recherche-action a été menée durant trois ans sur la place de la parole du jeune dans le dispositif de sanction. La recherche, menée par le service formation des Maisons Don Bosco. Elle est pilotée par Emmanuel Besnard, salésien et éducateur, directeur du Valdocco - Nice.

« Nous avons travaillé sur une étude de cas. En réalité, la plupart des jeunes agissent sur le moment. Ils ne se rendent pas compte des conséquences que cela peut avoir : les souffrances, la dépression. Ils vont très loin sans s’en rendre compte. Face à ces situations, il n’y a pas une réponse unique : nous allons de la remarque à l’observation, jusqu’à l’avertissement. C’est difficile de dire : nous avons la clé. Chaque jeune a sa personnalité, ses réactions. Cela doit être géré au cas par cas.

 

Nous constatons que le numérique fait partie de la constitution des jeunes C’est une problématique propre à l’adolescence : il y a cette obligation d’être sur les réseaux sociaux. Il faut les éduquer, il faut être des repères, nous adultes. » ajoute Christine Caricondo.

Car le travail du groupe de recherche sur la sanction se fait à partir d’interviews recueillies auprès d'élèves de 4è scolarisés dans plusieurs établissements du réseau Don Bosco : Notre-Dame des Minimes à Lyon, le collège Sévigné à Marseille, la Fondation Don Bosco à Nice, le collège La Navarre à La Crau, le lycée agricole du Bocage à Chambery. Il aide ainsi chaque éducateur ou professeur à parfaire son acte éducatif, y compris grâce à la sanction.

« Cela m’a permis d’y réfléchir. La recherche a modifié ma pratique. Je vais à la rentrée demander à mon équipe d’enseignants de travailler sur cette question : comment faire en sorte d’éduquer les jeunes à l’utilisation du numérique. Quelles propositions concrètes ?

Nous allons préparer des supports pour aider les personnes en responsabilité éducative à réfléchir sur l’éducation au numérique et les tester. Nous avons beaucoup d’idées, mais il faut toujours expérimenter pour être certain que cela marche. » conclut Christine Caricondo, directrice du collège Sévigné – Marseille.

Propos recueillis par Hélène Boissière-Mabille
Article de Sébastien Robert

1 : Interview dans La Croix du 27 décembre 2016


Message de Noël de la part des Salésiens d’Alep : “Il y a toujours l’espérance”

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Alep Salesien Chrismas La ville est détruite, on ne voit que des décombres... Mais le message d’espérance du Dieu qui s’est fait homme résonne, cette année, avec un écho particulier à Alep. Les Salésiens, riches de leurs deux trésors – la foi et les jeunes - ont au cœur la force de dire, dans une vidéo, avec les jeunes : « Bonne Fête de Noël » et « il y a toujours l’espérance » ! En voyant ces images, le Recteur Majeur, le P. Ángel Fernández Artime, ému, relance son appel pour la paix.

 

Les Salésiens ont profité de la fin des combats à Alep pour visiter, avec les jeunes, quelques zones de la ville et pour réaliser une vidéo de salutations à tous ceux qui les ont soutenus et les soutiennent de leur prière.

Les souhaits exprimés

Le P. George Fattal, Directeur de l’œuvre, dit : « Très chers amis, confrères salésiens, bienfaiteurs, tous ceux qui ont pensé à nous dans la prière, avec votre aide, nous voulons vous dire « Bonne Fête de Noël d’ici, de la ville d’Alep où nous avons vécu avec nos jeunes durant la guerre. Sincèrement, nous voulons vous dire ‘merci’ et ‘Bonne Fête de Noël ».

Pour sa part, le P. Pier Jabloyan, ajoute : « En tant que Salésiens, nous avons voulus vous faire ces souhaits justement d’ici, en ces lieux détruits, pour vous dire qu’il y a encore de l’espérance avec ces jeunes et les autres jeunes de la ville, les autres religieux, les églises locales, pour vous dire qu’il y a toujours l’espérance. Voilà ces jeunes qui, maintenant, veulent souhaiter à tous les Salésiens, à tous les bienfaiteurs, à tous ceux qui nous regardent, une ‘Bonne Fête de Noël’ au nom de Don Bosco d’Alep. “Bonne Fête ! ».

Réaction du Recteur Majeur

En pensant à eux, le Recteur Majeur leur a adressé ce message de Noël :

« Mes bien chers frères Salésiens, Famille Salésienne, amis de Don Bosco : aujourd’hui, avant-veille de Noël, j’ai reçu la vidéo avec le message de salutation pour la Noël de la part de nos confrères d’Alep et de la part de ces merveilleux jeunes du Mouvement Salésien des Jeunes.
Je n’ai pas pu cacher mon émotion. Voir les ruines qui parlent de mort et de douleur a touché mon cœur. Mais, plus encore, ce qui m’interpelle et remplit d’espérance, c’est la Vie qu’annoncent nos frères et nos jeunes.
En plein milieu des décombres, nait la vie et elle naitra encore car celle-ci est la promesse éternelle de notre Dieu, même s’il y a des conflits humains qui portent à la destruction.

J’admire profondément le message et j’invite tout le monde à s’unir à eux dans la prière pour demander à l’Enfant Jésus qui nait, la Paix pour le monde, la Paix pour la Syrie. Et j’invite à nous unir en action de grâce car leur témoignage et leur foi nous rendent meilleurs.
Je demande au Seigneur que, à Alep aussi, cette année soit « Noël » ; que la tendresse de Dieu et la caresse de Dieu touchent tous les cœurs. Que le salut qui vient de Lui nous guérisse, nous tous.

Bonne Fête de Noël, mes biens chers frères, sœurs et jeunes d’Alep et de partout où il y a la guerre. »

 

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L’étrenne du recteur majeur pour 2017 : « Nous sommes une famille »

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Etrenne Recteur Majeur Don Bosco 2017 Déjà dans les années 1850, Don Bosco remettait vers la fin de l’année « une Etrenne » à tous ses jeunes collectivement, mais aussi individuellement. Il s’agissait de bons conseils et de directives pour les encourager et vivre mieux ensemble. De Recteur Majeur à Recteur Majeur la tradition s’est conservée. L’Etrenne aujourd’hui s’adresse à tous les membres de la grande famille salésienne. « Nous sommes une famille ».

 

Dans la ligne de Pape et de toute l’Eglise, l’Etrenne 2017, du Père Angel Fernandez Artime, traite de la famille en face des défis qu’elle affronte aujourd’hui.

La joie d’aimer

Le Recteur Majeur fait une lecture salésienne de l’Exhortation Apostolique du Pape François, Amoris laetitia, la joie de l’amour. Une exhortation qui entend rappeler avec force non l’idéal de la famille, mais sa réalité riche et complexe. Le regard du Pape est large et ouvert. Comme sa première « buona notte » le soir de son élection sur la place St Pierre à Rome, l’Exhortation du Pape François est empreinte de la simplicité de l’Evangile. C’est un plaisir de la lire. Ce qui frappe à la lecture, c’est la bonté du bon Pasteur qui rejoint le concret des familles en leur rappelant qu’au milieu de leurs espoirs et de leurs angoisses, elles sont le lieu de l’amour. Les portes de la miséricorde leur sont grandes ouvertes.

Le Recteur Majeur lui aussi nous invite à faire une lecture sereine, ouverte et avec un cœur prêt au dialogue et à la rencontre avec ce que dit cette Exhortation Apostolique du Pape.

Etrenne Recteur Majeur Don Bosco 2017 2 Etrenne Recteur Majeur Don Bosco 2017 3

 

Nous sommes « Famille Salésienne »

Nous devons être humbles et réalistes. Le texte ne parle pas de la famille dans l’abstrait mais c’est un document qui prétend orienter vers la vie pour dire un mot d’encouragement à tous ceux qui pourraient en avoir besoin. Le Recteur Majeur suggère ensuite des lignes de réflexion et des engagements à prendre à la lumière du système préventif de Don Bosco. « Nous devons faire du monde, écrit-il, une maison avec une grand cour de récréation familiale, pleine d’amis, un lieu d’apprentissage de la vie et de la rencontre avec Dieu ». « Nous sommes une famille. Chaque maison est une école de Vie et d’Amour », poursuit-il.

« Nous sommes une famille. Chaque maison
est une école de Vie et d’Amour »

« La joie de l’amour ». ce n’est pas seulement une Exhortation Apostolique. C’est le sens même de notre propre vie, de notre famille de la terre, et de notre grande famille salésienne de Don Bosco. Chaque jour il nous faut Vivre d’Amour. Bonne et heureuse année 2017 !

La vidéo du Recteur Majeur présentant l'Étrenne :

Pour aller plus loin

Le texte de l'Étrenne (PDF - 449Ko)

L'affiche (JPG -  3Mo)

 

Paroles de jeunes, chrétiens et musulmans, suite à l'intervention de M. Sayadi

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m sayadi a don bosco marseille Pourquoi parler de l’Islam ? Comment parler de l’Islam ? Et comment l’Islam parle-t-il de lui-même? Les événements tragiques et violents qui se sont produits en France au nom de l’Islam interrogent les élèves. Qu’est-ce que cet Islam offensif ? Dans quelle histoire s'inscrit-il ? Comment l'Islam de France peut-il cohabiter avec les chrétiens ? Quelle attitude tenir ? Pour répondre à toutes ces questions, la direction du lycée Don Bosco de Marseille a invité Monsieur Sayadi le 8 novembre 2016. Les réactions des jeunes sont extrêmement positives. Parole aux jeunes.

 

Victoria, 16 ans

« J’ai retenu de nombreuses choses sur la religion musulmane. Pour moi, cela m’a permis de réfléchir et en plus. Cela m’a permis d’en apprendre plus sur la religion. J’ai appris le mot de la " Kaaba ". Cette rencontre m’a permis de mieux comprendre l’autre et ainsi de mieux comprendre sa façon de réagir et cela va m’aider à mieux vivre la fraternité. J’aimerais en savoir encore plus sur cette religion (parce qu’elle fait beaucoup parler d’elle aujourd’hui) et tout était positif dans cette rencontre. Cela m’a permis de beaucoup apprendre. »

« Cette rencontre m’a permis de mieux comprendre l’autre »

Lysa ,16 ans

« J’ai retenu l’histoire du prophète Mohamed, que la paix et le salut de Dieu soit sur lui, et que M. Sayadi a fait en sorte que je puisse défendre des causes. Ça m’a fait réfléchir sur la religion que je veux pratiquer. Un Mot que j’ai retenu de la rencontre, c’est " monothéisme " parce qu’il est bon d’adorer un seul Dieu. J’ai aimé la rencontre avec M. Sayadi car ça m’a permis de connaître une autre voie de l’Islam. Je voudrais poser une question à M. Sayadi : est-ce que si on pratique la religion islamique, notre âme sera sauvée ? »

Léa, 16 ans

« Il nous a beaucoup parlé de la religion musulmane et nous a expliqué sa naissance. J’ai appris comment l’Islam a été fondé. Cela renforce la culture générale. J’ai retenu de la rencontre un seul mot : constructif. Je n’osais pas poser cette question :  Comment le peuple peut croire à quelqu’un qui est arrivé en disant “ je suis le prophète, suivez-moi ! ” ? »

« Comment le peuple peut croire à quelqu’un
qui est arrivé en disant “ je suis le prophète, suivez-moi ! ” ? »

Anthony, 16 ans

m sayadi a don bosco marseille 2 « Il nous a bien expliqué d’où venait la religion islamique. C’était très intéressant. Ça nous a appris des choses nouvelles sur cette religion. Sa façon d’aborder la religion nous a permis de mieux comprendre. Je voudrais qu’il revienne parce que nous avons beaucoup à apprendre sur sa façon de voir la religion. »

Yanis, 16 ans

« La rencontre m’a permis d’apprendre plus de choses sur ma religion. »

Marina, 17 ans

« M. Sayadi est contre le voile, sans raison valable à 100 %. J’ai retenu un seul mot de la rencontre : Liberté ! On est libre de porter un voile, une Kippa, l’habit... Si c’est un choix personnel. C’est bien. Si l’on est forcé, ce n’est pas bien. On devrait tous avoir le choix. Cette rencontre m’a appris des choses comme par exemple l’origine réelle du port du voile. M. Sayadi m’a éclairé sur les religions et je le remercie mais ça n’est pas logique qu’il soit contre le voile. On est libre de nos choix et de notre religion. »

« Je suis musulman et ça m’aide à mieux connaître ma religion »

Dafer, 13 ans

« Je suis musulman et ça m’aide à mieux connaître ma religion et maintenant je sais comment l’Islam a été fondé. J’attends qu’il revienne parce que je voudrais en savoir plus sur ma religion. J’ai une question : « Est-ce qu’on verra encore M. Sayadi ? »

« La sanction doit-elle être pénible ? » par Yan Plantier, philosophe

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Yan Plantier Penibilite de la sanction Au sein d’un établissement dont l’esprit est celui de la « bienveillance », le mot « pénible », sonne étrangement. Et pourtant, les éducateurs de Don Bosco le savent : « bienveillant » ne veut pas dire « laxiste ». Écoutons Yan Plantier, philosophe et enseignant à la faculté de Lyon, intervenant à la journée d'étude organisée au Centre Jean Bosco de Lyon, le 1er avril 2016, sur le thème de la sanction. « Si nous prétendons que la sanction n’a pas à être pénible, alors il ne faut pas parler de sanction ».

 

Nul n’est méchant volontairement mais seulement par ignorance ou par faiblesse

Le thème de la sanction a ouvert la pensée de l’éducatif. Référons-nous à Platon : « Nul n’est méchant volontairement mais seulement par ignorance ou par faiblesse ou manque de caractère ». Platon essaie ainsi de signifier que personne ne peut aimer le mal pour le mal, personne ne peut être mauvais par nature, car le désir profond de l'homme est le désir du Bien. Pourquoi alors l'homme est-il mauvais ? Ce qui fait que l’homme est mauvais, c’est soit qu’il ignore le Bien soit parce qu’on ne le lui a pas présenté, soit parce qu’il se trompe à son sujet, soit parce qu’il est trop faible pour être à la hauteur de ce qu’il vise.

Ce n’est pas parce qu’on jouit du mal, qu’on aime le mal qu’on fait !

Être trop faible selon son propre caractère... c’est être piégé dans son état de jouissance, être incapable de parvenir à s’en extraire pour passer à l’ordre du désir marqué par le manque et la parole. Car ce n’est pas parce qu’on jouit du mal (ce que m’ont confirmé dix ans de travail en prison), qu’on aime le mal qu’on fait. Ce n’est pas parce qu’on jouit du mal, qu’on désire le mal !

Formation sur la sanction 

Le service de formation des "Maisons Don Bosco" organise une journée de formation sur « Faire Autorité, Sanctionner, Restaurer, Responsabiliser », les Jeudi 19 et Vendredi 20 Janvier 2017 + Le vendredi 20 Mars 2017 à Paris.

Comment passer de la jouissance au désir ?

Et c’est bien toute la redoutable ambiguïté de cette affaire ! La personne qui a fait du mal (je parle ici de grands criminels), peut tout à la fois avoir du remord et être piégée par la jouissance qu’elle a eue et qu’elle éprouve encore. Et passer de la jouissance au désir, c’est la grande affaire des hommes : sortir d’un rapport immédiat à la jouissance auto-centrée, pour viser le bien auquel tout notre être aspire, dans une joie partageable. Or cette affaire, nous dit Platon, requiert pour certains, de passer par l’épreuve de la peine.

Le passage à l’ordre symbolique de la règle et de la relation

La Sanction par Serdu La peine est cette ultime tentative d’opérer, chez celui qui est sans limite, un passage à l’ordre symbolique de la règle et de la relation. Cette opération recourt à la pénibilité de la peine comme à la dernière façon de « dégriser » le sujet de sa toute puissance. Or cette opération exige des conditions indispensables. Quelles sont les conditions d’un tel travail du sens ?

Les conditions indispensables d'un travail de sens

Le groupe de recherche
sur la sanction et parole du jeune

Une recherche-action a été menée durant trois ans sur la place de la parole du jeune dans le dispositif de sanction. La recherche, menée par le service formation des Maisons Don Bosco. Elle est pilotée par Emmanuel Besnard, salésien et éducateur, directeur du Valdocco - Nice.

Premièrement, que celui qui inflige la peine, sur le plan pénal, soit lui-même travaillé par le souci, par le désir, par l’amour du Bien. La peine doit être empreinte de la puissance d’amour et de bonté de celui qui la donne. La deuxième condition c’est que la peine soit prise de part en part dans un travail de paroles. La troisième condition qui accompagne évidemment les deux autres, c’est l’espérance !

Il ne faut donc pas trop vite vouloir soustraire la sanction éducative à la notion de peine en craignant de la rapporter à un registre pénal. La sanction ne sera pas éducative en évitant d’être pénible, mais en s’enracinant au plus profond d’un accès humain à l’ordre symbolique, c’est à dire en devenant l’opérateur d’un travail du sens qui demande plus de présence et d’autorité bienveillante que d’explications ou d’accommodements fragiles.

 

Yan Plantier
Enseignant chercheur en Philosophie à l’Université Catholique de Lyon
Enseignant à la faculté de Théologie et à l'Institut Pastorale d'Études Religieuses de Lyon
Diplôme Universitaire de criminologie clinique

 

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Jalil, animateur à Ganshoren : « Je n'ai pas toujours été un ange »

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jalil animateur a ganshoren 002 Chaque année, le camp Don Bosco Ganshoren ouvre ses portes à une centaine d'enfants encadré par dix animateurs et deux sœurs salésiennes. Parmi ces dix animateurs, de nombreux jeunes ont eux-mêmes été enfants du centre. Ils se construisent aussi leur identité d'adulte après un parcours d'adolescent parfois compliqué. Celui de Jallil était particulièrement chaotique. Aujourd'hui, il est exemplaire.

 

Dans ma vie, je n’ai pas toujours été un ange mais grâce au camp Don Bosco Ganshoren, je commence à m’en sortir. Vous pouvez écrire tout ce que je vais vous dire car Don Bosco m’a aidé et si, à mon tour, je peux en aider d’autres alors je raconte sans problème mes erreurs.

« Vous pouvez écrire tout ce que je vais vous dire car Don Bosco m’a aidé »

J’étais dans un lycée pour me préparer à devenir animateur sportif et éducateur, dans une classe mal fréquentée. Je me suis laissé entraîner et les problèmes ont commencé. D’abord au lycée où je me mettais en colère très vite : une petite parole que je trouvais blessante pouvait déclencher en moi une violence terrible. J’ai été arrêté plusieurs fois par la police. Une fois, au volant d’une voiture volée - mais je ne savais pas qu’elle était volée. Une autre fois, assis à l’arrière d’une moto et le gars a démarré comme une bombe... Et une autre fois, parce que les policiers m’ont entendu employer l’expression « poulet » à proximité d’eux...

jalil animateur a ganshoren 001 jalil animateur a ganshoren 004

 

« Au moindre faux pas, c’est la prison pour mineur »

Enfant, j’ai vécu avec un cousin plus grand que moi qui m’était très cher. Il m’apprenait beaucoup de choses ; il venait me chercher à l’école pour me protéger des grands. C’était mon modèle. Et un jour, parce qu’il tournait mal, il a été envoyé chez son père au Maroc. J’ai eu la haine en moi depuis ce moment-là.

Cette année, cinq ans après son départ, mon cousin est revenu en Belgique. Quand j’ai vu ce qu’il était devenu, j’ai eu un choc. Et c’est seulement là que j’ai compris que si je le suivais, je glisserai sur la mauvaise pente. Je ne veux pas devenir comme lui. Surtout qu’on m’a dit qu’au moindre faux pas, c’est la prison pour mineur.

On m’a demandé d’aller rencontrer quelqu’un dans une association pour la prévention de la délinquance. La dame qui m’a reçue m’a dit : « J’ai vu tous les rapports de justice sur toi, je vais essayer de t’aider. » J’ai rencontré une psychologue - si on m’avait dit, il y a un an, que j’accepterais de rencontrer une psychologue, je ne l’aurai jamais cru. Mais j’y suis allé et j’ai pu dire toute la haine, la violence contenue en moi. Elle m’a écouté et cela m’a beaucoup aidé. La responsable de l’association m’a proposé de m’inscrire dans un club de boxe pour que toute la charge de violence en moi puisse sortir.

« Certains pensent que l’école, la famille sont une prison.
Mais c’est le contraire »

Depuis que j’ai eu le rendez-vous avec cette psy, je me sens beaucoup mieux. Dès le lendemain du premier rendez-vous, j’avais retrouvé la joie de vivre. Depuis, je me suis mis à lire, j’écoute des débats. Je comprends que l’école, la famille sont là pour nous aider à nous construire. Certains pensent que l’école, la famille sont une prison. Mais c’est le contraire. Tout le monde devrait aller visiter le cimetière, l’hôpital et la prison : ce sont trois lieux que tout le monde devrait avoir visité pour comprendre la valeur de la vie.

« Le cimetière, l’hôpital et la prison : tout le monde
devrait les visiter pour comprendre la valeur de la vie »

 Animation Don Bosco à Ganshoren

« On pourrait faire quelque chose pour les jeunes du quartier » a dit un jour un jeune interne de Ganshoren (Bruxelles). Ainsi a commencé ce camp de loisirs, il y a 10 ans. Cet été, il a réuni 80 enfants et adolescents et 20 jeunes animateurs du quartier, de toutes confessions religieuses et de toutes cultures pendant 15 jours. Le tout coordonné par quatre sœurs salésiennes. Au programme : ateliers créatifs, grands jeux, mais aussi sortie à la piscine, à la mer, rencontres de témoins… sans oublier le spectacle  final offert à tous les parents.

J’apprends à parler avec celui que je ne peux pas encaisser et à la fin on peut même devenir amis et s’entraider. Dans la vie, il faut se donner des objectifs et non pas vivre au jour le jour seulement pour gagner de l’argent.

Au centre de loisirs, « je ne faisais pas de bêtises »

Dans toutes ces difficultés, le camp Don Bosco Ganshoren que j’ai fait chaque année m’a beaucoup aidé. Les jeunes que j’y ai rencontrés m’ont donné envie de revenir. Là, je ne faisais pas de bêtises. Et, un jour, on m’a fait confiance et je suis devenu animateur. Ici, à Don Bosco, ce que j’aime c’est la communication entre animateurs. On peut parler ouvertement, dire ce qui ne va pas. Il y a quelquefois des débordements mais tout se règle par la parole et non pas par la violence. On ne garde pas tout sur le cœur et on dort tranquille quand on s’est parlé. C’est un peu comme une famille. On se connaît depuis 10 ans. Les nouveaux, enfants ou jeunes, sont toujours très bien accueillis. On essaye de les intégrer dans nos groupes d’âge, quelle que soit la couleur de leur peau, leur culture d’origine. Chacun trouve à qui parler. On pense à tout le monde. Même si on a plus d’amitié pour l’un ou l’autre, on s’ouvre à tous.

jalil animateur a ganshoren 005 jalil animateur a ganshoren 006  

 

« Je peux parler avec des jeunes qui ont vécu quelque chose de difficile »

Quand on est animateur, on repère un jeune qui nous semble avoir l’étoffe d’un animateur et on le prend un peu sous son aile pour le former à devenir animateur à son tour. Mon maître à moi, c’était Renaud et à mon tour, maintenant je forme Nassim.

Dans ma vie, je n’ai pas grandi avec tout ce que je voulais. J’ai perdu des proches très vite et à cause de ce que j’ai vécu, je peux parler avec des jeunes qui ont vécu quelque chose de difficile. Je veux essayer de les aider.
A la rentrée, je vais dans un tout autre quartier où personne ne me connaît, dans une nouvelle école pour devenir « agent d’éducation ». C’est comme une page blanche qui s’ouvre devant moi.

À Bailleul, des délégués de classe réfléchissent à leur responsabilité

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bailleu citoyennete eleves ouest 006 Ils sont délégués, ils ont des idées, ils ont envie de prendre des responsabilités. Près de quarante jeunes venus du Nord de la France, issus du réseau des établissements scolaires de Bailleul, de St-Dizier et de Bruxelles se sont réunis dans l’établissement Saint-Marie de Bailleul pour échanger autour du projet Défi citoyenneté.

 

Dès le matin, on retrouve les ingrédients qui ont fait le succès des premières rencontres du Défi Citoyenneté autour de Jefferson. Ce maire de la République des Enfants de Bogota, venu en 2015, a laissé des traces dans le souvenir des jeunes de Bailleul. Pour Coralie, « c’est son énergie, sa motivation communicative ». Le Père Daniel Federspiel, provincial, présent à ce rassemblement, le rappelle : « Jefferson vous a invité à devenir des leaders positifs, à vous engager à prendre des responsabilités. »

Les jeunes participants viennent des classes de seconde ou 1ère année (CAP et bac PRO) de quatre établissements salésiens : l’ensemble scolaire Ste Marie de Bailleul, Notre Dame d’Annay de Lille, l’ESTIC de St DizierWoluwé saint-Pierre de Bruxelles. En tout, une quarantaine de jeunes, prêts à relever le défi citoyenneté auprès de leurs camarades et vis-à-vis d’eux-mêmes. Il ne suffit pas de vouloir être leader, il s’agit aussi de s’en croire capable. L’enjeu de cette journée régionale est de permettre à chacun, à travers les témoignages, les rencontres et les animations, de tracer à sa manière, avec sa personnalité, son chemin de citoyen au lycée.

« Nous n'avons pas de projet pour vous, nous avons des projets avec vous »

Le défi citoyenneté 

 L’équipe qui travaille depuis deux ans sur le Défi Citoyenneté en améliore, les outils, les animations, les compétences. Elle est composée de Mickael Taillepierre, le chargé de mission pour le Défi Citoyenneté ; Sr Anne Orcel et  le Père Xavier Ernst, délégués provinciaux à la pastorale ; et le Père Vincent Grodziski, délégué provincial à la communication.

Le Père Daniel rappelle les objectifs du Défi citoyenneté et la raison d’être de ce rassemblement : « Le Défi Citoyenneté implique un changement important, un changement dans la mentalité des élèves, des adultes. Il faut créer des espaces temps spécifiques, une communication, une dynamique d'ensemble. C'est pourquoi on appelle cela un défi, car ce n'est pas simple, ce n'est pas en cliquant des doigts que l'on rentre dans cette dynamique de responsabilisation. »

L’objectif de cette rencontre est triple :

  • Donner des repères sur Don Bosco et la prise de responsabilité des jeunes
  • Travailler sur la charte de classe
  • Donner des clés pour l’acquisition d’un leadership, l’animation de groupes.

Tous différents ! A chacun son leadership

La table ronde à Sainte-Marie de Bailleul a rassemblé des jeunes en responsabilité, très différente les unes des autres. Le leadership est singulier. C’est ce que la table ronde a illustré. Il y a Marion, élève à l’Estic, à Saint-Dizier : elle incarne le rôle de leader avec conviction. Véritable chef d’orchestre, elle prend de nombreuses responsabilités : représentante, porte-parole, confidente, manageur... : « Les élèves font confiance : vous avez de l'importance pour eux », s’adressant à l’ensemble des délégués. Il y a Coralie, de Sainte-Marie, portée par le souci du collectif : « Pour que chacun tienne son rôle, il faut s’organiser, communiquer. On saura qui a telle responsabilité. Jefferson m’a marquée quand il a dit de ne pas abandonner même quand on est en bas. » Et puis, Léa, de Notre Dame d’Annay, qui se réjouit de la création d’un CVL (Conseil de vie lycéenne) dans son lycée pour casser la frontière prof-élève : « On fait des projets pour lancer des actions menées à la fois par des élèves et des professeurs ». Il y a enfin, Nassim et Sala, deux élèves de Woluwé Saint-Pierre, venus témoigner de leur rôle particulier au sein du Conseil de Citoyenneté. Créateurs d’une charte de droits et de devoirs, ils portent sur leurs épaules, avec l’ensemble du Conseil, les règles du vivre ensemble au sein de l’établissement : pour eux, les problèmes de discipline, harcèlement, etc... peuvent être réglés par les élèves parce qu’ils sont beaucoup plus conscients de ce qui se passe dans la cours que les adultes.

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Développer des compétences chez les élèves

bailleu citoyennete eleves ouest 001 Après le témoignage des jeunes, place aux ateliers de formation. Il s’agit d’outiller les élèves pour qu’ils travaillent sur leur savoir-être. Pour développer un leadership, il faut se débarrasser de toutes les représentations que chacun peut avoir. « Lui, il veut faire son chef !... Pourquoi ce serait « mal » de « vouloir faire le chef » si c’est pour aider les autres à l’être eux-mêmes », rappelle Xavier Ernst, animateur d’un atelier. Cette idée, de devenir chef pour motiver les autres, s’est concrétisée durant cette journée autour de trois ateliers :

  • Une charte de classe : les enjeux et les contenus autour du projet « Ecole citoyenne », présentés par Christophe Lejeune de Woluwé Saint-Pierre,
  • Une animation autour du “vivre ensemble” : des jeux coopératifs animés par Xavier pour découvrir les différents styles de leadership
  • Des techniques d’animation et d’expression : des mises en scènes reprises de situations réelles animées par Marion.

Pendant ce travail des jeunes, le Père Federspiel animait l’atelier avec les adultes : Comment accompagner les jeunes sans faire les projets à leur place ?

« Il y a tant d'énergies et de bonnes choses dans les classes du primaire : des mises en responsabilité des élèves, des espaces « jeux-libres », des rôles attribués... Or, au collège, tout cela est mis de côté, supprimé. On demande aux enfants de rentrer dans un système. Ce que je regrette, c’est l'uniformité des propositions. Est-ce qu’on aurait les moyens de créer des espaces, de valoriser la singularité des propositions, d’envisager positivement les initiatives ? »

En fin de journée, les délégués se sont réunis par établissement pour réfléchir, avec les adultes accompagnateurs, aux pistes à venir. Le Défi Citoyenneté prend évidemment tout son sens au moment des élections. Et le Père Daniel de lancer aux jeunes : « La société de demain, ce n'est pas vous qui allez la faire, mais ce n'est pas sans vous qu’elle se fera. »

 

Des élèves-médiateurs au collège Don Bosco

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Philippe d Acremont IFMV Valdocco A Châtillon-sur-Marne, une dizaine d'élèves ont été formés en mars 2016 à la médiation. L’objectif de cette formation : aider leurs camarades à régler leurs conflits par le dialogue et sans violence. Questions à Philippe Dacremont, formateur pour le Valdocco Formation ; réponses en vidéo...

 

Quelles sont les points de la formation ?

La formation passe d'abord par une séance vidéo d'une heure. Indispensable pour donner à tous les élèves du collège un premier regard sur les mécanismes en jeu dans les conflits et le harcèlement, puis pour donner à découvrir divers moyens permettant de répondre sans violence à une agression. Les élèves médiateurs volontaires sont ensuite formés à la médiation, notamment via des jeux de rôle sur la communication non-violente et sur l'expression des émotions.

Quand passe-t-on à la pratique ?

Au bout de trois mois, les jeunes proposent leur aide quand surgissent des conflits dans la cour, au foyer... Cela se fait soit de manière informelle, soit dans un point-médiation.

La parole du directeur

« Les volontaires ont appliqué ce qu’ils ont appris sur la cour et dans les lieux de vie. Sur la cour, nous avons constaté moins de vulgarité entre eux, une pratique de la discussion et de la négociation dans les conflits. Chez eux, - les parents en ont témoigné - les jeunes ont appliqué cette méthode dans leur fratrie. »

André Delrue,
chef d’établissement du collège Don Bosco

Quel est le bilan des élèves ?

Tous les médiateurs disent avoir résolu ainsi entre un et dix conflits au collège, dans leur famille ou leur quartier à la fin de l'année.

Voici quelques-uns de leurs témoignages : « J'ai réglé un conflit entre deux élèves, car l'un croyait que l'autre avait fait exprès de lui faire mal » ; « Avant si on m'insultait je me battais, maintenant je laisse » ; « Petite, j'ai été beaucoup harcelée pendant deux ans. Maintenant j'aide les autres qui sont dans ce cas-là. Si ça recommençait pour moi, je saurais en parler » ; « Si on m'agresse, j'évite de me mettre en mode attaque » « Je leur dis qu'on peut s'amuser, mais qu'il ne faut pas en abuser » « J'essaie de stopper l'agression sans prendre parti ; et ça c'est pas toujours facile. »

Quelques mois plus tard, on a senti déjà une meilleure ambiance dans le collège, même s'il y a encore du chemin à faire.

Pourquoi proposer la médiation dans une école ?

Quel est le principe de la médiation ? Ses effets ?

Quelle est la méthode pour la mise en place de la médiation ?

Qui peut être médiateur ?

 

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« Médiation et sanction doivent se compléter »

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mediation scolaire et sanction La mise en place d’un dispositif de médiation dans une institution éducative constitue un excellent moyen d’apaisement des tensions et de régulation des conflits. Mais la médiation est-elle une réponse à tout ? Regard de Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco.

 

La médiation permet d’apporter un regard neuf et apaisé sur la situation, par l’expression calme et franche des différents points de vue et la prise en compte des intérêts différents des uns et des autres. Elle débouche sur un apaisement des tensions et la restauration d’un climat plus serein.

A quoi sert un médiateur ?

Souvent un conflit se déroule en deux phases. Il y a d’abord conflit d’objet, qui détermine le motif du conflit. Mais, très vite, ce conflit d’objet vire au conflit de personnes. Celles-ci s’invectivent et modifient le sens du conflit.

C’est ce que j’observe la plupart du temps sur une cour de récréation, au sein des collèges. Un jeune a reçu malencontreusement un ballon (conflit d’objet), mais très vite les insultes fusent et les jeunes en viennent aux mains, non à cause de l’objet du conflit, mais à cause de la portée des insultes. L’intervention du médiateur, qui favorise l’expression du ressenti de chacun, tout en respectant le point de vue de l’un et l’autre, permet de revenir au conflit d’objet.

« La médiation n’est pas un dispositif alternatif à la sanction. »

La sanction en plus

La médiation permet la régulation du conflit de personnes, mais ne dispense pas de mettre en place une sanction appelée à réguler le conflit d’objet. La sanction fonctionne comme outil de responsabilisation de l’auteur. Quand il y a uniquement transgression de la règle, la médiation n’a pas lieu d’être, et seule la pratique juste de la sanction constitue la réponse adéquate.

La pratique de la médiation et celle de la sanction doivent se compléter au sein de l’institution éducative. Contrairement à ce qui peut être dit ici ou là, la médiation n’est pas un dispositif alternatif à la sanction. Au contraire, il est important de savoir conjuguer médiation et sanction dans une perspective éducative.

Jean-Marie Petitclerc,
Salésien de Don Bosco.

 

 De la sanction selon l’esprit de Don Bosco :

 

Système répressif Système préventif
  • Sanctionne des transgressions
  • Sanction pour dresser les comportements du jeune
  • Sanction nie la raison du jeune
  • Relation basée sur la méfiance
  • Sanction inscrite dans une relation de distance
  • Sanctionne des progressions
  • Sanction dans laquelle on s’adresse à un sujet
  • Sanction qui s’appuie sur la raison du jeune
  • Relation basée sur la confiance
  • Sanction inscrite dans une relation de proximité
 

Le regard est important et parfois ne suffit pas. Dans sa pratique éducative, Don Bosco veillait à faire la différence entre l'acte commis et la personne, entre les mots « sanction » et « punition». Son système préventif veillait à remettre le jeune debout.

Le regard de Don Bosco 

Don Bosco avait une mauvaise vue. A la fin de sa vie, il avait perdu complètement l’œil droit, et le gauche était si faible et fatigué qu’il resta des mois sans pouvoir lire. Et pourtant, de nombreux témoins parlent de son regard pénétrant. Un regard vif et lumineux qui captait le regard d’un jeune sur la cour. Un regard plein de douceur, qui allait droit au cœur et qui remuait celui qui était ainsi regardé avec attention et affection. Un regard qui manifestait une connaissance profonde du jeune. Le regard d’amitié de Don Bosco était une récompense, une source de joie, comme une explosion de bonheur. Tandis que le regard triste et désapprobateur était ressenti douloureusement, par celui qui prenait conscience de sa faute. Certains évitaient ce regard, mais étaient travaillés par le remord. Beaucoup l’ont ressenti comme une invitation à se confier et à se réconcilier par le sacrement de la confession.

Le regard de l’éducateur sanctionne sans paroles. Il approuve et fait exister, il exprime la désapprobation, la déception et fait baisser les yeux. Il invite à renouer le contrat d’amitié si important pour les jeunes et les moins jeunes. Pouvoir se regarder dans les yeux face à face, dans la transparence, est un bonheur. La plus belle bénédiction dans la Bible ne dit-elle pas : « Qu’Il fasse pour toi rayonner son visage, que le Seigneur te découvre sa face … ! »

 

Jean-François Meurs, sdb

 

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Les ouvriers se parlent avec les mains

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Alain Klinkenberg Parc industriel de Grâce-Hollogne à Liège. Les Ateliers du Monceau s’étalent sur 6 hectares de terrain, 20.000 m2 de bureaux et d’ateliers. Alain Klinkenberg dirige une entreprise où l’on fabrique des palettes, des ossatures en bois ou des cloisons. Les ouvriers, dont beaucoup sont jeunes, communiquent avec les mains. Il y règne une atmosphère singulière.

 

Alain Klinkenberg est né dans une famille ouvrière traditionnelle. Ses parents souffrent de surdité. Il apprend très jeune le langage des signes et côtoie le monde des malentendants. Il étudie l’électro-mécanique à l’Institut Don Bosco de Liège. Quand il devient professeur – parce que les jeunes sont sa passion ! – il passe beaucoup de temps dans les ateliers pour mieux percevoir les enjeux des matières qu’il enseigne. En tandem avec d’autres professeurs, il traduit des cours du soir destinés à des enfants sourds.

En 1985, l’association de parents déficients auditifs qu’il fréquente met sur pied un atelier pour jeunes malentendants. Ils sollicitent Alain pour en prendre la direction. La grande aventure de sa vie commence. L’Entreprise de Travail Adaptée (ETA) grandit vite. Alain propose un nouveau concept : on reprend les anciennes palettes cassées, et avec ce qui est encore bon, on en refait des nouvelles revendues au tiers du prix. Succès. Il faut s’agrandir encore, et l’entreprise s’installe dans la zone industrielle de Grâce-Hollogne.

Faire confiance

De dix personnes, on est passé à cent trente, dont près de la moitié sont des malentendants, auxquels sont venus s’adjoindre des personnes souffrant d’autres handicaps plus ou moins lourds, moteurs ou psychologiques, allant du caractériel à l’autiste et au trisomique. Encadrés par des professionnels venus de différentes filières.
Un seul mot d’ordre : faire confiance. Il peut y avoir de la casse, mais chacun trouve sa place, son épanouissement personnel. Surviennent parfois des miracles, tel ce jeune déficient mental devenu cariste hors pair.

Sensibiliser plus largement

Aux palettes sont venues s’ajouter d’autres activités : caisserie, rabotage industriel, mobilier urbain, panneaux acoustiques. Et depuis 2008, les Constructions Industrielles de Maisons Evolutives Durables et Economiques (CIMEDE), répondant aux thématiques du développement durable. Alain est fier de rappeler que le Pavillon belge de l’exposition de Milan a été construit à partir d’ossatures en bois, de cloisons et de terrasses fabriqués uniquement par de jeunes sourds de son atelier.

Régulièrement, des élèves de Don Bosco Liège font des stages dans cette entreprise. Plusieurs ont été embauchés ensuite, l’un d’eux est maintenant moniteur responsable de l’Atelier de l’Avenir.

Alain Klinkenberg organise des colloques internationaux afin de sensibiliser le monde politique à l’intégration des sourds. il donne des cours d’œnologie et de gestion en langage des signes. Il gère un club de basket, fait du tennis, du ping-pong et du vélo. Et il relit volontiers la BD Don Bosco qui l’a tant inspiré.

Chambéry : Le Bocage fait de la fête Don Bosco une journée de solidarité internationale

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chambery boccage fete don bosco 004 La réussite de la journée du 31 janvier réside dans la cohésion d’une équipe éducative et la participation des élèves dès sa conception. Plusieurs centaines de lycéens du Bocage ont bénéficié d’une sensibilisation à la dimension internationale autour d’une vingtaine d’ateliers. Hortense Destremau, animatrice en pastorale scolaire, Fabienne Dumas, enseignante en histoire-géo et Julien Cottarel, président de l’association « Les enfants de Bobo » transmettent les clés de cette réussite.

 

Hortense Destremau, animatrice en pastorale scolaire : une solidarité vécue

DBA : Comment est venue cette idée de journée de solidarité internationale ? Quelle a été votre motivation au départ de ce projet ?

Hortense Destremau : Nous voulions que cette journée festive fédère le plus de monde possible : élèves, enseignants, personnels... Nous avons pris le temps de rencontrer plusieurs fois les élèves, les enseignants, de discuter avec eux. Nous avons essayé d’écouter leurs désirs, leurs attentes. Grâce à ces échanges, nous avons relevé deux projets internationaux : le premier sur Fukushima ; et un autre sur le Burkina Faso, avec Les enfants de Bobo Dioulasso, une association très active au sein de notre établissement depuis plusieurs années et créée par des anciens élèves. Nous avons également la chance d'avoir comme surveillante, à l’Internat, Sœur Thérèse qui vient du Burkina et qui donnait aux élèves l’envie de mieux connaître ce pays. L’idée de cette journée de solidarité internationale s'est donc imposée.

DBA : Quelle dimension de la solidarité a été privilégiée ? La différence ou la proximité ?

H. D. : Nous avons décidé tout d'abord de mieux nous connaitre au sein du lycée, car pour être solidaire à l’international, il faut aussi être solidaire entre nous. Chaque équipe comportait une vingtaine de jeunes et était encadrée par des étudiants de BTS. Ils ont pris leur rôles à cœur, ont fait en sorte que chacun trouve sa place dans l'équipe, aussi bien l’élève de 4ème que l'élève de terminale, animant parfois eux-mêmes les ateliers, jouant avec les plus jeunes. Une vraie pédagogie du « faire avec » !

DBA : Comment les jeunes ont-ils vécu ce temps ? Sentez-vous qu’ils sont passés d’une solidarité de discours à une solidarité vécue ?

chambery boccage fete don bosco 001 H. D. : Apres avoir réfléchi avec les élèves, nous sommes arrivés à la conclusion que pour aider l’autre, pour avoir une vraie démarche de solidarité, il fallait apprendre à connaître celui qui est différent. Une élève a relevé qu’elle avait redécouvert les autres élèves de l’établissement qu’elle avait tendance à ignorer. Une autre élève a exprimé que, grâce à la communication par Skype avec des élèves du Burkina, elle s’est rendu compte que finalement les distances ne comptaient pas. Les jeunes sont en demande de découverte de l'autre et de solidarité.

DBA : Comment les jeunes ont-ils été acteurs dans ce projet ?

H. D. : Les élèves, dans la continuité du programme du Défi Citoyenneté, ont pris en charge des ateliers : ateliers foot, atelier Flashmob. D’autres ont témoigné de leur expérience avec le 4l Trofy. Les élèves de l'internat ont offert à tous un petit déjeuner aux couleurs de Burkina. Ils ont décoré le self de manière originale aux couleurs du Japon et du Burkina. Ce qui a également touché les élèves, c'est de voir que de nombreuses personnes ont pris sur leur temps pour venir exposer leur projet de solidarité, faire de la poterie avec eux, jouer des percussions... La solidarité ce n'est pas l'affaire que de certains mais c'est l'affaire de tous !

DBA : Pour vous, comme adjointe en pastorale comment l’avez-vous vécu ?

H. D. : De la bienveillance, de la joie de la bonne humeur, de la paix ! Et oui très peu de discipline ! Un grand nombre d’élèves attentifs, disponibles semblaient heureux. Je ne sais pas s'ils seront tous porteurs de projet demain, mais c´était un temps offert, gratuit. Des étudiants responsables et agréables. Nous avons fait confiance aux jeunes et ce fut une belle journée. Et oui, Don Bosco était avec nous !

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Fabienne Dumas, enseignante : l’éducation au développement dans les programmes

DBA : Comment êtes-vous entrée, comme enseignante d’Histoire – Géographie dans le projet ?

Fabienne Dumas : Cette journée est en lien avec les référentiels du Ministère de l’Education nationale, notamment celui d’histoire géo dont un des chapitres concerne l'inégalité de développement. Cette journée du 31 janvier a donné un exemple concret de l'inégal développement à l'échelle du monde. L’intervention du chef de service de l'Hôpital de Chambéry qui connait bien le Burkina Faso a permis d'aborder de façon précise les difficultés d'accès aux soins, à l'éducation et la condition des femmes.

DBA : D’autres collègues étaient concernés par cette journée ?

chambery boccage fete don bosco 006 F.D. : Des collègues enseignantes en biologie ont monté un atelier sur les graines typiques du Burkina. Des graines de sésame, arachide, sorgho, mil... ont pu être présentées, touchées et parfois dégustées.
D'autres collègues d'Education Socio Culturelle ont proposé des animations comme la poterie, la création artistique, la décoration d'une silhouette d'arbre avec des motifs africains. Elle sera exposée au lycée puis dans Chambéry dans le cadre d'un festival africain.

DBA : Quel lien avez-vous fait avec votre programme ?

F.D. : Pour ma part, les objectifs étaient triples : l'ouverture sur l'autre à travers un pays, le Burkina Faso, en partenariat avec l'établissement depuis de nombreuses années ; une meilleure connaissance du monde dans lequel on vit, grâce à l’intervention de la Cimade, sur les migrations dans le monde ; le vivre ensemble grâce à ce temps de "fête" de tout l'établissement.

DBA : Comment les élèves ont-ils été sensibles à échanger avec le Burkina ?

F.D. : L'échange Skype a marqué les élèves même si la connexion était parfois difficile. Les élèves se sont présentés, et ont parlé de leur formation respective, de leur pays et de leur région. Ils ont abordé, au gré de la conversation, différents sujets comme l'importance dans les deux pays du portable, de la place de l'agriculture dans la société. Discuter avec des jeunes filles burkinabés de terminale, d'un milieu urbain souhaitant devenir pharmacienne, a aussi permis, pour certains des plus jeunes, de prendre conscience que le Burkina ce n'est pas que la brousse !

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Au programme de la journée :

  • Sport : foot, hand
  • Jeux : Hydraulique sans frontière, Awalé, Boite à graines du Burkina
  • Cuisine du Burkina
  • Musique : Percussions
  • Interventions de l’association Enfants de Bobo
  • Conférence de Savoie Information Jeunesse, Agriculture Tropicale
  • Connexion Skype avec le Burkina et les élèves du lycée
  • Santé : jumelage hospitalier avec un chef de service de l’hôpital de Chambéry
  • Exposition sur les migrations avec la Cimade
  • Chambéry Ouahigouya, 4L Trophy : 700 km dans le désert présenté par un étudiant de BTS

Julien Cottarel, Président de l’association
« Les Enfants de Bobo Dioulasso » et ancien élève du lycée Costa de Beauregard 

 

Quand j’étais lycéen au Bocage, j’ai vu, dans l’association « Les enfants de Bobo », une ouverture de notre formation, en horticulture, vers l’étranger. Mon premier voyage sur place en 2007 m’a permis de me rendre compte du besoin, du mode de vie et de la culture locale. Depuis, nous avons levé des financements, co-construit le projet avec les sœurs pour en arriver, cette année, aux premières récoltes et à la construction du Centre de formation à Bobo Dioulasso à destination des enfants en situation de précarité. Le partenariat ne se limite pas à la construction du Centre mais également à la formation et l’échange entre jeunes d’ici et de là-bas.

Personnellement, j’aimerais dire aujourd’hui aux jeunes du lycée Costa de Beauregard que nous avons besoin d’eux ici et au Burkina Faso. Chacun est le bienvenu quelles que soient ses compétences ou sa volonté de s’impliquer dans l’association !

Pour aller plus loin

Le Lycée du Bocage à Chambery

 

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Argenteuil, Liège, Lille, Lyon, Paris : quand les paroisses et leurs partenaires fêtent St Jean Bosco

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fete saint jean bosco 2017 argenteuil 006 Autour du 31 janvier, écoles, œuvres sociales et paroisses du réseau Don Bosco fêtent leur saint patron. C’est une belle occasion où les jeunes de ses différentes structures se retrouvent pour vivre diverses animations.  En 2017, la tradition a montré encore un visage jeune de « nos » paroisses. Grâce aux laïcs et aux partenaires, les fêtes au nord comme au sud ont exprimé la vitalité et la joie du charisme salésien ! Témoignages...

 

Argenteuil – En leur faisant confiance…

par Christian Tshala Wika, sdb, curé 

Pour répondre à l’un des objectifs que nous nous sommes assignés dans notre projet d’animation pastorale à savoir, Responsabiliser davantage les jeunes en leur faisant confiance, cette année, à Argenteuil, la célébration de la solennité de Don Bosco a été totalement confiée aux jeunes de notre paroisse, bien sûr sous un discret accompagnement de quelques adultes.

Programmée pour le dimanche 29 janvier, nous avons commencé les festivités le samedi 21, par une neuvaine à Don Bosco à l’intention des bienfaiteurs et bénévoles des œuvres salésiennes de partout dans le monde : une courte pensée de notre saint fondateur, un « Notre Père », trois «Je vous salue Marie » et une courte formule de prière, tous les jours.

Et le jour J, de la célébration eucharistique à l’animation ludique, les jeunes nous ont fait vivre une journée génialement construite, sur les traces de Don Bosco. Jeunes, moins jeunes, et jeunes de belle lurette, le visage intergénérationnel de notre paroisse reflétait sa vitalité, et savourant cet onzième commandement, cher à saint Jean Bosco : la joie. Joie aux visages, signe d’une joie profonde.

En leur faisant confiance, on découvre ce dont ils sont capables.

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Liège – Que nous dit la vie de Don Bosco, Aujourd'hui ?

par Rudy Hainaux, sdb, curé 

Samedi 14h, la cour de l’école est envahie par les jeunes, les bosco games peuvent commencer. Don Bosco a accumulé trop de dettes. Il nous faut l’aider à rembourser. Avec entrain et bonne humeur chacun donne le meilleur de lui-même et nous pouvons fêter Don Bosco, libéré de ses dettes. On danse tous ensemble et un bon goûter conclut la journée.
Dimanche, après un début de célébration, les enfants partent pour un temps d’animation autour du visage de Don Bosco. La célébration continue pour les plus grands en proposant de réfléchir et de prier la vie de Don Bosco. Avec une question en fil rouge : comment un saint de la fin du 19e siècle peut-il nous éclairer aujourd’hui en ce début de 21e siècle ?

La célébration se termine sur le parvis où les jeunes nous invitent à la danse.

La fête se prolonge autour d’un repas typiquement liégeois. Les boulets-frites concoctés par l’équipe des cuistots font l’unanimité des estomacs. Le repas est rythmé par quelques épisodes de la vie de Don Bosco raconté par plusieurs familles. Et pour ceux qui le souhaitent les sets de table présentent un grand concours sur la vie de Don Bosco !

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Lille-Sud – « Soyez toujours joyeux !»

par Amandine (jeune étudiante en journalisme au foyer des sœurs)

À Lille Sud, à l'occasion de la Saint Jean Bosco, le samedi 28 janvier, enfants, adolescents et adultes s'étaient tous donné rendez-vous à l'école Don Bosco. « Le défi, c'est de faire jouer ensemble jeunes et adultes de cultures, religions et milieux sociaux différents » confie sr Amélie, Salésienne de Don Bosco. Tout le monde a mis la main à la pâte pour l'organisation de l’événement, et les jeunes étaient ravis : « C'était trop bien, surtout quand on a dû courir pour chercher les petits papiers », s’exclame en souriant Ibrahim, sept ans, après la chasse au trésor organisée au Jardin des Plantes.

Puis la fête se poursuit par la célébration en l'honneur de Saint Jean Bosco, qui, pour les corps transis de froid, aura eu le mérite de réchauffer les cœurs ! Le dernier (mais pas des moindres !) grand temps de la journée : le repas partagé, occasion de se retrouver pour un moment festif autour de la baraque à frites, avant d’esquisser un pas de danse. La phrase clé de cette journée, comme le disait Don Bosco : « Soyez toujours joyeux !»

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Lyon – « Ensemble construisons des ponts, pas des murs ! »

par Pascal Harmel, sdb, prêtre aux 3 paroisses de Lyon 5°/Tassin

La fête de Don Bosco à Lyon devait ressembler à bien d’autres fêtes vécues à travers toute la planète salésienne. Le thème, « Ensemble construisons des ponts, pas des murs », tandis que nous le proclamions, c'est aussi réalisé tout au long de la fête avec les grands jeunes des divers mouvements de l’ensemble paroissial, quelques parents, les religieuses et religieux, toute l’équipe du service prévention du Valdocco. Les murs de l’âge ou de la provenance sont bien tombés : Nous étions simplement heureux d’être là.

Laurent Morin, directeur du service prévention, nous a fait une intervention remarquable, avant que nous lancions les préparatifs des grands jeux : « Faire des ponts c’est permettre à l’enfant de découvrir qu’il peut passer un bon moment avec les autres, même s’il n’a pas les mêmes "codes" de valeurs que les autres. La différence enrichit. »
Les différentes branches de la Famille Salésienne ont été, dans leur complémentarité, les « piles » du pont, les assises de l’animation. Les enfants et les pré-adolescents de diverses provenances ont visiblement été à l’aise pour jouer ensemble et pour s’exprimer dans le « festival des talents » qui clôturait la journée. La vitalité de leurs danses, la vérité de leur sketch, leurs éclats de joie, tout cela manifestait bien qu’un pont avait été bel et bien bâti.

La célébration du dimanche matin, présidée par le Père Patrick Rollin, vicaire épiscopal, chargé de la Pastorale des jeunes du diocèse de Lyon, a mis en valeur le jeune comme médiateur pour intégrer le monde à venir.

Nous étions nombreux à nous retrouver pour le repas aux Minimes. L’école des Minimes, avait, elle aussi, fêté saint Jean Bosco la veille : Jeux interclasses, temps spirituel au gymnase sur le même thème, et rassemblement des 1400 élèves pour fêter les 190 ans des bâtiments. Un pont dans l’histoire.

L’enthousiasme général est un bel encouragement alors que nous voulons réfléchir prochainement sur la visée éducative et pastorale salésienne du Grand Lyon.

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Paris - une fête dans la tradition salésienne

par Jean-Claude Heinrich, curé

Une fois encore, St Jean Bosco nous a réunis à l’occasion de sa fête qui est, en même temps, la fête patronale de notre paroisse.

Nous... ce sont d’abord les membres de la famille salésienne : sœurs salésiennes, salésiens, salésiens coopérateurs, anciens et amis de Don Bosco et toutes les personnes qui œuvrent au service des enfants et des jeunes de nos quartiers, à l’école de la Providence, à l’Association d’Education Populaire Charonne Réunion et dans les autres associations et groupes que nous accueillons dans nos locaux. Ce sont, bien sûr, les paroissiens de St Jean Bosco, tous ceux et celles qui, à un titre ou un autre, à un moment ou à un autre, fréquentent nos locaux et nos structures.

Au cœur de notre rencontre, le dimanche 29 janvier, nous avons rendu grâce au Seigneur pour le don qu’il nous a fait, qu’il a fait à son Eglise et au monde, en la personne de Don Bosco. Les enfants de la Providence et les scouts ont apporté la fraîcheur de la jeunesse à notre célébration, présidée par le Père Philippe Rossignol qui a évoqué les grandes étapes de la vie de celui qui nous réunissait.

Selon une tradition bien établie, cette fête patronale a aussi été l’occasion d’ouvrir nos portes et les portes de notre cœur à tous les habitants de notre quartier, du XXème ° et d’au-delà par les Journées d’Amitié. Du vendredi 27 au dimanche 29, notre maison était une ruche bourdonnante, visitée par des centaines de personnes qui venaient pour la brocante, les divers stands, les repas, les activités proposées aux enfants... Bref, une fête bien dans la tradition salésienne !

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Éduquer à la fraternité par Jean-Marie Petitclerc

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eduquer a la fraternite 001 « Former d’honnêtes citoyens », tel fut l’un des objectifs majeurs de Don Bosco. Son vocable républicain surprend quand on sait qu’au XIXème siècle en Italie, Eglise et République ne faisaient pas bon ménage. Eduquer à la citoyenneté, pour Jean Bosco, c’est essentiellement promouvoir la fraternité.

 

Au nom de quoi ?

J'entends très souvent : « Etre frère avec les gens de ma résidence, bien sûr. Mais être frère avec les jeunes qui habitent ces cités de l’autre côté du périphérique, très peu pour moi ! » Or la fraternité est la clé des trois valeurs républicaines. Car la liberté, hors du cadre de la fraternité, peut virer à la volonté de toute-puissance, et l’égalité, à l’instauration d’une idéologie égalitaire. Pour le chrétien, croire en un Dieu Père signifie considérer l’autre comme un frère.

L’effort de connaitre l’autre

J’aime dire aux jeunes : Imaginez-vous un groupe d’amis où chacun aurait les mêmes options politiques, les mêmes convictions religieuses, partagerait les mêmes goûts littéraires, musicaux... Eh bien, tout le monde s’ennuierait profondément. Ce qui va mettre du piment dans la vie du groupe, c’est lorsqu’un tel fera découvrir à l’autre un livre, un film, un disque que jamais il n’aurait acheté lui-même. Mais pour que la différence enrichisse, encore faut-il faire l’effort de connaître l’autre pour vaincre la peur. Eduquer à la fraternité selon Don Bosco, c’est développer l’attention à celui qui est en difficulté. N’oublions pas que l’on mesure la force d’une chaîne à la résistance du maillon le plus faible.

Eduquer au respect

Jean-Marie Petitclerc 

Auteur du livre « Don Bosco, toujours d’actualité »
en vente aux Éditions Don Bosco 

Livre Don Bosco, toujours d'actualité

Je préfère la valeur respect à celle de tolérance. Respecter l’autre, c’est parfois savoir se montrer intolérant vis-à-vis des actes. Il en est qui construisent l’homme, d’autres qui le détruisent. Il en est qui tissent le lien social, d’autres qui le ruinent. On ne peut éduquer dans la tolérance, mais dans les repères. Et c’est ma manière, pour moi éducateur, de respecter les jeunes que de me montrer intolérant vis-à-vis de certains de leurs actes.

Gérer les conflits

Un espace de fraternité n’est pas un espace sans conflit. L’important, c’est d’apprendre à les gérer dans le respect de l’autre. Car, n’oublions pas que la manière naturelle de régler un conflit, c’est la violence. « A est en conflit avec B. Je supprime B. Il n’y a plus de conflit ! » Gérer le conflit dans le respect de chaque participant, cela s’apprend. Et Jean Bosco fut, dans les institutions éducatives qu’il a fondées, un formidable apôtre de la médiation.

Deux loups

Enfin, promouvoir la fraternité à la manière de Don Bosco, c’est apporter la nourriture spirituelle indispensable à son développement. Vous connaissez sans doute ce conte indien, où un vieil apache enseigne son petit-fils, lui disant : « Tu sais, dans ton cœur, comme dans le cœur de tout homme, se battent deux loups : l’un gris, agressif, prêt à bondir sur l’autre ; l’autre blanc, calme, attachant, prêt à accueillir l’autre. » Et l’enfant de demander : « Grand Père, quel est celui qui va gagner ? » Et le vieil apache de répondre : « Celui que tu nourris, mon enfant. »

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