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Channel: Actualités : la Une - Don Bosco Aujourd'hui
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Aymone, Timothée, Bastien, Virginie... témoignent des journées Défi Citoyenneté

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temoins defi citoyennete 2017 000 Au cours des deux journées « Défi Citoyenneté », les 3 et 4 mai, les jeunes ont pris des responsabilités. Qu’est-ce qui les anime ? Qu'est ce qui fait qu’ils s’engagent ? Qu’est-ce qu’un bon leader pour eux ? Quelles sont leurs difficultés ? Ils sont jeunes ou adultes accompagnateurs. Don Bosco Aujourd'hui les a interrogés durant ces deux journées Défi Citoyenneté de l'Ouest et de la région Rhône Alpes. Témoignages.

 

Aymone Lebrun, terminale S, déléguée animation du CCVL, au Campus de Pouillé

temoins defi citoyennete 2017 001 Je m’épanouis dans ces projets où tout est à faire : on peut donner vie à des idées. Pour cette journée du 3 mai du Défi Citoyenneté, nous avons travaillé plusieurs mois avec les jeunes de Lemonnier, de Giel et de Saumur. Ce qui est important dans un projet pour moi c'est le dynamisme. Car, pour réaliser des projets, il faut des idées mais également l'élan pour y mettre réellement toute une équipe. J’aime voir l'évolution du projet et son aboutissement. Depuis la création du CCVL (le Comité Citoyen de Vie Lycéenne) au Campus de Pouillé, je trouve qu’il nous est plus facile de nous investir dans quelque chose qui nous plaît.

Timothée, terminale, délégué au CVL à l'Institut Lemonnier, Caen

temoins defi citoyennete 2017 005 J'ai plutôt le rôle de la personne qui travaille dans l'ombre : aujourd'hui, pour cette rencontre régionale, le 3 mai à l'Institut Lemonnier, mon rôle était la préparation de diaporama, la préparation de la salle, la mise en place de la technique... Au Conseil de Vie Lycéenne (CVL), je ne prends pas beaucoup la parole. Mais je suis convaincu que tous les rôles sont importants dans l'équipe. Le management, ça fait partie des facilités que je peux avoir. De base, je suis quelqu'un d'assez refermé sur moi-même et je n'ai pas souvent du stress à gérer. Etre au CVL me permet de prendre de l'assurance et d'avoir plusieurs points de vue sur les choses. 

Bastien, délégué, terminale au lycée Jeanne d'Arc, Thonon-les-Bains

temoins defi citoyennete 2017 002 Durant cette rencontre régionale du 4 mai du Défi Citoyenneté, on met en avant les points positifs sur le rôle de délégué dans l'établissement. Au lycée Jeanne d'Arc, nous avons porté de nombreux projets qui ont réussi. Mais nous, on pointe aussi des choses à améliorer. Par exemple, on n'est pas assez au courant de tout ce qui se dit dans les instances. Souvent, on ne sait pas si nos idées ont été retenues. Si c'est en partie ou en totalité. On ne sait pas si on a été entendu. Du coup cela nous agace un peu. On aimerait être au courant rapidement.

Virginie, directrice d'internat au lycée Don Bosco, Lyon

temoins defi citoyennete 2017 006 Pour réussir cette journée du Défi Citoyenneté, les lycéennes du lycée Don Bosco Lyon des filières « service à la personne » ont organisé des jeux coopératifs pour les plus jeunes : il fallait que les participants trouvent eux-mêmes les qualités de délégués classe.

« Observez comment cela se passe, l'attitude du guide : comment il parle, comment l'autre fait confiance. Conclusion ? Si vous êtes trop ferme dans la manière de guider, vous entraînez l'autre à se renfermer ; si vous êtes trop hésitant, c'est pas très sécurisant pour lui. Qu'est-ce qui permettra de donner confiance ? »

Hortense, Adjointe en pastorale scolaire au lycée Costa de Beauregard, Chambery

temoins defi citoyennete 2017 004 Cette journée a deux avantages pour notre établissement : entrecroiser la pastorale et la dimension citoyenneté et rapprocher les établissements de Chambéry et de Lyon grâce à l'organisation d'activités communes. Les jeunes de ces établissements ont une filière professionnelle commune : le « service à la personne », Satap ou ST2I ; ils ont prouvé leurs compétences. Elles sont capables de gérer elles-mêmes un groupe de 50 jeunes et de les amener à réfléchir sur leur pratique. Voyez ces jeunes proposer à d'autres jeunes de leur âge de réfléchir à ce qu'ils font en jouant. Elles font de l'analyse de pratique. On est en plein dans de la métacognition...! 

Régis Michel, chef d'établissement de l'Institut des Minimes

temoins defi citoyennete 2017 003 Les jeunes font beaucoup de choses dans leur établissement. Cette rencontre régionale Défi Citoyenneté du 4 mai leur a permis de donner du sens à leur mission. Ils font très bien le lien entre les idées, les travaux de groupe et les jeux. A nous de faire le prolongement dans nos établissements. Les directions vont s'appuyer sur les mots-clés que les jeunes ont trouvés pour que chacun rédige sa charte de délégué, avec son style et sa spécificité. Le travail est en cours. Déjà, on pense se retrouver l'an prochain, avec une formation commune des délégués dans la région Rhône Alpes.

 

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Parti du Cameroun, Théophile veut se mettre au service des plus démunis à Lyon

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migrants mineurs isoles 3 001 Théophile, vient du Cameroun. Il s’est retrouvé seul, sans être scolarisé, à 15 ans. Aujourd’hui il est à Lyon, il aide les jeunes dans la rue… « j’essaie de leur apporter des solutions pour qu’ils puissent bénéficier d’un lieu pour être hébergé ». Son parcours est exemplaire.

 

D’où viens-tu Théophile ?

Je suis originaire du Cameroun, j’aurai 20 ans en mars. Le départ de mon pays est lié à plusieurs raisons : problème de misère mais surtout je suis parti à cause d’un conflit familial avant et après la mort de mon père. Suite à ces conflits je me suis retrouvé seul et abandonné.

J’ai pris la décision de partir pour ma sécurité, espérer d’avoir une vie meilleure et apporter de l’aide à ma mère restée seule avec mes frères, car nous n’avions plus rien et j’étais en danger de mort.

Comment s’est passé ton voyage ?

Cela a été très dur. Je suis passé par le Nigéria, puis le Niger, l’Algérie, le Maroc, l’Espagne et enfin la France. Il m’a fallu 4 ans pour arriver en France. J’ai dû travailler tout au long de ce voyage. J’ai gardé de nombreux souvenirs de mon passage au Niger J’y suis resté deux mois au Niger où j’étais bloqué. Je revois les situations avec le trafic des émigrés, une sœur camerounaise à qui on imposait un prix qu’elle ne pouvait pas payer ; elle a été ainsi forcée de se marier avec un trafiquant.

Le voyage pour Tamanrasset a été très dur. Au Maroc, ma vie a été  comme dans un film… je suis resté pendant un an et demi dans la forêt ; des amis ont été violés, d’autres sont morts…. J’ai tenté plusieurs fois de traverser la frontière par Melilla, Ceuta, deux enclaves espagnoles en terre marocaine, sans succès. Enfin, je suis parvenu par entrer. J’ai été accueilli par la Croix Rouge, dans un camp de réfugiés. Puis on m’a amené en Espagne. J’ai été recueilli par une ONG. Le voyage s’est poursuivi par le bus, vers Lyon.

Comment s’est passé ton accueil en France ?

Arrivé comme mineur non accompagné, j’ai été pris en charge – j’ai été hébergé à l’hôtel. J’ai eu des rendez-vous avec une assistante sociale. Je lui ai posé la question : comment je peux être utile ? Comment rendre service ?

Comme je suis très croyant, je suis allé à Fourvière. Grâce à des adultes, j’ai été dirigé vers l’église sainte Blandine où j’ai rencontré un prêtre le P. Arnaud, assomptionniste. J’ai rencontré également Pierre-Jean et les salésiens de Don Bosco. Je suis actuellement en apprentissage logistique dans un centre de formation en alternance, dans le laboratoire Boiron – à Ste Foy en vue de préparer le Bac Pro logistique sur deux ans.

As-tu le temps d’avoir d’autres activités ?

J’ai fait partie de différents groupes : j’ai été accompagnateur des confirmands de sainte Blandine à Lourde ; je fais aujourd’hui partie d’un groupe du réseau RESF, (Réseau éducation sans frontière) qui s’occupe des jeunes étrangers. J’apporte aussi de l’aide aux personnes sans-abris que je rencontre dans la rue… j’essaie de leur apporter des solutions pour qu’ils puissent bénéficier d’un lieu pour être hébergé.

Dernièrement, j’ai rencontré une étudiante en science politique qui se bat pour le droit des réfugiés. Nous avons échangé sur les solutions à apporter aux immigrés. Pour moi, il s’agit de ne pas voir les immigrés comme un danger mais nous avons à leur donner une chance. Avant d’avoir une identité, on est une personne, un être humain.

Quelle est la question que tu te poses en ce moment ?

La question que je me pose : qu’est-ce que je peux faire pour moi et pour les autres ? Je veux être utile. Un jour ou l’autre, je vais mourir. Qu’est-ce que j’aurais fait, qu’est-ce que j’aurais apporté au monde, aux autres ?

Que souhaites-tu apporter aux autres ?

Il faut que je sois là où il y a des pauvres, là où je peux apporter de l’aide. On m’a proposé d’aider dans la maison des sans abri. J’ai rencontré des musulmans, des Sdf ; comme dans une famille – on s’entendait bien grâce au partage. Je veux faire les choses par étape, les choses se feront dans le temps de Dieu. Maintenant, je suis là pour passer mon Bac et être au service. J’ai besoin d’aider pour construire un monde pacifique.

Il m’est très difficile de voir la méchanceté du monde. Comment détruire la création que Dieu a pris le temps de faire… Il m’est difficile d’accuser les gens. Chacun doit être conscient de ce qu’il fait. Chacun doit être gardien de son frère. On y gagnerait tous.

Pierre-Jean ALLARD, sdb

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Salvador - Terre des Jeunes : une association pour les jeunes de la rue

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terre des jeunes 000 En 2011, dans le cadre de ses études en sociologie sur les enfants des rues, Simon-Pierre Escudero part au Salvador pour un travail recherche. À ce moment là, plus aucune institution ne travaille directement auprès de ces enfants. Depuis, il a fondé une association et il travaille dans les “quartiers chauds” avec Victoria, salésienne coopératrice, salvadorienne.

 

Comment est née l’association Terre des Jeunes ? Quel est votre rôle ?

Les premières années, j’étais encore à Paris. Depuis novembre 2015, je vis au Salvador pour consacrer tout mon temps à nos projets. Je suis bénévole, je vis du travail de Brigitte, mon épouse, salvadorienne. Victoria, cooopératrice, est Responsable de projet et salariée à mi-temps, mais elle en fait beaucoup plus !

Par exemple, nous avons en charge trois filles de 5, 9 et 12 ans qui vivaient dans la rue avec leurs parents alcooliques. La maman a eu sa première fille à 14 ans, c’est très courant ! Nous avons pris en charge leur désintoxication dans deux centres différents et l’hébergement des enfants chez une tante, ainsi que la scolarisation et le suivi par un éducateur.

« La maman a eu sa première fille à 14 ans, c’est très courant ! »

terre des jeunes 002 terre des jeunes 003

 

Quel est le cœur de votre projet ?

Terre des jeunes 

L’association Terre des Jeunes veut protéger et promouvoir les droits des enfants et des jeunes qui vivent ou travaillent dans la rue de San Salvador. Elle a été créée en France pour des facilités juridiques.

Pour adresser vos dons :
Fondation Don Bosco – « Terre des Jeunes ».

L'association : terredesjeunes.wordpress.com 

Nous travaillons autour de trois droits : la santé, l’éducation, et l’identité. Le droit à la santé permet d’approcher et « d’accrocher ». Ce sont les premières étapes de l’ accompagnement des jeunes. La santé, parce que en raison de leur apparence on leur refuse l’accès aux Centres hospitaliers publics. Nous avons mis en place un partenariat avec une clinique privée qui nous permet de passer rapidement et gratuitement avec les enfants.

Beaucoup n’ont pas d’identité ! Sans acte de naissance, ils ne peuvent faire valoir aucun droit ! Ni l’école, ni l’hôpital, ni travail déclaré et protégé. Ils ne peuvent se défendre des violences subies ... Nous avons réussi à trouver des avocats qui nous aident. Les démarches sont longues et coûteuses.

« Beaucoup n’ont pas d’identité ! Sans acte de naissance,
ils ne peuvent faire valoir aucun droit ! »

Enfin, nous tâchons de sensibiliser la population au droit à l’éducation. Nous orientons les enfants vers des écoles publiques. Pour les plus âgés qui sniffent de la colle et ne peuvent se plier à un horaire, nous mettons en place des activités d’éducation par le jeu et une école d’alphabétisation avec des horaires souples. Cette école est située en face d’un poste de police, en territoire neutre, un espace qui n’appartient à aucun des gangs qui se partagent les quartiers.

Quel est le contexte de violence dans lequel vous travaillez ?

 Conseil des droits de l'homme de l’ONU

En Septembre 2016, Simon-Pierre a participé à un panel d’échanges sur « les jeunes et les droits de l’Homme » lors de la 33e session du Conseil des droits de l'homme de l’ONU à Genève. Il a décrit la situation des droits des enfants à El Salvador et proposé des recommandations aux représentants des Nations-Unies. Il était soutenu par deux associations salésiennes accréditées auprès de l’ONU.

Le Salvador est un des pays les plus violents au monde, alors qu’il n’est pas en guerre ! Les fameuses « maras », sur lesquelles il y a de plus en plus de reportages, sont nées au Salvador et sont devenues des gangs transnationaux. Le Guatemala, le Honduras et El Salvador forment ce que nous appelons « le triangle de la mort ».

 

« La rue est un espace hors la loi. »

La violence n’est pas seulement celle des gangs, elle est généralisée. Pour les chauffeurs, les piétons n’existent pas, c’est la loi du plus fort ! Combien de gavroches fauchés ou blessés sans que personne ne réagisse. Un conducteur a tiré trois balles sur un laveur de vitres qui avait cassé son rétroviseur : il est parti tranquille !

La rue est un espace hors la loi. Il nous est arrivé de nous retrouver là où il ne faut pas, et de recevoir des menaces de mort, ou de devoir annuler des activités. Pourtant, nous ne nous sentons jamais autant en sécurité dans la rue que quand nous sommes avec les enfants : ils ont une capacité incroyable à protéger ceux qu’ils apprécient !

De quoi avez-vous besoin pour que le projet se développe ?

terre des jeunes 001 Il faut davantage d’éducateurs salariés pour répondre aux besoins de nombreux jeunes. D’autant plus que la rue évolue d’un jour à l’autre, elle est imprévisible, et si nous ne sommes pas présents au bon moment, des occasions d’accompagnement se perdent.

 

Séjour de relecture à Notre Dame des Minimes-Lyon

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lyon minimes relecture d annee 005 Le lycée notre Dame des Minimes propose aux lycéens de relire leurs années lycée pour mieux se projeter dans l’avenir. Les élèves de terminale des Minimes partent une journée dans un monastère. Que font-ils ? Interview.

 

Comment faire relire par les jeunes leurs années lycées ?

Le temps fort commence par des jeux de stratégie, de créativité, et de coopération. Les jeunes sont ensuite invités par petits groupes à un « débriefing » de ce qui a été vécu au cours de ces jeux. Quelles sont les valeurs mises en œuvre ? Peuvent-ils les hiérarchiser ? Sont-elles importantes pour leur vie ? Pourquoi ? L’animateur les amène à prendre conscience que ces valeurs : écoute, confiance, créativité, présence, alliance… déterminent de nombreux choix de vie.

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 Lettre d’un terminale à un futur seconde :

Après trois années passées aux Minimes, le passage du témoin :

 « Salut à toi,

Avant tout bienvenu(e) aux Minimes !
Je t’écris cette lettre aujourd’hui en tant que Terminale, mais à l’heure où tu la lis, je suis en études supérieures. Si je dois te donner quelques conseils, voici ce que je te dirai :

Tout d’abord, sois toi-même, pour te créer de véritables amitiés, qui dureront au-delà du lycée.

Bien que le lycée Les Minimes puisse paraître « relou », strict et exigeant, tu verras que tes trois années de lycée, t’apporteront une véritable expérience humaine, que ce soit à travers les temps de fête, les mots du matin ou les professeurs.

Même si tu es nouveau, que tu ne connais personne, ne t’inquiète pas, c’était la même chose pour moi. Pourtant je peux te dire maintenant que mes années lycées resteront gravées à vie dans ma mémoire. »

Comment entrent-ils dans la démarche de relecture ?

L’étape suivante est un temps de relecture personnelle des évènements en lien avec des personnes, des enseignements, des temps forts qui les ont marqués dans leurs années lycée.

Après le repas, suivi d’un temps de détente et de jeux collectifs, ils entendent un témoignage sur le thème de la relecture : « Qu’est-ce qu’une relecture de vie. En quoi il est indispensable, si je veux bien avancer dans la vie, de pouvoir relire les évènements heureux, constructifs ainsi que les erreurs de mon passé. »

Le père salésien présent lit et commente la parabole « la maison bâtie sur le roc » extraite de l’Evangile de Saint Matthieu.

 

Y a-t-il un temps de transmission aux futurs lycéens ?

Oui, les jeunes sont invités à écrire une lettre à un futur élève de seconde qui entrera au lycée en septembre prochain. Ils y indiquent les points importants pour bien vivre au lycée, leurs recommandations.

 

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Et si certains n’entrent pas dans la démarche ?

Pour la plupart des élèves, ce temps est bien vécu. Mais il arrive que certains aient du mal à entrer dans la démarche : « Je ne vois pas à quoi cela sert. Il vaut mieux se tourner vers l’avenir, puisqu’on va quitter le lycée. » Souvent, ce sont des élèves qui ont vécu douloureusement ces années lycée : divorce des parents, manque d’amis, déception amoureuse, rejet par les autres, successions d’échecs scolaires et réorientation non choisie… Il appartient alors à l’animateur de leur montrer à quel point il est justement important de mettre des mots sur ces souffrances et d’essayer de les comprendre. C’est à travers cette démarche qu’ils pourront avancer dans la vie avec plus d’assurance.

 

Du Sénégal à Turin en Italie, une migration pour une passion

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FALLOU « Le foot c’est ma passion ». Porté par sa passion, Fallou est parti à 16 ans du Sénégal. Aujourd’hui il a 22 ans, et réside à Turin. Il est passé par la communauté des salésiens de Don Bosco de Don Mauro.

 

Fallou, pourquoi es-tu parti du Sénégal à 16 ans ?

Je suis parti du Sénégal parce que j’avais le rêve de devenir footballeur professionnel. Je jouais déjà au pays ; mes amis ont trouvé des équipes professionnelles en venant en Europe et beaucoup jouent actuellement. C'est pour cela que j'ai eu envie de venir ici. Le foot c’est ma passion. Je jouais au Sénégal dans un club qui s'appelle Juventus, ils avaient le même logo ! La Juventus de Turin c'était alors le rêve ! 

Comment s’est passé ton voyage ?

Je suis parti à l’âge de 16 ans. Je suis passé par le Maroc, puis en Espagne. J’ai traversé le détroit avec 45 autres personnes après un mois au Maroc. En Espagne, je suis resté qu'une semaine seulement. Les conditions de vie étaient trop difficiles. J’ai rencontré des compatriotes qui m’ont accueilli chez eux. Le voyage était difficile mais d’autres ont connu bien pire que moi. D’autres ont passé bien plus de temps.

Arrivé en Italie, on m’a emmené à la mairie, puis chez Don Bosco. Je ne m’attendais surtout pas à cela, j’étais agréablement surpris. Don Mauro m’a bien aidé, bien accueilli, j’ai pu aller à l’école, j'ai appris l’italien, puis j'ai pu faire une formation professionnelle. J’ai retrouvé d’autres africains, je me suis senti en sécurité. J’ai fait une formation de menuiserie aluminium portes et fenêtres au Valdocco. 

Une année, il y avait eu un concours national, et moi j’ai été choisi pour représenter Turin. Le concours a eu lieu à Gênes, je suis arrivé troisième du concours.

Comment vivais tu dans cette structure catholique, toi qui est musulman ?

C’est vrai, j’étais dans une structure purement catholique, l’Oratoire, moi musulman, je me suis senti respecté. Aucun problème, je faisais mes prières, il n’y avait pas de conflit de religion. Il est absolument possible de vivre ensemble. Je suis la preuve vivante, laisser chacun vivre sa foi et ce qu’il croit. Le tout est de partager en restant soi-même.
Mon rêve de devenir footballeur ne s’est pas envolé. Je veux encore le réaliser. Je travaille dans une usine pour les pièces détachées automobiles et je n’exclue pas l’idée de faire une bonne formation avec le temps. Cela fait deux ans que je ne suis plus à l’Oratoire. Il faut penser aux fins de mois…

J'ai fait un peu de bénévolat. J’ai rencontré les jeunes pris en charge par la commune qui venaient d'arriver et qui ne comprenaient pas la langue. J'étais en quelque sorte un médiateur interculturel pour les aider à s’intégrer. Pendant l’été pour les colonies de vacances, j’ai été animateur au Valentino et à l'estate ragazzi, le centre d’été chez les salésiens. Ça m’a donné envie de rendre aussi un peu de ce que j'ai reçu.

 

Emotions à Lourdes. Les jeunes de Ressins témoignent

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ressins lourdes 2017 005 Ils étaient plus de 800 jeunes venus à Lourdes, du 29 mai au 3 juin, de tous les coins du diocèse de Lyon. Parmi eux, 16 jeunes de Ressins, reconnaissables à leurs bobs jaune et blanc, se sont mis au service de malades. C’est ce qu’ils retiendront d’abord, les contacts avec les personnes malades et âgées lors des services de brancardage : elles sont heureuses de rencontrer des jeunes et le disent.

 

A retenir aussi comme temps fort, la matinée avec le chemin de croix médité en grimpant sur la colline, suivi d’un temps de silence et de réflexion personnelle qui s’est terminé par un geste de réconciliation : rencontre avec un prêtre, ou geste de purification avec de l’eau.

Plusieurs ont été impressionnés par le bain aux piscines, moment de lâcher prise entre les mains de ceux qui vous plongent. Ils ont aimé aussi la procession aux flambeaux, les milliers de petites flammes dans le noir. Enfin, il y eut les rencontres et témoignages, avec Mgr Barbarin, Mgr Gobillard et Tim Guénard. Plusieurs jeunes ont raconté ou écrit leurs impressions.

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Laure : mes émotions à Lourdes

« Emouvante la procession lorsque le soir tombe sur les porteurs des flambeaux, en voiturettes ou à pieds. Et qui prient tout haut ensemble. Pour moi, la prière c’est quelque chose d’intime. Mais là, les gens s’entraident pour faire leur prière, ils s’accompagnent, avec des formules.

Emouvantes les rencontres : les gens sont simples et agréables, ouverts, on se parle parce qu’on fait partie d’une même grande famille, qui porte le nom de Lourdes. Convivialité, respect entre tous. Il y a de la joie de vivre, on a envie de faire connaissance. Les Irlandais sont communicatifs, ils cherchent le contact.

On ne se juge pas les uns les autres. On découvre nos différences, on connaît mieux ceux qu’on côtoie. Et j’ai découvert aussi des choses sur moi, mais je les garde pour moi. Quand on rentrera, on aura tous quelque chose de plus.

Pourquoi venir à Lourdes ? Pas pour éviter les cours, non ! Pour se ressourcer. Pour trouver la paix ! »

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Carla : une chouette mamy. Elle ne parle que de bonheur

« Elle a 80 ans, on l’appelle Mamy, et c’est une vraie Mamy ! Elle adore parler de ses petits-enfants.

Elle souffre de trois cancers, le sein, les intestins, le cerveau. Loin de se plaindre, elle n’arrête pas de sourire, elle ne parle que de bonheur. C’est normal, dit-elle, « J’aime beaucoup rigoler » avec tous. Mais encore plus avec des jeunes. Dans sa tête elle est encore un enfant. Elle a le don de s’émerveiller, envie de jouer. Mais elle a aussi une belle complicité avec les jeunes. C’est pour cela qu’elle a repéré le groupe de Ressins avec ses bobs jaune et blanc, et qu’elle les a réclamés le soir de la grande procession. »

Carla, s’est attachée à elle après l’avoir rencontrée toute souriante dans la rue, et elle lui a offert un bracelet. Mamy a demandé une photo souvenir ensemble : « Cela me fera penser à toi, et je la garderai toujours, tu es mon ange gardien ».

Mamy est allée brûler un cierge en faisant cette prière : « Maintenant, je peux mourir en paix ».

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FestiClip - Le choc des images, le pouvoir des mots

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FestiClip 2017 34 La douzième édition du FestiClip, festival salésien de vidéo-clips pour les 15-20 ans, s’est tenue à Lyon, fin mai. Dix films concourraient, venus de France, de Belgique et du Portugal. Ces clips ont pour objectif de nourrir la réflexion d’autres jeunes et des outils d’animations pour des éducateurs ou animateurs.Logo video80

 

« The power of words » : le prix du jury pour l’Institut Lemonnier de Caen 

Sur www.festiclip.eu 

  • Les films – à visionner et à télécharger
  • Dossier d’inscription pour le prochain FestiClip 2018
  • Vous ne savez pas manier une caméra ? Les jeunes savent le faire, demandez leur !

Façon blockbuster, les super héros ont débarqué pour la première fois au FestiCLip. « The power of words » tourné par l’équipe de l’Institut Lemonnier de Caen a obtenu le prix du public. C’est avec beaucoup d’humour que leur scénario met en compétition Superman, Spiderman et… Jordan, élève lambda, outsider inattendu. Ces trois personnages doivent se débarrasser d’une bande de jeunes voyous agressant lâchement un handicapé. A des méthodes, plus ou moins musclées, s’oppose une stratégie plus douce prônée par Jordan : le dialogue. Une façon astucieuse de démontrer le pouvoir des mots.

Cette fiction bien conduite peut amener des jeunes à réfléchir sur le rôle du dialogue comme meilleure façon de résoudre des situations conflictuelles.

 

Le Campus de Pouillé primé par le public avec son film « Et si on en parlait ! »

Le prix du jury rejoint la même thématique de l’importance d’une parole libératrice venant au secours de moments de grande tension. Il a été accordé au Campus de Pouillé pour son film « Et si on en parlait ! ».

Une jeune fille, Laura, vit mal une situation où elle est prise entre un père alcoolique et la maladie très grave de sa maman hospitalisée. Elle se replie sur elle-même et se coupe du reste de la classe. Certains camarades font des efforts pour renouer le dialogue ainsi qu’une éducatrice, mais ils se heurtent à une fin de non-recevoir teintée d’agressivité. Jusqu’au jour où un garçon, prudemment, trouvera la juste attitude. Alors la parole se libère permettant à Laura de vivre mieux et de rompre avec la solitude et le sentiment d’exclusion.

La thématique rejoint le vécu de nombreux jeunes. Un tel film peut aider un groupe à dialoguer, à repérer des situations similaires et à réfléchir aux attitudes positives à adopter.

Depuis l’année dernière, le prix du clip étranger a vu le jour. Cette année, il a été remis aux Portugais pour leur clip « Avis de Recherche ».
 

« Démocrasie » du Valdocco de Nice et « Sous nos peaux » du Valdocco de Lille

Citons cependant encore deux films : « Sous nos peaux » du Valdocco de Lille où un groupe de filles prennent la parole pour dire ce qu’elles vivent et leur rêve, ainsi que le clip du Valdocco de Nice « Démocrasie » où une classe turbulente se débat avec le mot démocratie.

De tels films correspondent bien aux objectifs du FestiClip : rejoindre les jeunes dans ce qui les préoccupent et fournir des outils susceptibles d’aider à la réflexion et à l’action. Ils ont toute leur place dans la collection D’clic qui veut offrir de tels moyens aux éducateurs

Sur le site www.festiclip.eu vous retrouverez bientôt ces films et à la prochaine rentrée le dossier d’inscription pour le prochain FestiClip. Car, pourquoi n’apporteriez-vous pas votre propre brique à la construction de cette belle salle virtuelle de cinéma dédiée aux jeunes ? Vous ne savez pas manier une caméra ? No problem, les jeunes savent le faire.

 


le "Clin d'œil à la créativité"


 
Award du meilleur film étranger

 

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L’Union St François de Sales de Rodez fait dévolution aux salésiens

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rodez devolution tutelle don bosco 001 Le 21 juin, en présence de l’évêque de Rodez, Mgr François Fonlupt, et du directeur diocésain, M. Claude Bauquis, deux tutelles congréganistes ont vécu un moment important : une dévolution de tutelle. Par cet événement, le réseau des salésiens de Don Bosco s’élargit : plusieurs établissements de Rodez font partie désormais du réseau des établissements scolaires sous tutelle salésienne.

 

Une dévolution de tutelle

Une dévolution de tutelle est un acte canonique. Elle permet l’entrée d’un établissement ou d’un réseau au sein d’un autre réseau, généralement plus grand. Cela se vit dans la confiance. C’est la même mission éducative qui se poursuit, mais avec une coloration différente. Les établissements accueillis apportent leur histoire et leurs richesses, et le réseau qui accueille offre son savoir-faire, des propositions d’animation, de rencontre et de formation, et une vie inter-établissements permettant des échanges et des mutualisations.

Sr Anne-Marie Gladin, Supérieure Générale, et Daniel Federspiel, Provincial, ont signé l’acte de dévolution par lequel les établissements du réseau des sœurs de l’Union St François de Sales sont accueillis dans le réseau Don Bosco.

Voici trois ans, les sœurs de l’Union de St François de Sales de Rodez se sont rapprochées des salésiens de Don Bosco afin qu’ils puissent poursuivre en leur nom l’accompagnement de leur réseau d’établissements scolaires. Une période d’association a permis de préparer cette passation, de se connaître mutuellement, et de mettre en place une équipe qui portera cet accompagnement.

Une nouvelle étape : « Nous poursuivons le projet de nos sœurs fondatrices »

Pour clore ces trois ans et engager la nouvelle étape, un temps de fête a été organisé le 21 juin. L’après-midi a commencé avec un spectacle mettant en scène les différents talents des élèves : danse, théâtre, chant… ils ont pu être applaudis par les parents, enseignants, religieuses, prêtres et invités. Ensuite, la célébration eucharistique, présidée par l’évêque et animée par les lycéens de Rodez, s’est conclue par l’acte officiel de signature.

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Ce fut l’occasion pour Sr Anne-Marie de remercier chacun, adultes et jeunes, et également les Sœurs, pour leur engagement au service de la mission éducative qui se poursuit dans un nouveau cadre : « Nous avons choisi de vivre dans le sillage de nos sœurs fondatrices. Aujourd’hui, héritières de cette histoire avec vous laïcs, avec vous, Salésiens de Don Bosco à la lumière de la Parole de Dieu, nous en poursuivons l’écriture en vous confiant nos talents éducatifs, qui rejoignent les vôtres par François de Sales et Don Bosco. Qu’ensemble, ils mettent leurs couleurs à la vie ! »

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Cette dévolution n’est ni une rupture ni un renoncement

Les chefs d’établissement ont reçu une nouvelle lettre de mission, au nom de la tutelle des salésiens de Don Bosco. Ils ont également rendu hommage aux Sœurs pour une histoire riche de tradition dont ils restent porteurs.

L’évêque, Mgr Fonlupt a rappelé que cette terre de l’Aveyron était déjà marquée par les salésiens, qui y ont été présents, et dont l’un des fils, le salésien Joseph Auguste Arribat, est aujourd’hui vénérable. Le P. Daniel Federspiel, Provincial, a tenu à souligner que cette dévolution n’est ni une rupture ni un renoncement. Chacun peut apporter ses propres couleurs à l’œuvre éducative salésienne. La « maison » de Don Bosco continue d’accueillir.

 

Jean-Noel Charmoille, sdb
Responsable de la tutelle salésienne

 

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Don Bosco en son temps : Leonardo Murialdo et Don Bosco

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leonardo murialdo Quoique très différents par leurs origines sociales et leur éducation, Saint Jean Bosco et Saint Leonardo Murialdo se sont rencontrés dans le souci de l’éducation des jeunes pauvres et abandonnés. Ils noueront une grande amitié et collaboreront jusqu’à la fin.

 

sao leonardo de murialdo Durant toute la semaine, Don Bosco allait à la recherche des jeunes qui vagabondaient dans les rues de la ville et il allait visiter les fabriques et les ateliers. Les gamins qui fréquentaient le Valdocco étaient désormais plusieurs centaines, l’oratoire était devenu trop petit, et Don Bosco faisait le projet d’un autre oratoire. Après moultes recherches, il avait fixé son choix sur un terrain proche de la zone de Porta Nuova, mais la propriétaire demandait une somme que Don Bosco ne pouvait pas offrir. Un jour, lors d’une de ses multiples tentatives pour faire baisser le prix, le ciel bleu se chargea soudain de nuages lourds et un orage violent éclata subitement. Prise de frayeur, la dame pria : « Mon Dieu, sauvez-moi de la foudre ! », et elle ajouta : « Don Bosco, donnez-moi ce que vous pouvez pour le terrain et la maison ». Aussitôt le ciel bleu réapparut !

Don Bosco y fonda l’Oratoire de San Luigi. Il lui fallait maintenant un prêtre pour en prendre la responsabilité. La rencontre de don Leonardo Murialdo fut providentielle. A brûle pourpoint, il l’interpella : « Monsieur l’abbé, payez-moi à dîner ». Au cours du repas, il fit comprendre l’urgence de trouver un prêtre pour diriger l’Oratoire de Porta Nuova.

Don Bosco et Don Murialdo s’appréciaient

Leonardo Murialdo était né à Turin le 26 octobre 1828, dans une famille aisée qui comptait neuf enfants. Orphelin de père à l’âge de 5 ans, il avait été éduqué dans une institution religieuse. Comme don Bosco, l’absence d’un papa lui avait donné une grande sensibilité qu’il développa, une fois prêtre, en exerçant une paternité spirituelle pour les jeunes pauvres et défavorisés.

Il avait été ordonné en 1851, et avait commencé son apostolat dans le quartier difficile de Vanchiglia, à l’Oratoire de l’Ange Gardien fondé par don Giovanni Cocchi et dirigé à ce moment par son cousin prêtre Roberto Murialdo. Il y avait côtoyé de grandes misères, on lui avait confié le soin d’enfants orphelins. Il avait hébergé dans sa propre maison un jeune ramoneur à bout de ressources.

Don Bosco et Don Murialdo ne pouvaient pas ne pas se rencontrer… et s’apprécier. L’apôtre du Valdocco le chargea de la direction de l’Oratoire Saint Louis qu’il venait de fonder dans les environs de la gare de Porta Nuova. Leonardo accepta et se mit au travail aussitôt. Les locaux étaient étroits, mal équipés. Don Murialdo puisa dans sa fortune personnelle pour les aménager, et notamment pour embellir la chapelle. Il resta à ce poste jusqu’en 1865. A ce moment, il sentit la nécessité de reprendre des études de théologie morale à St Sulpice, à Paris. Il y fera la connaissance des Conférences de St Vincent de Paul.

Former des travailleurs solidaires

A son retour à Turin, il accepta la direction du Collège des « Artigianelli », dédié à l’éducation des jeunes ouvriers et artisans. Il y mettra tout son cœur et toutes ses forces durant 34 ans, consentant d’énormes sacrifices.

Très tôt, il fonda la Confrérie laïque de Saint Joseph dont le but est l’aide et le salut de la jeunesse pauvre et abandonnée. Il ne pensait pas seulement aux besoins urgents : il voyait bien l’émergence de la classe ouvrière, et il voulait former des travailleurs solidaires et conscients de leurs droits. Il rejoignait ainsi les initiatives de Don Bosco alors en train de structurer son enseignement professionnel. Don Leonardo s’est occupé des femmes et des enfants au travail, créant l’Union des Ouvriers Catholiques en 1871. C’est grâce à lui que le mouvement associatif ouvrier catholique fit ses premiers pas dans la capitale du Piémont.

 

Il fut parmi les promoteurs des bibliothèques populaires catholiques et il fonda l’Association de la Bonne Presse, ainsi que le journal « La Voix de l’Ouvrier » (devenu actuellement « La Voce del Popolo », « La Voix du Peuple ». Il voyagea souvent dans le Sud de l’Italie pour connaître la réalité un peu partout. En 1873, il fonda la Pieuse Société de Saint Joseph. Pour ses multiples réalisations, Léonardo imita Don Bosco en organisant des loteries. Malgré la masse énorme de ses initiatives, il était resté un prêtre simple, joyeux dans sa mission.

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En 1885, il tomba gravement malade. Les médecins unanimes n’avaient plus aucun espoir. Don Bosco, qui avait 70 ans, l’apprit. Il lui rendit visite pour lui donner sa bénédiction. Il l’assura que sa vie serait encore longue, parce qu’il avait encore beaucoup à accomplir. Ce jour là, la fièvre diminua et finit par disparaître, jusqu’à la parfaite guérison.

Infatigable, il participa à de nombreux congrès, et il fut précurseur sur certains points en Italie : la création d’un Office de logements sociaux, une Maison familiale pour ouvriers, les catéchismes du soir pour les jeunes ouvriers, la Ligue du Travail. Il écrit au maire pour dénoncer l’exploitation des jeunes travailleurs et présente un projet de réforme qui prévoit l’obligation scolaire jusqu’à 14 ans, l’abolition du travail nocturne, le respect du jour de repos, la journée de travail de 8 heures.

Il s’éteignit le 30 mars 1900, après une vie d’activité intense nourrie par la prière.

 

Les jeunes migrants deviennent acteurs avec Welcome Jeunes

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JRS Welcome Jeunes au Campobosco 001 L'idée phare du programme Welcome Jeunes est de permettre aux réfugiés de sortir du statut de bénéficiaire dans lesquels ils sont souvent placés et de devenir des acteurs. Interview de Lucile, responsable du programme, que nous avons rencontrée au Campobosco l’an dernier.

 

 Welcome Jeunes

 

Le programme Welcome Jeunes est une déclinaison du réseau Welcome, réseau d’accueil et d’hospitalité qui a pour but de favoriser le développement du lien social entre les locaux et les réfugiés. Il fait partie de l’association JRS France (Service Jésuite des Réfugiés).

Le pole Welcome est présent dans 48 villes de France.

Welcome Jeunes organise des activités pour les jeunes migrants à Paris et dans 48 villes de France. Quelle est la spécificité du programme Welcome Jeunes ?

A Welcome Jeunes, les réfugiés sont là pour construire le programme avec d’autres jeunes. Il s’agit pour eux de passer du statut de bénéficiaire au statut d’acteur. Quand ils sont accueillis, ils choisissent d’être membres ou d’être uniquement participants, s’ils le souhaitent. C’est-à-dire qu’ils peuvent choisir de venir consommer une activité, yoga, théâtre, cuisine, ou de l’organiser. Les projets ont pour objectif de mettre en valeur les personnes. C’est là notre différence qui peut paraitre minime mais qui est essentielle.

Vous ne vous situez pas dans le domaine du social mais de la culture.

On est là pour promouvoir le droit culturel, l’accès à la culture : il s’agit pour le jeune réfugié de pouvoir tisser des liens avec d’autres personnes, lui permettre de s’exprimer en son nom. Pour nous, on pense que les besoins des gens ne sont pas nécessairement là où on les attend : passer des moments de convivialité c’est important pour les jeunes migrants.

JRS Welcome Jeunes au Campobosco 002

 

Nous nous adressons à des personnes et non pas à des situations. On pense que les jeunes réfugiés comme les Français ont eux aussi besoin de détente. Le Campobosco était un bon exemple. Jamel et Tachi ont pu passer un temps de détente et de rencontre sur un pied d’égalité avec d’autres jeunes. Ils ont témoigné durant une veillée. Ils ont été admirablement intégrés durant toute la durée du Campobosco.

JRS Welcome Jeunes au Campobosco 003

Qu’organisez-vous à l’antenne de la rue d’Assas ?

Concrètement à Welcome Jeunes Paris, comme à Lyon ou dans les grandes villes, il y a des activités régulières : yoga, théâtre. Le cours de yoga par exemple accueille des participants angolais, des Afghans, des Chiliens. Les débats « café philo » sont organisés par un binôme, un réfugié et un animateur français. Le thème du dernier café philo était « l’amitié interculturelle : est-ce possible ? » On s’est interrogé : Est-ce que l’on peut être ami ? Qu’est-ce qu’on appelle amitié ? Le prochain est sur le thème des relations entre les hommes et les femmes. C’est un sujet qui revient souvent. Ils ont besoin d’en parler. Il y a plein d’autres initiatives.

 

 Welcome Jeunes de Paris

Le programme Welcome Jeunes de Paris est composé d’environ 200 participants, dont 45 français membres actifs (animateurs, facilitateurs ou porteurs de projets) et une centaine de réfugiés et demandeurs d’asile dont certains sont aussi animateurs et membres.

Quelle est le projet le plus marquant de votre programme ?

Ce sont les soirées festives qui ont lieu un lundi par mois et réunissent entre 100 et 200 personnes. Elles sont entièrement préparées par les membres. L’idée est de promouvoir la fête, des événements positifs qui font oublier que l’on vit des choses difficiles.

Jacques-Oliver Vial : Une petite main au service de ce beau projet éducatif et spirituel

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Vial Jacques-Oliver Vial est président des camps InterJeunes. Il est dans plusieurs groupes de la famille salésienne. Homme d’engagement, il fait un parcours de militant et un parcours de foi.

 

Ma première rencontre avec les Salésiens remonte à une Assemblée Générale des Camps InterJeunes puis à notre préparation au mariage avec Danièle, accompagnée par le P. Olivier Robin, lui-même alors en préparation au sacerdoce !

Par la suite, Olivier nous a donné à cheminer à partir de la lecture de St François de Sales et son livre « Invitation à la vie dévote »… Et cela dure depuis plus de quinze ans. A raison de trois à quatre week-ends par an avec un couple d’amis, nous travaillons sur des textes d’Evangile.

Je suis devenu président des Camps InterJeunes, il y a deux ans. L’association devait se renouveler. Nous avons été interpelés pour faire partie de l’équipe logistique du Campobosco, l’an dernier. Cet engagement estival donne un sens à notre participation, ma femme et moi, au groupe des Salésiens Coopérateurs de Lyon.

Ce qui me marque le plus dans cette famille salésienne, ce sont les sourires rayonnants sur tous les visages ! Il y a un vrai engagement à vivre une spiritualité joyeuse, à hauteur d’homme, accessible, qui nous rejoint dans notre réalité.

 

Pour aller plus loin

La page Facebook des Camps Interjeunes (pour 2017 du 13 au 26 juillet)

Don Bosco vu par Myriam Tonus et Jean-Michel Javaux

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Myriam Tonus et Jean Michel Javeau Ils sont éducateurs, prêtres, artistes, politiques, hommes et femmes de ce temps... Don Bosco Aujourd’hui est allé à leur rencontre, leur demandant ce que représente pour eux le saint de Turin, ce qu’ils aiment en lui, ce qu’ils en retiennent et si, pour eux, son message est encore actuel.

 

Myriam Tonus de l’Aumônière Fédérale des Patronages belges

Don Bosco est prophétique. En effet, en une époque – la sienne – où la pauvreté était considérée comme une fatalité, voire une punition divine, où l'on était convaincu que certains êtres humains étaient "irrécupérables", le prêtre piémontais a apporté un démenti qui continue de nous inspirer aujourd'hui.

Don Bosco, le saint des patronages

Don Bosco est tout entier pétri de miséricorde pour le jeune si blessé soit-il. Il a parfaitement compris que ce qu'on appelait alors le "vice" n'est le plus souvent que le fruit amer de la grande pauvreté et de l'exclusion. Il a posé sur ces jeunes un regard qui voyait au-delà d'eux-mêmes. Il leur a révélé des talents et des qualités auxquels eux-mêmes ne croyaient même pas.

Ce n'est pas un hasard si de nombreuses sections des Patronages belges s'appellent "Don Bosco" : la pédagogie du saint, qui entendait mettre les gens debout, a fini par devenir la référence. Aujourd'hui, le Patro en Belgique, c'est plus de 20 000 jeunes, de 4 à 15 ans et plus, un mouvement par et pour les jeunes, ainsi qu'il se définit, qui vise au développement individuel et social de la personne. Tout au long de son histoire, il a accueilli des enfants de milieux défavorisés ou modestes.

Une réflexion est actuellement en cours pour développer des « patros urbains ». Nous constatons en effet que paradoxalement, c'est dans les grandes villes (et notamment Bruxelles) qu'il y a le moins de sections – alors que les jeunes y sont nombreux et vivent parfois des situations qui ne sont pas sans évoquer celles que Don Bosco a rencontrées.

Voilà pourquoi, plus que jamais, sa foi dans la jeunesse, sa créativité et son engagement sans faille sont un modèle prophétique qu'il nous revient de faire vivre au quotidien.

Jean-Michel Javaux, Bourgmestre d’Amay, près de Liège.

Don Bosco a choisi de faire une place aux jeunes en les écoutant et en leur confiant des responsabilités.

« Sortez de votre zone de confort »

C’est l’homme des écoles techniques et professionnelles. Ce qui signifie repérer les talents divers et les développer : tous les jeunes ne sont pas pareils, mais ils peuvent tous être utiles à la société. Don Bosco avait le sens du solidaire.

Don Bosco a « inventé » la famille salésienne pour transmettre aux jeunes son héritage : continuer à donner leur place aux jeunes et former des leaders collectifs.

 

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Pour l'année du bicentenaire de la naissance de Jean Bosco, DBA est allé à la rencontre de personnalités, leur demandant ce que représente pour eux le saint de Turin, ce qu’ils aiment en lui, en quoi son message est actuel.

Don Bosco en son temps : Faà di Bruno

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Faa di Bruno « Aux tout premiers temps de l’oratoire, on voyait arriver presque tous les lundis un capitaine du génie, lequel, après avoir déposé son épée, se confessait, servait la messe et communiait. Nous en étions tous édifiés » raconte le Père Jean-Baptiste Francesia.

 

C’était le capitaine Faà di Bruno, professeur de mathématiques à l’université. Don Bosco et lui furent de grands amis.

Francesco Faà di Bruno est né à Alessandria le 9 mars 1825, dans une famille aristocratique, dernier des douze enfants de Ludovico Faà di Bruno et la très noble Carolina Sappa dei Milanesi. Bruno est une petite commune du pays d’Asti où se trouvait le château familial. En 1846, il termine 5 années d’études à l’Académie militaire de Turin avec le grade de lieutenant du Royal Corps d’Etat-major. Il a 21 ans. Il participe avec ardeur à la première guerre d’indépendance italienne (1848). Très doué pour les mathématiques, il est nommé officier d’état-major, spécialisé en géographie et en cartographie. Il travaille avec Le Verrier : leurs calculs conduisent à la découverte de la planète Neptune par Galle en 1846.

Elégant officier

Elégant officier de l’armée, Francesco Faà di Bruno fait sensation dans les salons de l’aristocratie piémontaise. Pourtant, il préfère fréquenter le Valdocco et se trouver au milieu des garçons qui mettent de l’animation dans les cours de Don Bosco. Francesco a toujours été attiré par la prêtrise, et Don Bosco l’encourage en ce sens.

Lors de la défaite de Novare (1849), il est témoin de la souffrance et de l’angoisse des jeunes soldats blessés ou mourants et cela refroidit son enthousiasme ; il est lui-même blessé. Décoré, il est nommé capitaine. En 1853, il quitte l’habit militaire, et il interrompt ainsi une brillante carrière : le mouvement du « Risorgimento », la renaissance du sentiment national, prenait une tournure décidément anticatholique, et cela ne lui plaît pas ! D’autre part, il se passionne pour les mathématiques. Il s’installe à Paris où il obtient la maîtrise en mathématiques et astronomie. Rentré à Turin, il est professeur à l’Université, mais jamais il ne sera professeur en titre à cause de l’atmosphère anticléricale. C’est l’époque où la science et la foi paraissent incompatibles. Il publie sur divers sujets et poursuit ses recherches, notamment sur une formule mathématique qui porte son nom.

Faa di Bruno diplome

formula

Professeur et prêtre

Faa di Bruno tableau Influencé par Don Bosco, il se laisse toucher par la situation sociale déplorable de l’époque, spécialement des femmes, fragilisées par leurs conditions de vie : domestiques, filles-mères, prostituées, femmes âgées ou infirmes. Pour elles, il crée en 1859 une œuvre qu’il met sous le patronage de sainte Zita, patronne des domestiques, pour leur promotion sociale et spirituelle. « Il organise la naissance d’une véritable “ville de la femme”, équipée d’écoles, d’ateliers, de pensionnats, d’une infirmerie, ayant tous leur propre règlement. Dans cette initiative courageuse et prophétique, il se donne tout entier et dépense tous les biens de sa famille. » (Jean-Paul II lors de sa béatification en 1988). Pour l’aider dans ce travail en faveur des femmes, il crée la congrégation des “Sœurs Minimes de Notre-Dame du Suffrage”.

En 1862, il fonde un lycée privé où Don Bosco enverra ses meilleurs élèves qui doivent obtenir des titres reconnus par l’Etat. Faà di Bruno ne pense pas seulement aux jeunes : il ouvre un pensionnat pour les prêtres qui doivent vivre loin de chez eux, parfois au milieu de personnes hostiles, pour des raisons d’études ou divers engagements.

Scientifique reconnu

Il fait construire, d’après ses propres dessins, une église dédiée à Notre Dame du Suffrage près de Sainte Zita. Cette œuvre contribue à faire mûrir en lui la vocation sacerdotale. En 1875, - il a 50 ans -, il décide de devenir prêtre. Ce projet rencontre l’opposition de l’archevêque Lorenzo Gastaldi pour qui un laïc professeur d’université et homme de foi est un témoignage plus utile. Francesco Faà cherche des appuis : chez le père Carpignano, son confesseur, qui est aussi celui de Gastaldi, chez l’évêque d’Alessandria, et chez Don Bosco. Sur conseils de certains, il se rend chez le pape lui-même. Il est muni d’une lettre de Don Bosco adressée au vicaire de Rome Mons. Giulio Lenti : « Je prends la liberté de présenter un des meilleurs catholiques de notre ville… Je vous le recommande afin que vous l’assistiez dans sa demande…». Dans une lettre où il répond à Francesco Faà, il l’assure que le pape le connaît plus qu’il ne croit. Don Bosco sert encore de médiateur au moment de l’ordination elle-même qui a lieu à Rome en octobre 1876. Cette année-là, le savant publie également son ouvrage scientifique le plus important : “Théorie des formes binaires” (Paris 1876).


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En 1888, âgé de 63 ans, il meurt brusquement, suite à une infection intestinale. Son ami Don Bosco l’avait précédé de deux mois le 31 janvier. Sa congrégation sera enfin reconnue en 1893 avec les premières professions religieuses.

 

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Amine : du Ghana à l’Allemagne et retour…

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Amine Après cinq années de voyage – où il a connu la peur et l’angoisse – Amine, 23 ans, originaire du Ghana, a réussi à gagner Stuttgart en Allemagne. Mais sa demande de régularisation n’a pu aboutir. Il y a quelques semaines, Amine a été reconduit au Ghana. Durant son passage en Europe, des salésiens de Don Bosco l’ont accueilli et accompagné. L’interview a été réalisé, alors qu’Amine se trouvait en Allemagne.

 

Pourquoi es-tu parti de ton pays ?

J’ai quitté mon pays car je suis issu d’une famille très pauvre. Très jeune, il était devenu évident que je devais partir dans la rue pour aider la famille. J’ai passé ainsi quatre années entre la rue et la maison pour trouver des petits boulots. Mais, dans la rue, c’est dur ; on peut se faire tuer ou menacer pour un rien ; on est considéré comme des criminels, et pourtant je ne l’étais pas. Un jour j'ai décidé d'arrêter avec cette vie et de quitter le Ghana.

Comment s’est passé ton voyage du Ghana à l’Allemagne ?

Mon voyage était trop dur. Rien que d’y penser j’en ai mal à la tête. J’ai voyagé durant cinq années. Dans chaque endroit où j’ai séjourné, j’ai vécu dans des conditions très dures. Parfois je n’avais pas de travail, et donc rien à manger. Je suis parti du Ghana pour la Libye en passant par le Burkina Faso, puis le Niger, puis le Tchad par le désert. Je suis resté quatre années en Libye où je travaillais sur les chantiers. Après je suis allé au Maroc durant neuf mois. Du Maroc, j'ai traversé en Zodiac avec des marocains. Je suis resté en Espagne sept mois, puis je suis arrivé en Allemagne.

Comment as-tu vécu l’accueil des salésiens et des structures d'accueil ?

J’étais tout seul en Espagne. J’ai été accompagné par les salésiens dont Pépélu et Pierre-Jean mais aussi par des éducateurs professionnels. Certains étaient coopérateurs salésiens ; ils m’ont remonté le moral. Je ne peux pas oublier ce qu’ont fait les chrétiens pour moi qui suis musulman. Être ensemble pour moi était une joie, je sentais que nous avions le même Dieu, et la même force dans nos convictions de fraternité. J’ai ainsi été bien accueilli en Espagne à la fondation don Bosco, mais aussi par les jeunes de la paroisse, filles et garçons. J’étais vraiment surpris de voir cet accueil… Cela m’a remis debout véritablement après toutes les souffrances que j’ai vécues sur le trajet. Je retiens vraiment ce grand cœur qui m’a été ouvert dans la famille salésienne.  

Tu es aujourd’hui en Allemagne en attente de tes papiers. Que fais-tu ?

Mon intégration en Allemagne est très difficile car ici il y a beaucoup d’autres étrangers. C’est vrai, on nous donne des tickets de métro, et un peu d’argent chaque mois, mais je n’ai toujours pas eu de papiers depuis mes cinq années de résidence en Allemagne… J’ai pourtant suivi des formations en allemand, et une formation professionnelle en charpenterie. Mais, depuis ma majorité, rien n’a pu être fait pour que je poursuive ma formation. Là, je me retrouve sans rien, en attente que mes papiers soient régularisés. C’est très dur, car j’ai encore beaucoup de souvenirs de « la route » qui me restent en tête. Mes amis qui sont morts durant le trajet, les violences qui m’ont été faites… Je n’arrive pas à dormir le soir.

Que voudrais-tu vivre ? Qu’est qui est important pour toi ?

En repensant à cette solidarité que j’ai reçue, je voudrais lancer un appel à la fraternité. Je voudrais revivre cette fraternité vécue en Espagne, ici je me sens seul et inutile. A partir de ce que j’ai vécu en Espagne avec mes frères et sœurs chrétiens de la paroisse St Jean Bosco, j’ai vu que c’était possible de vivre ensemble, de se connaître et de s’apprécier… Je voudrais aussi dire qu’il faut penser à nous les jeunes, qui ont été mineurs non accompagnés, car rester à ne rien faire avec toutes les difficultés que nous avons en tête, c’est une mauvaise chose. Les mauvaises pensées peuvent venir très vite. Nous avons besoin de nous occuper, d’apprendre et de travailler, sinon nous gaspillons notre vie, nous nous sentons très vulnérables.

Propos recueillis par Pierre-Jean Allard, sdb

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Don Bosco en son temps : Luigi Farini

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farini 1 Don Bosco était le « poil à gratter » de certains hommes politiques de son temps. Pourquoi ? Son respect tout dévoué au Pape, par exemple, contrastait avec les idées dans le vent. Les journaux se chargeaient d’alimenter les suspicions et accusations de « réactionnaire ».

 

pasquino Don Bosco et le Valdocco étaient dans le collimateur des gazettes, toujours prêtes à jeter de l’huile sur le feu : « Que le gouvernement envoie à ce ‘centre de la réaction’ des hommes avertis et sans préjugés, et on découvrira les fils de la trame ourdie » suggérait un journal de l’époque.

Perquisitions

Le gouvernement se laissa convaincre de la nécessité de surveiller les agissements de Don Bosco. Le Ministre de l’Intérieur Luigi Farini donna « l’ordre de procéder à une perquisition diligente dans la maison du prêtre Giovanni Bosco, et de mener des recherches soigneusement dans chaque coin de l’établissement. Cet homme est suspect de relations compromettantes avec les Jésuites, avec l’archevêque Fransoni et avec la cour pontificale. Si l’on trouve quelque chose susceptible d’intéresser les contrôles fiscaux, que l’on mette immédiatement les personnes perquisitionnées aux arrêts. ». Cela se passe le 26 mai 1860.

L’avertissement de Don Bosco

Trois jours auparavant, Don Bosco avait reçu un « avertissement spécial » ; il avait fait un songe : « Il m’a semblé voir un bataillon de malandrins entrer dans ma chambre, se saisir de ma personne, fouiller dans mon courrier, dans tous les coffres, mettre tous mes écrits sens dessus-dessous. » Le jour suivant, il avait confié son rêve à ses collaborateurs et s’était débarrassé de quelques écrits qui pouvaient être interprétés en sa défaveur.

Deux jours plus tard, trois messieurs et deux gardes entrèrent dans la chambre de Don Bosco au Valdocco. Les perquisiteurs fouinèrent surtout aux endroits où Don Bosco conservait les documents les plus délicats, qu’il avait placés ailleurs, dans des endroits qui lui avaient été suggérés dans le songe. Pour dénicher « le corps du délit », ils fouillent dans ses poches, examinent son carnet, son porte-monnaie, sa soutane, ses pantalons, les ourlets de son habit, le pompon de sa barrette. Ils passent ensuite aux armoires, aux malles, aux coffres. Et finalement, ils s’attaquent à la bibliothèque, extrayant les volumes qu’ils feuillettent un par un pour s’assurer qu’aucune lettre ne s’y trouve cachée. Don Bosco ironise : « Bravo, messieurs, je vous remercie d’avoir pris la peine de dépoussiérer mes livres. Il y a longtemps que je ne l’avais plus fait parce que je suis trop occupé. Et cela aurait pu continuer des années encore ! »

Après quatre heures d’humiliantes recherches, les perquisiteurs se résignent à écrire dans le procès-verbal : « Il n’y a pas lieu de continuer les poursuites ». Ils n’ont trouvé aucun prétexte pour faire obstacle à l’œuvre de Don Bosco.

 

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De nouvelles accusations

Quinze jours plus tard, c’est le secrétaire du ministre Farini et l’inspecteur général du ministère de l’instruction publique qui débarquent accompagnés de toute une troupe. Les perquisiteurs demandent d’examiner les registres de la comptabilité de l’Institut. Ils veulent savoir si Don Bosco reçoit de l’argent de la part du Pape ou de la part de princes détrônés dans le but d’enrôler des soldats et d’appuyer la « guerre » contre le gouvernement. Ils s’informent sur le nombre de jeunes hébergés, sur les pensions, sur les dépôts d’argent. Pour arracher qui sait quels secrets, ils tourmentent Don Vittorio Alasonatti, l’économe, jusqu’à le faire évanouir.

Entretemps, Don Bosco rentre à la maison. Mais ils continuent l’inspection, visitent l’école, interrogent les élèves au sujet de ce qu’on leur enseigne concernant le Pape, le Roi, l’histoire d’Italie. Deux sténographes prennent note de tout ce qui est dit. Mais aucun des garçons ne relâche des déclarations compromettantes. Les perquisiteurs pensaient que, dans les écoles du Valdocco, on enseignait une politique hostile au gouvernement, qui pousserait les jeunes à se rebeller contre le roi et les autorités. « La politique de Don Bosco consiste à distribuer des pagnotes à ses jeunes », répond l’ex chef d’atelier des cordonniers et portier du Valdocco.

« Je ne crains rien »

Don Bosco ne pouvait pas en rester là. Le 16 juillet, le ministre Farini le reçoit, lui serre la main et le fait asseoir. « Je connais tout le bien que vous faites à la jeunesse pauvre, commence le ministre. Le gouvernement vous est très reconnaissant pour les services rendus. » Ensuite, il justifie les perquisitions par le rôle de Don Bosco sur le terrain politique. Don Bosco se défend : « Toutes ces allégations sont infondées… », et il demande des preuves : « Pourquoi ne me produisez-vous aucune accusation précise ? » Alors, « je demande justice au gouvernement, au public, à l’histoire. Pas pour moi, je ne demande rien parce que je ne crains rien, mais pour tous ces jeunes consternés par les perquisitions répétées, pour ces enfants que votre gouvernement et même Votre Excellence elle-même m’a envoyés. Ils sont dans ma maison, ils réclament du pain, ils attendent justice et réparation ».

Le ministre garde les yeux fixés sur le visage de Don Bosco. Il est embarrassé et troublé. Il se lève et fait quelques pas en silence dans la salle…

Le soutien du ministre Cavour

« Que se passe-t-il ? demande le comte Cavour, alors chef du gouvernement, qui entre dans le bureau de son ministre. Je demande qu’on use d’égards pour ce pauvre Don Bosco. Arrangeons les affaires à l’amiable. Je lui ai toujours voulu du bien ». Don Bosco explique ce qui est arrivé : « Sans me fournir aucun motif, j’ai été molesté, outragé … Je suis dévoué au Pape parce que je suis catholique. En matière de politique, je n’appartiens à personne… Les catholiques n’ont pas d’autre politique que celle de l’Evangile. »

Après quelques répliques, le comte Cavour conclut : « J’ai toujours considéré Don Bosco comme un honnête homme. A présent, j’exige que toute cette affaire soit terminée. Don Bosco, rentrez chez vous apaisé. Occupez-vous tranquillement de vos protégés, le gouvernement vous en saura gré… Je vous assure que plus personne ne vous fera d’ennuis. »

 


Emilie Minne, enseignante, découvre la pédagogie salésienne au Campobosco

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Campobosco 2016 Emilie Minne est professeur de français au collège Immaculée Conception (Bailleul) depuis 2001. Elle a participé au Campobosco, à Ressins (Loire) l’été 2016. « J’ai découvert que toute rencontre en vérité est un cadeau pour chacun ». Témoignage.

 

Emilie MinneAvant de franchir la porte du collège Immaculée Conception de Bailleul en 2001, je n’avais jamais entendu parler de Don Bosco. Je l’ai donc d’abord découvert en ouvrant des livres, mais sa richesse est ailleurs : elle parle au cœur et se vit dans la relation et le regard bienveillant que l’on porte sur les autres et sur soi. Ce regard nous élève, nous rend digne et nous fait relever les défis. Bien sûr, c’est aussi un regard exigeant mais dans la douceur et la liberté. La famille salésienne est riche de propositions pour nous permettre de croiser tant de regards !

Emilie a animé la tente de la rencontre au Campobosco

C’est ainsi que je suis partie à Lourdes l’an dernier. J’y ai tellement reçu ! Mais je ne pouvais pas me contenter de recevoir, il fallait qu’à mon tour je puisse essayer de donner aussi, à la mesure de mes capacités. C’est ainsi que j’ai accepté la proposition d’animation de la tente de la rencontre au Campobosco. Chaque jeune y était accueilli avec joie et bienveillance. Là encore, quel cadeau ! Nous avons partagé en toute simplicité et sans voile nos rires, nos larmes, nos activités et nos services…

Emilie se prépare à vivre la rencontre à la rentrée

Campobosco 2017 

Suivez l'édition 2017 du 20 au 24 août sur sa page Facebook du Campobosco

J’ai alors découvert que toute rencontre en vérité est un cadeau pour chacun, quel que soit notre âge, notre réalité, notre diversité. Un vrai Noël en plein mois d’août ! De quoi faire une belle rentrée à la rencontre de mes élèves et de mes collègues, dans la diversité !

 

Pour une écologie authentique

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ecologie authentique ressins 002 « Tout changement a besoin d’un chemin éducatif » plaide le Pape dans l’encyclique « Laudato Si’ ». Elèves en établissement agricole ou horticole, enseignants, mouvements de jeunesse, sont attentifs aux évolutions de l’écologie, mais il reste beaucoup à faire. Dans le réseau des établissements Don Bosco, on avance.

 

Il ne suffit plus d’avoir grandi dans une ferme, pour être paysans. On ne naît pas paysan, on le devient.

Conversion ou évolution

On devient paysan par l’acquisition de nouveaux savoirs. Cela conduit parfois à une nouvelle vision du métier. Le parcours de Jean-François Ballandras en est un bel exemple. Il a été chef d’exploitation de la ferme de Ressins. Il a commencé sa « conversion » quand il est devenu professeur en 1993. Actuellement à la retraite, il est attentif à l’évolution du lycée Etienne Gautier. « Vers 1960, tout s’est accéléré : culture intensive, sélection à outrance, mécanisation, concentration des terres, et finalement informatique. Or, le mouvement actuel ne permet pas aux organismes de suivre, de s’adapter. Les problèmes de santé se multiplient. La fertilité diminue. Il faut retrouver le rythme de la terre. »

Jean-François constate que les mentalités évoluent lentement, la remise en question est difficile. Il y a une hostilité au « bio ». Néanmoins, quand le lycée de Ressins a organisé le « Festival de l’Agriculture et du Paysage », des élèves ont osé montrer que leurs parents « font dans le bio » en tenant leur stand. Des ateliers abordaient les thèmes de l’aménagement paysager, du rucher. Le Forum des alternatives était présent, on y parlait de biodynamie, de plantes qui nous « parlent » de la qualité des sols et du changement climatique, d’agroforesterie, de biodiversité, etc. Des professeurs montrent la voie.

Parmi les lycées agricoles
du réseau Don Bosco 

Lycée Etienne Gautier de Ressins (Loire)
L’Institut Lemonnier (Caen)
Lycée horticole de Lyon-Pressin
(Saint Genis-Laval)
Le Campus de Pouillé (Angers)
Lycée Costa de Beauregard (Chambery)

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Faire alliance avec le vivant : il faut respecter le cycle de la matière organique

Bernard Siveton est professeur de sciences au lycée Etienne Gautier de Ressins. Il exploite une entreprise d’élevage de vaches laitières, vend du lait, de la viande et du miel. Il propose une initiation à la vie rurale avec son « Gîte des Agrodélices du Forez ».

« Aujourd’hui, la production est abondante. Ils s’agit de se nourrir avec des produits de qualité. Cela repose sur le respect des sols - qui sont travaillés par des organismes vivants, vers, insectes, molécules. Ici on ne bouleverse plus la terre par des labours trop profonds : il faut respecter le cycle de la matière organique, l’infiniment petit, qui est créateur. C’est au système racinaire d’aller puiser les substances nutritives.

« L’enjeu de l’agriculture est de trouver un accord entre les semences et la façon de cultiver en respectant les paysages. Il s’agit ainsi pour chaque région de développer l’agriculture appropriée à sa terre. Dans la Loire, par exemple, il n’est pas question de grands espaces céréaliers. Une politique agricole qui soutiendrait les exploitations moyennes favoriserait l’emploi et maintiendrait le peuplement des campagnes. »

 

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« L’important, c’est de produire du bon »

Difficile pour les jeunes de se positionner dans cette crise majeure d’un métier millénaire. Quel avenir ? Il faut avoir la foi !

Félix est en Bac Scientifique, Erwan en Bac STAV, Pierre-Marie en Bac Professionnel « Conduite et Gestion d’une Entreprise Agricole ». Ils ont entre 18 et 20 ans. Aucun des trois ne compte « reprendre » une ferme. Pierre-Marie, pourtant, était venu à Ressins avec le projet de reprendre celle de son oncle. Il travaillera dans l’entreprise familiale de fabrication de confitures du terroir.

Tous ont à cœur d’être à la fois paysans et innovants.

A l’école, on leur parle d’agrobiologie, de développement durable, mais ils restent persuadés que seule l’agriculture traditionnelle, pratiquée sur de grandes surfaces, peut répondre aux besoins d’une population de plus en plus nombreuse. Les lycéens ont fait des stages dans des fermes bio qui transforment le lait ou la viande. « C’est bien, mais ce n’est pas pour tout le monde. Cela demande plus de main d’œuvre, il y aura saturation. Et les grandes surfaces vont « s’imposer » avec leurs produits bios entre guillemets. L’important, c’est de produire du bon. » Pour le moment, la moitié des élèves est convaincu que l’agriculture biologique pourra changer les choses. Tous ont à cœur d’être à la fois paysans et innovants.

 

Pour aller plus loin

Les Journées Paysannes, l’agriculture à la lumière de l’Evangile.

Livre : Pierre Rhabi, Vers la sobriété heureuse, Babel, Actes Sud 2010.

Colibris, un mouvement citoyen

Demain, un film documentaire français réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent, pour imaginer des solutions sociales et environnementales aux défis d’aujourd’hui.

Limite, revue d’écologie intégrale, publiée par de jeunes chrétiens engagés

Label salésien : Rebattre les cartes de la nutrition

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lappel nutrition tchad 004 Depuis trente ans, l’association Appel Durance œuvre pour lutter contre la malnutrition des enfants au Tchad, en partenariat avec les villageois. Cette association utilise la méthodologie des « Nutricartes » qui obtient de très bons résultats. Don Bosco Aujourd’hui a voulu en savoir plus et a interviewé sa présidente, Anne Vincent.

 

DBA : Anne, parlez-nous de votre association Appel Durance. 

La sacoche « Nutricartes » 

 

Elle comprend deux jeux :

Un jeu de cartes aliments qui permet de reconnaître les aliments de « construction » (protides), les aliments « d’énergie » (glucides, lipides), les aliments de « protection » (légumes verts et fruits), et surtout les aliments disponibles localement.

Un jeu des cartes comprenant 24 cartes problèmes qui figurent de façon stylisées les situations potentiellement risquées, autour des questions d’hygiène, des accidents domestiques, des maladies infantiles ; et leurs solutions correspondantes sur les cartes remèdes.

Un livre est en vente. Photos et présentation du programme pour le financement des actions de l’Association Appel Durance

Plus d'informations sur www.lappel.org

Anne Vincent : L’association Appel Durance est l’antenne locale de l’APPEL créée en 1968 dans le Sud Est de la France. Elle soutient le développement dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’amélioration des conditions de vie, notamment l’accès à l’eau. Son activité est basée sur le partenariat local dans les pays. Avant tout, elle veut aider les peuples à agir par eux-mêmes.

Qu’est-ce que les « Nutricartes » ? Comment cela fonctionne-t-il ?

C’est une pédagogie par le jeu qui permet d’apprendre à préparer des repas diversifiés, équilibrés et adaptés aux besoins des enfants. Le contenu de cette formation tient compte du contexte local : coûtumes, croyances, coût et disponibilité des aliments. Il est basé sur une pédagogie active, faisant appel à la valorisation des connaissances des mamans et à leur participation.
On montre aux gens que dans leur alimentation locale, il y a de bonnes choses à manger pour leur santé : les fruits sauvages en brousse par exemple alors qu'ils sont souvent dévalorisés.

Comment avez-vous mis en place cette coopération avec le Tchad ?

lappel nutrition tchad 002 L’Appel Durance a été chargée par l’Union Européenne de mener un programme contre la malnutrition à Madagascar. Les Nutricartes ont été utilisées pour la première fois en 2006. Etant donné le bon fonctionnement, un engagement identique a été lancé au Tchad. Nous avons alors démarré en 2013 un programme de formation des acteurs de la lutte contre la malnutrition de la région du Guéra, une région très touchée par la crise nutritionnelle. Le but de l’action est de permettre aux mères de réaliser des repas équilibrés sur le plan nutritionnel avec les ressources alimentaires locales et ainsi de prévenir les nouvelles crises.

Comment se passe la formation ?

Nous menons un programme de formation qui s’adresse au personnel d’une ONG tchadienne Asradd. Celle-ci est responsable de la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition dans la région, soit plusieurs milliers d’enfants chaque année. Cette prise en charge est financée par le Programme Alimentaire Mondial. Les professionnels d’Asradd forment à leur tour les agents de santé communautaire, qui animent des cycles de quatre séances « Nutricartes » avec les mamans, lorsqu’elles viennent au centre de santé pour la prise en charge de leur enfant.

Deux fois par an, des professionnels de l’association se rendent sur place pour superviser la mise en place de ces séances d’éducation nutritionnelle dans les centres de santé et pour renforcer les compétences des formateurs, lors de regroupements formatifs.

« Les projets de l’association portent
sur le partage de compétences »

Comment est née l’Appel Durance ?

La première mission de l’association Appel Durance au Tchad date de 1986. Je suis partie là-bas avec des professionnels français pour former des travailleurs sociaux ; un partenariat s’est progressivement mis en place. Depuis quatre ans, nous travaillons sur le thème de la nutrition. Son but : aider les partenaires à développer leurs compétences. Les projets de l’association portent essentiellement sur le partage de compétences entre collègues.

 

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Avez-vous vu des progrès depuis que vous travaillez avec les Tchadiens ?

Lors de ces missions de suivi, nous avons déjà pu observer des évolutions chez les mamans. Cependant, nous savons qu’un réel changement de comportement demande du temps. Le projet vient de prendre fin. Une évaluation participative avec l’ensemble des acteurs concernés a eu lieu récemment et le résultat de ces trois années de travail est très positif.

Mais parler de progrès est très difficile : on fait un pas en avant et un pas en arrière ! Par exemple, avec le pétrole, on a connu dix années de vaches grasses ; mais depuis que le cours du pétrole a chuté, le pays connaît un déficit budgétaire. Les fonctionnaires et les associations ont du mal à travailler dans la durée à cause de ces alternances de périodes fastes et moins fastes. En raison du climat très sec, le Tchad est entre deux zones à haut risque de famine : Nigéria et Soudan. Il s’en sort mieux parce qu’il ne connaît pas de guerre mais le climat est le même.

On a partagé beaucoup de choses avec des gens. On les a aidés à avoir plus de compétences pour qu’ils puissent continuer leur chemin. Actuellement, on se retire un peu de cette zone et on démarre dans une autre zone du Tchad un peu plus au sud.

Sarah Huppermans : On m'a donné des responsabilités et fait confiance !

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sarah h « Ma mère m'emmenait à la paroisse St-François-de-Sales à Liège chez les Salésiens de Don Bosco. J'aimais participer aux célébrations qui avaient du sens pour moi. » C’est le début d’un long parcours de Sarah jusqu’à l’expérience Ephata Don Bosco !

 

Me posant beaucoup de questions, j'avais besoin de lieux pour rencontrer d'autres jeunes et adultes ouverts, pour réfléchir ensemble sur le sens de la vie. J’ai d’abord intégré le groupe des ados de la paroisse St-François-de-Sales de Liège, les Fort Rêveurs.

A vélo avec Ephata Don Bosco

Ensuite, j’ai été animatrice pour le camp-vélo d’Ephata Don Bosco jusque Prague, l’été passé. Je parle couramment le français, l’allemand et le néerlandais. Cela s’est avéré très utile pour l’équipe. J'ai tout de suite été émerveillée par l’accueil chaleureux de tous.

On m'a fait de la place, on m'a donné des responsabilités et fait confiance. J'avais oublié que cela était possible. Cela m'a touchée, boostée, et j'ai eu envie de poursuivre cette expérience d'animation qui respire le respect de soi et des autres.

Le climat salésien apporte la joie

Le climat salésien empreint de musique, de sketchs, de jeux, apporte la joie, le rire, la créativité. La façon de révéler les talents de chacun me touche beaucoup. J’aime aussi éveiller les jeunes par un pas de danse qui ouvre à une autre dimension. Mon violon est toujours prêt pour accompagner chants et célébrations. Je rêve de partager encore ma passion pour l’art avec tous ces jeunes, car l’art élève l’âme et enrichit nos vies.

 

A lire aussi sur Don Bosco Aujourd'hui....

Don Bosco en son temps : Don Rinaldi

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don bosco rinaldi 004 Filippo Rinaldi s’est laissé imprégner par Don Bosco. Il a poursuivi son œuvre en fondant, il y a 100 ans, l’Institut des Volontaires de Don Bosco », femmes consacrées, vivant dans le monde. Il fut le 3e Recteur Majeur à lui succéder à la tête des salésiens.

 

Neuf enfants alignés comme des tuyaux d’orgue, à côté de leur père Christoforo devant la maison des Rinaldi. Le huitième, Filippo, a cinq ans. Il est tout petit, mais il ouvre de grands yeux émerveillés devant le prêtre Don Bosco, qui, d’un signe, déclenche la musique de la fanfare. Comme chaque année en automne, Don Bosco a emmené sa bande de jeunes respirer l’air de la campagne du Montferrat, loin de la ville trépidante de Turin. Tout le village de Lu, alerté par le tapage, est sorti pour voir la joyeuse troupe. Une demi-heure plus tard, Don Bosco est dans la cour de la ferme : le papa lui prête une carriole pour rendre visite au village voisin. Il salue les garçons timides. Il regarde longuement dans les yeux le petit Filippo ; le gamin se souviendra de ce regard.

Une crise religieuse

Filippo Rinaldi est né le 28 mai 1856. A l’âge de dix ans, il entre au collège salésien de Mirabello. C’est un garçon robuste, mais sensible. Il y rencontre par deux fois Don Bosco, qui lui parle longuement. Etudier est une épreuve, car il ne voit que d’un œil et souffre de maux de têtes. Sa mémoire est lente. Il s’applique, mais il est cassé par les manières brutales d’un surveillant. Il va trouver le recteur et lui fait part de sa décision de retourner dans sa famille. Impossible de le faire changer d’avis. Don Bosco l’apprend et lui écrit plusieurs lettres. Filippo dit « non », tout en restant ami. Quelques années plus tard, il a 18 ans, Don Bosco va le trouver à Lu. Ce jour là, une femme vient vers lui, portée par ses béquilles. Le saint la bénit, elle jette ses béquilles et retourne chez elle. Filippo en est témoin. Quoique très impressionné, il répond « non » une fois de plus. Il passe par une crise religieuse assez profonde, qu’il finit par surmonter. L’attitude de sa mère n’y est pas pour rien.

Un parcours très rapide

Il a 20 ans, il pense que le mariage n’est pas pour lui. Mais il se sent indigne de la prêtrise. Religieux, peut-être, homme discret et caché. Don Bosco intervient pourtant encore une fois et balaie toutes ses réticences. Il finit par se rendre, confiant et pacifié. Il rejoint d’autres vocations tardives au collège de Sampierdarena (Gênes). La route des études est ardue, mais il est tenace. Le 13 août 1880 – il a 24 ans – il prononce ses vœux agenouillé devant Don Bosco. Il est ordonné prêtre deux ans plus tard. Un parcours exceptionnellement rapide, parce que Don Bosco a vu en lui un homme mûr et équilibré.

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L’homme qui voulait vivre dans l’ombre

Il veut vivre dans l’ombre de Don Bosco, mais celui-ci lui confie, tout de suite, la tâche de directeur et guide spirituel de la petite maison pour vocations d’adultes de Turin. Il s’y révèle plein de sagesse et de sollicitude. Il sait se faire aimer. Chaque semaine il s’entretient avec Don Bosco et se forme directement à son contact.

En 1889, à 33 ans, il est envoyé en Espagne où il devient directeur de la maison de Sarrià, à Barcelone. Trois ans plus tard, et il est nommé supérieur de toute l’œuvre salésienne en Espagne. Il y révèle de remarquables qualités d’organisation et de direction. En 9 ans, il fonde 19 œuvres nouvelles, dont trois au Portugal. Grâce à ses dons d’intuition, il encourage et affermit avec beaucoup d’affection tous ses confrères. Il collabore aussi au développement et au mûrissement de vocations chez les sœurs salésiennes en s’impliquant personnellement. Il insiste sur l’importance de leur instruction. Pour quelqu’un de modeste, il est entreprenant et clairvoyant.

Bras droit du Recteur Majeur Don Rua

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En 1901, il est appelé en Italie pour être le bras droit du Recteur Majeur Don Rua, puis de Don Albera. Jamais il ne fera de l’ombre à ses supérieurs. Il résout pourtant des problèmes délicats et épineux au service de la jeune congrégation. Il avance, paternel et ferme. Malgré la guerre, il ouvre de nouvelles maisons au Brésil, en Afrique, en Chine. Il négocie aussi l’achat de maisons et de terres autour de la maison natale des Becchi, pour en faire une sorte d’espace sacré, lieu de mémoire dédié à Don Bosco.

Il revivifie les Oratoires chez les salésiens et les sœurs, en créant des Cercles de jeunes à partir d’un vaste programme de développement religieux et social. Il est attentif à la restructuration du mouvement des Anciens Elèves, ainsi qu’au développement des Salésiens Coopérateurs.

 

Elu Recteur Majeur

VDBEn 1917, alors qu’il est directeur spirituel de la communauté des sœurs qui dirigent l’Oratoire féminin du Valdocco, il reçoit une demande particulière de trois jeunes filles qui souhaitent se consacrer à Dieu, tout en restant dans le monde. Avec elles, il fera mûrir cette intuition d’une vocation singulière enracinée dans le monde du travail, attentive aux familles et au monde ouvrier. Elu Recteur Majeur, il continuera néanmoins par lui même d’accompagner spirituellement ces jeunes filles qui porteront le nom de « Zélatrices de Marie Auxiliatrice » et d’autres noms encore, et qui, aujourd’hui, portent le nom de « Volontaires de Don Bosco », institut de vie consacrée.

 

En 1922, lors du décès du Recteur Majeur Paolo Albera, il est élu troisième successeur de Don Bosco. La congrégation est en pleine expansion. Le Père Rinaldi favorise l’ouverture de nombreuses maisons de formation missionnaire. En neuf ans, sont envoyées en mission plus d’un millier de salésiens et presque autant de sœurs.

Don Rinaldi a la joie de voir Don Bosco béatifié par le pape … en 1929. Cependant, sa santé décline, il meurt discrètement, en 1931. Son confrère, le vieux Don Francesia disait : « De Don Bosco, il ne lui manque que la voix ; tout le reste, il l’a ». En lui se vérifie la parole du Magnificat, « le Seigneur élève les humbles ».

 

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